Dragan Stojković, Pixie et les Bleus

Publié le 22 février 2023 - Richard Coudrais

Dragan Stojković a souvent rencontré la France au cours de sa carrière de joueur. Il lui a même marqué quelques buts. A différentes occasions et avec des fortunes diverses.

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Dragan Stojković aurait dû rester l’un des plus grands joueurs de l’histoire. Rapide, technique et extrêmement créatif, il n’a enchanté les foules que durant les années où il menait le jeu du Radnički Niš, de l’Étoile Rouge de Belgrade et de la sélection yougoslave. Transféré à Marseille en 1990 pour une somme record, il fut malheureusement blessé dès ses premiers matchs et ne retrouva jamais vraiment ses moyens.

Here comes your man

Pixie, puisque c’était son surnom, avait de bonnes raisons d’aimer la France. Il a rencontré les Bleus à plusieurs reprises et leur a mis quelques buts. Il connaît d’ailleurs sa première sélection A contre les Tricolores. C’était le 12 novembre 1983 à l’occasion d’un match amical au stade Maksimir de Zagreb, dont on a à peu près tout oublié, sinon qu’il fut celui de la 65ème et dernière sélection du grand Marius Trésor. Le jeune meneur de jeu de Radnički Niš entre à la mi-temps à la place de Dušan Pešić, mais aucun but ne sera inscrit (0-0).

Dragan Stojković est présélectionné pour l’Euro 1984 en France et c’est à Saint-Etienne qu’il retrouve l’équipe de France. Bien que certaine d’être éliminée après deux premiers matchs calamiteux, la sélection yougoslave réalise une belle prestation contre l’équipe de Michel Hidalgo. Celle-ci ne doit sa victoire qu’à un Platini des grands soirs qui réalise un hat-trick parfait, alors que les Yougoslaves ont ouvert le score. Pixie se distingue en fin de match en transformant un penalty, après que l’arbitre ait fait retirer le précédent, que Joël Bats avait arrêté.

Les joueurs yougoslaves défaits à l’Euro sont presque les mêmes que l’on retrouve un mois et demi plus tard à Los Angeles pour les Jeux olympiques. Ils retrouvent une autre équipe de France, celle des Olympiques, à l’occasion d’une demi-finale proprement délirante mais remportée par les Français, en route vers la médaille d’or. Stojkovic entre en jeu dans le dernier quart d’heure du temps réglementaire, quand son équipe se retrouve à neuf et résiste longtemps, avant de s’écrouler en prolongations (4-2) face aux Bijotat, Jeannol, Lacombe et autres Xuereb.

Where is my mind ?

France et Yougoslavie se retrouvent en 1985 en éliminatoires de la Coupe du monde au Mexique. Si Pixie n’est pas présent lors du match de Sarajevo ponctué sur un score nul (0-0), on le retrouve au Parc des Princes le 16 novembre pour la rencontre décisive. La sélection yougoslave tombe à nouveau sur un super-Platini qui lui met deux buts alors qu’elle a fait l’essentiel du jeu (2-0). Dragan Stojković, lui, est sorti à la mi-temps, remplacé par Haris Škoro.

Les Yougoslaves auront leur revanche. Les deux sélections sont de nouveau opposées en éliminatoires de la Coupe du monde, cette fois pour l’édition italienne de 1990. En novembre 1988, l’équipe dirigée par Ivica Osim retrouve les Bleus dont le nouveau sélectionneur n’est autre que Michel Platini. Longtemps menés par les Français, les Yougoslaves arrachent la victoire grâce au Parisien Sušić et à Pixie, qui reprend de volée un centre de Dejan Savićević. C’est son deuxième but en sélection face à Joël Bats. Cinq mois plus tard, les deux équipes se retrouvent au Parc des Princes pour un score nul (0-0) qui fait l’affaire de Stojković et les siens.

Les Yougoslaves, au détriment des Français, disputent la Coupe du monde en Italie. En dépit d’un démarrage catastrophique (défaite 4-1 contre la RFA), l’équipe de Ivica Osim réalise un très bon tournoi. Dragan Stojković inscrit deux buts lors du huitième de finale contre l’Espagne. Mais les Yougos s’inclinent en quart de finale, battue par l’Argentine de Maradona aux tirs au but.

All over the world

C’est après le Mondiale italiens que Dragan Stojković rejoint les rangs de l’Olympique de Marseille. Une blessure au genou, dès son deuxième match à Metz, le rend indisponible pendant presque toute la saison. Il apparaît lors de la finale de la Coupe des champions que l’OM perd face à son ancien club, l’Etoile Rouge de Belgrade. Un an plus tard, Pixie a l’occasion de retrouver l’équipe de France au premier tour de l’Euro 1992, mais l’équipe yougoslave est exclue quelques jours avant le début du tournoi en raison de la guerre civile qui ravage le pays.

Dragan Stojković ne s’est jamais imposé à Marseille. En 1994, il s’envole vers le Japon pour rejoindre le club de Nagoya Grampus Eight, entrainé par Arsène Wenger. Il reste sept ans au pays du soleil levant, ce qui ne l’empêche pas d’être régulièrement appelé en équipe de Yougoslavie, quand celle-ci sera autorisée à rejoindre le giron de la FIFA. Cette nouvelle Yougoslavie n’aura pas l’occasion d’affronter la France, mais Pixie retrouvera tout de même les pelouses françaises à l’occasion de la Coupe du monde 1998. Il mettra fin à sa carrière en 2001, après 84 sélections.

Six rencontres contre les Bleus, 2 buts, 1 victoire

Dragan Stojković a joué cinq fois contre l’équipe de France A et une fois contre l’équipe olympique. Il a inscrit deux buts à Joël Bats. Son bilan est de trois défaites, deux matchs nuls et une victoire.

SelMatchDateLieuÉquipeScoreNote
1 Amical 12/11/1983 Zagreb Yougoslavie 0-0 Entré à la mi-temps
6 Euro T1 19/06/1984 Saint-Étienne Yougoslavie 3-2 1 but (80’p)
JO 08/08/1984 Los Angeles Yougoslavie Olympique 4-2 Entré à la 77’
8 qCM 16/11/1985 Paris Yougoslavie 2-0 Sorti à la mi-temps
18 qCM 19/11/1988 Belgrade Yougoslavie 2-3 1 but (82’)
21 qCM 29/04/1989 Paris Yougoslavie 0-0

pour finir...

Sources : les sites selectiona.free.fr, reprezentacija.rs, rsssf, wikipedia, L’Equipe, FFF et les ouvrages « L’intégrale de l’équipe de France de football » (First édition) de Pierre Cazal, Jean-Michel Cazal et Michel Oreggia ; « La fabuleuse histoire du football » (Nathan) de Jacques Thibert et Jean-Philippe Rethacker.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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