Avec ses 9 125 places, le stade Josy-Barthel est le plus important du Grand-Duché du Luxembourg. Le vieux stade municipal, situé dans le quartier de Belair, a été inauguré en 1931 et a accueilli l’équipe de France à neuf reprises, ce qui en fait le deuxième stade étranger le plus fréquenté par les Tricolores, loin derrière le Roi-Baudoin de Bruxelles (22) mais au même niveau que le Stade des Charmilles à Genève, détruit en 2011, et Wembley, en cumulant l’ancien et le nouveau. Il est probable d’ailleurs que ce dernier dépassera un jour ou l’autre le stade luxembourgeois.
Car l’équipe de France ne devrait plus disputer de rencontres au stade Josy-Barthel. Celui-ci ne correspond plus aux normes minimales exigées par l’UEFA pour accueillir un match international et il est destiné à être détruit à courte échéance. Un nouveau stade est en construction du côté de Kockelscheuer.
Un stade en sursis
Josy-Barthel devait être détruit depuis 2019 mais les retards de travaux du nouveau stade lui ont accordé du sursis jusqu’à 2022. Peu de monde éprouvera de regrets lorsque les bulldozers attaqueront l”édifice. La plupart des spectateurs n’étaient pas abrités et la visibilité n’était pas toujours au top. Michel Platini lui-même, lorsqu’il avait visité le stade en 2013 en qualité de président de l’UEFA, aurait déclaré sans filtre qu’il avait “rarement vu un stade aussi pourri”.
Le stade municipal de Luxembourg a accueilli les rencontres de l’équipe nationale de football, mais aussi de rugby. Il a servi d’antre aux rencontres européennes des clubs luxembourgeois dont les stades n’entraient pas dans les normes UEFA. Bien qu’émanant d’un des pays les plus riches d’Europe, le football luxembourgeois est longtemps resté amateur.
Pendant de longues années le petit stade n’avait quasiment pas de nom, c’était le stade municipal de Luxembourg. En 1993, il adopte de nom de Josy Barthel, champion olympique de 1500 mètres en 1952 aux Jeux d’Helsinki, le seul sportif du Grand-Duché à avoir décroché une médaille d’or. Le champion fut ensuite président de la Fédération d’athlétisme puis du Comité olympique national. On le retrouvera même en politique, occupant les fonctions ministérielles dans les domaines du transport, de l’énergie, de l’environnement et du tourisme. Il est décédé en 1992. Son nom a été donné au stade de Belair, et il est probable qu’il servira aussi pour le futur stade national.
Un stade pour marquer des buts
En dépit de rénovation effectuées en 1989, le stade est tombé en vétusté. Si encore son aspect pouvait effrayer les adversaires, mais cela n’a jamais vraiment été le cas. La plupart des sélections qui viennent y jouer s’assurent de marquer dans les premières minutes et de dérouler le reste du temps pour empiler les buts et faire le plein de confiance. Le Luxembourg a longtemps été l’une des plus faibles sélections du continent européen.
L’équipe de France, comme les autres a donc souvent gagné à Luxembourg et y a inscrit beaucoup de buts. Elle a découvert le stade municipal de Luxembourg en avril 1934, dans le cadre de ses premières éliminatoires de Coupe du monde. Elle s’était imposé sur un score sans appel, 6-1, Jean Nicolas ayant inscrit quatre buts. Vingt ans plus tard, c’est sur le même score que les Tricolores fêtent leur retour, toujours dans le cadre des qualifications pour la Coupe du Monde.
Les Français ont ensuite réalisé des scores plus serrés, mais n’ont jamais vraiment connu le doute ou l’angoisse d’une défaite. La seule fois où l’équipe de France n’a pas gagné, c’est en mai 1983 face à la Belgique, dans une rencontre de gala organisée à l’occasion du 75e anniversaire de la Fédération luxembourgeoise. Match nul 1-1.
123 | qCM | 15/04/1934 | Luxembourg | 6-1 | 18 000 |
208 | qCM | 20/09/1953 | Luxembourg | 6-1 | 15 000 |
289 | qCM | 04/10/1964 | Luxembourg | 2-0 | 17 536 |
307 | qEuro | 26/11/1966 | Luxembourg | 3-0 | 3 000 |
387 | qEuro | 07/10/1978 | Luxembourg | 3-1 | 12 000 |
427 | Amical | 31/05/1983 | Belgique | 1-1 | 5 880 |
440 | qCM | 13/10/1984 | Luxembourg | 4-0 | 10 000 |
737 | qEuro | 25/03/2011 | Luxembourg | 2-0 | 8 500 |
817 | qCM | 25/03/2017 | Luxembourg | 3-1 | 8 000 |
Avec ses 8 victoires en 9 matches, l’équipe de France a inscrit exactement 30 buts et n’en a prit que 5. Jean Nicolas, avec son quadruplé de 1934 est le meilleur buteur français devant Six, Stopyra et Giroud qui ont chacun inscrit deux buts. Patrick Battiston est le seul à avoir disputé trois rencontres dans le stade de Luxembourg. Le Lorrain y a même marqué un but en 1984 et y a porté son premier brassard de capitaine des Bleus en 1983.