Les Bleus contre-attaquent

Publié le 1er octobre 2020 - Matthieu Delahais - 1

Il y a des situations dans le foot où un joueur se retrouve face au portier adverse. Et dans ce genre de face à face, l’attaquant n’est pas toujours gagnant. Essayons toutefois de revivre quelques-unes de ces situations qui ont souri aux Bleus.

3 minutes de lecture

Il est tout d’abord assez remarquable que les deux premiers titres des Bleus, tous deux remporté à domicile (Euro 1984 et coupe du monde 1998) se sont conclus au terme d’une contre-attaque à chaque fois dans le temps additionnel, qu’on appelait en 1984 les arrêts de jeu.

Alors qu’il ne restait que quelques secondes avant que la France ne remporte un premier titre en 1984, les Bleus ne menait que d’un but face à l’Espagne. Alors que les joueurs de la Rota tentaient une nouvelle offensive, Tigana a récupéré le ballon plein axe dans les 30 mètres français, est reparti de l’avant et depuis le rond central a envoyé Bellone vers le but espagnol. L’attaquant français s’est présenté devant le portier adverse sortit à sa rencontre et l’a lobé, assurant définitivement la victoire française alors que le chrono indiquait 45 minutes et 55 secondes.


 

Quatorze ans plus tard, le scénario est quasi identique. La France, réduite à 10 après l’exclusion de Desailly, menait 2-0 au début des arrêts de jeu. Alors que le temps additionnel était bien entamé, les Brésiliens ont joué rapidement un énième corner qu’aucun attaquant auriverde n’a réussi à reprendre. Mais Dugarry a pu contrôler le ballon et le remonter, suivi de Vieira et Petit. Arrivé dans les 40 mètres adverses, il a décalé Vieira sur sa gauche, celui-ci a tout de suite remis dans la profondeur sur Petit qui a repris la balle du gauche à l’entrée de la surface pour la glisser dans le coin opposé du but de Taffarel. Le chrono affichait 47 minutes et 3 secondes quand le ballon est entré dans les filets et que la France a explosé de bonheur.


 

Les Bleus ont également gagné un autre titre où le seul but fut marqué lors d’un face à face. En 2001, lors de la coupe des Confédérations, la France est venue à bout du Japon par la plus petite des marges (1-0). Le but a été marqué à la suite d’une longue ouverture de Leboeuf depuis le milieu du terrain et jusqu’à l’entrée de la surface de réparation. Vieira, qui avait bien senti le coup, s’est précipité entre le défenseur central et le gardien sortit intercepter le ballon pour placer une tête lobée qui allait offrir la victoire aux Bleus.


 

Une montée d’adrénaline de quelques secondes

Tout comme pour les bicyclettes, il faut se référer aux livres d’histoire pour trouver la trace d’un premier but en contre-attaque. Il semblerait que ce soit l’œuvre de Jean Sécember face à la Bulgarie le 9 juin 1932 où il marque d’un « lob à l’issue d’une échappée en solitaire ».

On trouve aussi un but de ce genre en coupe du monde, en 1982. Gérard Soler, ayant bénéficié d’un longue ouverture de Giresse, s’est présenté face à Peter Shilton et son tir croisé depuis l’entrée de la surface n’a laissé aucun chance à son adversaire. Thierry Henry s’est également trouvé dans cette position face à l’Arabie Saoudite en 1998, sur une passe de Fabien Barthez, et son plat du pied a laissé sans réaction le portier saoudien.

Deux ans plus tard, c’est sur un ballon sorti par Zidane qu’il part de la ligne médiane le long de la touche, accélère sur quarante mètres et bat Schmeichel d’une frappe enroulée du droit au second poteau. Il fera quasiment la même en novembre 2003 à Gelsenkirchen contre l’Allemagne : contrôle extérieur du gauche qui embarque Wörns, sprint sur l’aile gauche et offrande à Trezeguet seul au second poteau.

Ce qui est plaisant, dans ce genre de situation, c’est la petite montée d’adrénaline au moment où le joueur part seul vers le but. Papin, encore mieux que le public ou les téléspectateurs, l’avait très bien senti lors de sa chevauchée solitaire qui allait offrir aux français la victoire face aux Tchécoslovaques en 1991, mais surtout quasiment la qualification pour l’Euro. Il expliquait, après le match, s’être dit pendant ces quelques secondes de course en solitaire : « Celui-là, si tu le mets, on va en Suède ». Le numéro 9 des Bleus aura l’occasion de vivre la même sensation deux ans plus tard face à l’Autriche où il marquera en contre le seul but de la rencontre. En 2016, en quart de finale de l’Euro, Antoine Griezmann, auteur du quatrième but français juste avant la mi-temps, a sans doute aussi eu le temps de savourer l’instant, tout en se disant que la porte des demi-finales s’ouvrait en grand.

Décalage pour un duel

Les faces-à-face avec un gardien ne découlent pas toujours d’une contre-attaque. Un décalage ou une passe bien sentie permettent parfois à un attaquant de se retrouver seul face au but. Dans ce cas, c’est la rapidité et le sang froid qui font la décision. On a vu récemment Lemar attendre que le gardien sorte un peu pour le lober tranquillement sans lui laisser la moindre chance (Bolivie, 2019).


 

Kylian Mbappé a ainsi marqué le dernier but français contre l’Argentine à Kazan en 2018 après un une attaque toute en verticalité relayée par Matuidi et Giroud, dont le décalage dans l’intervalle l’a envoyé face à Armani.

Dans un passé plus lointain, lors du huitième de finale de la coupe du monde 1986 face à l’Italie, Platini a juste eu le temps de contrôler la passe de Rocheteau avant de réussir un petit ballon piqué sur le gardien transalpin sorti à sa rencontre.


 

Il y a aussi l’option de partir seul au but, après avoir perforé la défense adverse. Ce fut le cas avec Wiltord en 1999 face à la Russie, qui après avoir éliminé plusieurs défenseurs s’est retrouvé face au gardien qu’il a battu d’un simple plat du pied dans le petit filet opposé.


 

Vos commentaires

  • Le 10 octobre 2020 à 13:27, par Nhi Tran Quang En réponse à : Les Bleus contre-attaquent

    Comme contre attaque victorieuse en plus à la derniere minute, on peut citer celle en dernière minute lors d’un Tchécoslovaquie-France lors des éliminatoires de l’Euro en 9/1991 où JPP marque en partant du milieu sur une passe de Perez après un une-deux avec Amoros pour remonter le terrain. Cette victoire permet d’éliminer la Tchécoslovaquie à défaut de qualifier la France pour l’Euro 92.

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