1998-2013, la comparaison impossible

Publié le 17 juin 2013 - Bruno Colombari

Après la rediffusion par l’Equipe 21 des sept matches des Bleus lors du Mondial 1998, il était tentant de chercher les points communs et les différences des futurs champions du monde avec l’équipe actuelle.

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Pour commencer, voici quelques impressions d’ensemble sur la prestation de l’équipe de France à l’été 1998. Ce qui frappe tout d’abord, c’est le manque de tranchant en attaque car la stratégie de Jacquet est (trop) prudente à partir des quarts, avec un 4-3-2-1 ceinture et bretelles. En pointe, Guivarc’h est plutôt un attaquant de soutien qui joue dos au but en pivot. Henry et Trezeguet, qui ne sont plus titulaires sur les trois derniers matches, sont intéressants mais un peu tendres à ce niveau. Même si on est en droit de penser que contre la défense en bois du Brésil en finale...

Derrière eux, Zidane n’est pas vraiment dans le tempo au premier tour ; il se fait expulser bêtement contre l’Arabie Saoudite et met du temps à revenir. Intéressant contre l’Italie, brouillon contre la Croatie, il explose en finale en marquant deux buts et en donnant deux passes décisives pas converties par Guivarc’h (début de match) et Dugarry (à la fin).

Thuram et Lizarazu, c’est le niveau au-dessus

Sinon, une impression de très grande solidité derrière (sauf contre la Croatie). La différence essentielle avec l’équipe actuelle, elle est là : le niveau des latéraux. Thuram et Lizarazu abattent un travail considérable en défense et sont brillants et disponibles en attaque. Il n’y a pas d’équivalents dans l’histoire, même en 82 (Amoros et Bossis) ou en 2006 (Sagnol et Abidal). Tempo, technique, vitesse, agressivité, engagement, puissance, qualité des passes courtes, jeu vers l’avant systématique là où aujourd’hui on ne voit que passes en retrait frileuses et centres à l’aveuglette.

La défense à quatre (Thuram, Desailly, Blanc et Lizarazu) est invaincue en 28 matches (dont 21 victoires et seulement 13 buts encaissés). Elle totalise 452 sélections, et 23 buts marqués (dont 16 pour Blanc). Rappelons que Laurent Blanc a commencé n°10, et que Lizarazu était d’abord un ailier gauche.

Il faut aussi souligner la capacité de Blanc et de Desailly à monter, à faire des différences et à créer le surnombre devant. La polyvalence aussi : en finale, la charnière des 25 dernières minutes, c’est Lebœuf-Petit. Aucune différence avec les titulaires. Et Petit joue le dernier contre à fond. Ce qui fait la différence, c’est aussi que devant cette défense de fer, il y a deux joueurs au sommet de leur carrière, pile au bon moment : Didier Deschamps (30 ans) et Emmanuel Petit (28).

Comme Jacquet en 1995

Comment trouver des points communs entre l’équipe de 2013 et sa devancière de 1998 ? Il n’y en a pas. Hormis Didier Deschamps, bien sûr. Sa situation actuelle est en fait plus proche de celle d’Aimé Jacquet en 1995, qui avait récupéré une équipe en lambeaux après le fiasco de l’Euro 1992 et l’humiliation de l’automne 1993, avec en perspective, trois ans plus tard, l’organisation de la coupe du monde à domicile.

A ce moment-là, Jacquet tente de reconstruire autour de jeunes joueurs prometteurs des générations 71-72 (Barthez, Zidane, Thuram, Dugarry), mais il s’appuie aussi sur quelques joueurs plus expérimentés, ceux des années 68-69 (Deschamps, Desailly, Djorkaeff, Lebœuf, Lizarazu), sans oublier Laurent Blanc (30 ans) ou Bernard Lama (32 ans).

A toutes fins utiles, on rappellera la suite : qualification pour l’Euro 1996 après une série de matches ennuyeux et fermés, hormis deux brillantes victoires contre la Slovaquie (4-0) et en Roumanie (3-1). Un Euro qui avait vu la mise en place de la défense citée plus haut (Di Meco et Angloma perdant leur place sur les côtés au profit de Thuram et Lizarazu), mais complètement stérile devant. Et une série de matches amicaux frustrants au possible avant d’arriver à la consécration mondiale.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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