Le résultat était-il prévisible ?
Même après le lourd échec à Konya, on se doutait que l’équipe de France l’emporterait sans trop de souci chez une des plus faibles sélections européennes. La seule question portait sur l’ampleur du score, compte tenu de l’état du terrain (un synthétique de mauvaise qualité), des conditions météo (de la neige fondue était annoncée) et de la lassitude générale au terme d’une longue saison post-Coupe du monde. Finalement, ce 4-0 satisfait tout le monde, les Bleus parce que c’est une victoire sans bavure, les Andorrans parce que ce n’est pas la raclée redoutée. L’essentiel de la soirée se jouait de toutes façons loin de là, à Reykjavik, où l’Islande a battu la Turquie (2-1) et offert la première place du groupe à la France.
L’équipe est-elle en progrès ?
Il y a eu tellement de changements depuis le dernier match (sept) que ce n’est pas la même équipe : Lloris n’a quasiment rien eu à faire et Pogba, Griezmann et Mbappé ont fait le job sérieusement, sans ostentation. Pour les sept autres, l’enjeu était d’abord d’être à la hauteur (1300 mètres d’altitude), et éventuellement de se montrer afin de rester dans le groupe à l’automne, voire plus si affinités.
De ce point de vue, la rotation massive (Ben Yedder et Zouma suppléant au dernier moment Coman et Varane) a porté ses fruits, même avec une défense new-look dans laquelle Kurt Zouma et ses quatre sélections avant le match faisait office de vétéran. Ce n’est évidemment pas là que la partie s’est jouée, mais devant. Le bilan est globalement satisfaisant, compte tenu de la faiblesse de l’opposition.
Quels sont les joueurs en vue ?
Ferland Mendy a été très remuant côté gauche, plus que Léo Dubois à droite. Le défenseur lyonnais a joué très haut et il a montré de belles qualités de percussion et de débordement, même si ses centres ont laissé à désirer. Clément Lenglet ne pouvait rêver des débuts plus tranquilles, mais il a joué très appliqué, vers l’avant, et mérite en tout cas d’être revu.
Paul Pogba a mis un peu de temps à entrer dans le match, comme si sa prestation affreuse à Konya lui pesait encore. Mais il a touché énormément de ballons dans un poste de sentinelle. Antoine Griezmann a offert un caviar à Kylian Mbappé mais ne s’est pas mis en position de marquer à Andorre.
Devant, Mbappé a alterné le bon (sur son but, ou sur la passe à Thauvin) et le moins bon (une glissade, des contrôles approximatifs et une tête ratée). Pour lui aussi, il est temps de partir en vacances. Florian Thauvin a enfin réussi un match en sélection pour sa dixième cape. Avec un joli but et une passe décisive, il justifie sa place dans le groupe.
Quels sont les joueurs en retrait ?
Tanguy Ndombele n’a pas eu l’occasion de justifier les propos de ceux qui regrettaient son absence sur le terrain à Konya. Touché trois fois, il est sorti sans avoir pu montrer grand chose. Wissam Ben Yedder a certes ouvert son compteur sur une volée mal maîtrisée par le gardien, mais, sur une surface qui a dû lui rappeler le futsal de ses débuts, on aurait pu s’attendre à mieux de sa part. Olivier Giroud n’a rien apporté dans les 17 minutes qu’il a passées sur le terrain. A la rentrée, mieux vaudra pour lui qu’il retrouve un statut de titulaire à Chelsea s’il veut garder sa place en sélection.
Quelles sont les attentes pour le prochain match ?
Ce sera le 7 septembre à Saint-Denis contre l’Albanie, et rien ne dit que ce sera une partie de plaisir. Les Albanais ont gagné deux matchs sur quatre, et les deux dernières réceptions ont été très compliquées, avec un 1-1 à Rennes en 2014 et un 2-0 arraché dans le temps additionnel à Marseille lors de l’Euro 2016. Pas sûr du tout qu’on assiste à un score large comme celui de mars 1991 (5-0) à l’époque de Papin et Cantona. Une victoire serait déjà une bonne chose.