[855] France-Moldavie (2-1) : c’était une grosse cote

Publié le 15 novembre 2019 - Bruno Colombari

Déjà qualifiés avant de jouer, et remis en tête du groupe H grâce au nul entre la Turquie et l’Islande, les Bleus ont joué à l’envers contre une Moldavie bien meilleure qu’à l’aller et s’en sont remis à un pénalty de Giroud pour l’emporter.

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Le résultat était-il prévisible ?

Le résultat important de la soirée était moins celui de Saint-Denis que celui du Turquie-Islande d’Istanbul, tombé un peu avant 20h. Il suffisait que l’Islande ne gagne pas pour que les Bleus soient qualifiés pour l’Euro 2020 sans jouer. Le 0-0 offrait à la fois la qualification et la première place du groupe.

Dès lors, le seul enjeu de la rencontre contre la Moldavie résidait dans le fait de préserver une chance d’enlever la première place du groupe à la Turquie. Compte tenu de la facilité du match aller, en mars dernier à Chisinau, une victoire nette et sans bavure était attendue, voire même un carton. Il n’en fut rien. En offrant un but avec le papier cadeau et le ruban au dénommé Vadim Rata (ça ne s’invente pas), Clément Lenglet torpillait bien involontairement toute possibilité de feu d’artifice. Et c’est dans la douleur, comme face à l’Islande en 1999 (3-2) ou à la Bosnie en 2011 (1-1) qu’elle a retrouvé sa première place longtemps menacée par un adversaire accrocheur mais pas exactement redoutable.

L’équipe est-elle en progrès ?

Il est temps que cette bizarre année 2019 se termine pour l’équipe de France. Commencée dans l’euphorie et les cotillons par deux victoires à quatre buts, elle s’achève à domicile par deux prestations poussives avec à chaque fois un but concédé et une efficacité offensive en berne. Et entre les deux, il y aura eu trois victoires faciles contre des adversaires bien faibles (Andorre et Albanie) et une défaite cuisante en Turquie. C’est le syndrome bien connu des années impaires post-titre : on se souvient que 1985 avait vu deux ratés spectaculaires en Bulgarie puis en RDA, que 1999 avait été pénible (premier revers à Saint-Denis contre la Russie) et que 2001 avait accouché de trois défaites dont une contre l’Australie. La qualification est acquise (grâce à l’Islande) et il faudra défendre la première place dimanche à Tirana. Pour le reste, prière d’attendre l’Euro.

Quels sont les joueurs en vue ?

Si on tient compte de la deuxième mi-temps, une mention pour Benjamin Pavard qui n’a quasiment pas quitté l’aile droite et qui a délivré de nombreux centres et un grand merci à Olivier Giroud qui s’est battu sans relâche, qui a pris ses responsabilités pour tirer son troisième pénalty en sélection et qui aurait pu inscrire un deuxième but quelques minutes plus tard sur un coup de billard avec le gardien. Il était aussi impliqué sur l’égalisation de Varane.

Très brouillon en première période, Kylian Mbappé a été meilleur par la suite sans être décisif. Il aurait gagné à jouer plus simple, mais il a été un des rares français à passer à travers la muraille moldave. Enfin, Kingsley Coman est monté en puissance après la pause et a fini bien mieux qu’il n’a commencé. Côté gauche, Digne a provoqué le pénalty mais n’a pas été beaucoup sollicité faute d’appui devant lui.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Si on parlera longtemps de la boulette de Lenglet (deux jongles mal maîtrisés de la tête et un ballon chipé par Rata sur le but moldave), Mandanda n’a pas été transcendant sur l’action. Le milieu Kanté-Tolisso a été trop brouillon et n’a pas assez accéléré le jeu ou cherché la profondeur quand les espaces étaient fermés en première mi-temps. La grosse déception de la soirée aura été Antoine Griezmann. Alors qu’il avait l’occasion de montrer à Ernesto Valverde qu’il était bien meilleur dans l’axe derrière l’attaquant de pointe, il a multiplié les mauvais choix et les imprécisions techniques. Pas dans un bon jour.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Il arrivera vite, puisque par la grâce d’un calendrier UEFA absurde, l’équipe de France jouera 70h après le coup de sifflet final contre la Moldavie, à Tirana face à l’Albanie.

Les deux points perdus par les Turcs contre l’Islande pourraient leur coûter la première place, ce qui redonne pour le coup un intérêt à cet Albanie-France de fin d’année. Les Bleus ont désormais leur destin en mains et savent ce qu’il faut faire pour terminer en tête de son groupe et, peut-être décrocher un statut de tête de série au tirage au sort de l’Euro le 30 novembre prochain. Accessoirement, gagner à Tirana permettrait de donner un peu plus de lustre à une année 2019 correcte sans plus, les deux contre-performances contre la Turquie venant entacher le tableau.

Il s’agirait aussi de faire mieux que lors des trois précédents déplacements en Albanie, tous conclus par une victoire étriquée. Mais compte tenu de ce qui a été montré contre la Moldavie, même une victoire étriquée serait bonne à prendre.

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