[876] France-Finlande (2-0) : chouette, une victoire !

Publié le 8 septembre 2021 - Bruno Colombari

Avec une animation offensive retrouvée autour du duo Griezmann-Benzema, les Bleus ont livré leur meilleur match de l’année face à la Finlande à Lyon et comptent sept points d’avance. Le mois de novembre devrait être une formalité.

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Le résultat était-il prévisible ?

Les meilleures plaisanteries ont une fin, les pires aussi. Donc on pouvait raisonnablement tabler sur autre chose qu’un match nul à Lyon, et une victoire française était quand même plus probable qu’une défaite, un an après celle subie à Saint-Denis contre le même adversaire. Après tout, les Finlandais n’avaient gagné que deux de leurs onze dernières rencontres, contre le Danemark à l’Euro (dans le contexte du grave malaise d’Eriksen) et face au Kazakhstan il y a trois jours. Et même si les Hiboux Grands-Ducs progressent dans la hiérarchie européenne, ils sont encore loin des grandes nations de football.

Sur le papier, le 2-0 n’est donc pas une surprise, même s’il ne masque pas deux réalités : c’est la première victoire à domicile des Bleus dans ce groupe, après deux nuls contre l’Ukraine en mars et face à la Bosnie en septembre, et le score aurait pu être bien plus large avec un peu de précision dans les frappes.

L’équipe est-elle en progrès ?

Incontestablement. Le choix tactique de Didier Deschamps, à savoir un 3-4-1-2 avec des latéraux (Hernandez et Dubois) évoluant à hauteur des milieux et Griezmann placé derrière deux attaquants axiaux a plutôt bien fonctionné, malgré un trou d’air dans la première demi-heure. Il y a moyen de faire mieux avec moins de déchets dans les passes et un peu plus de sérénité derrière, mais il manquait quand même quatre titulaires (Pavard, Lucas Hernandez, Kanté et Mbappé) et c’était le troisième match en sept jours, une aberration à ce moment de la saison.

On regrettera juste que les Bleus n’ont pas réussi à emballer le match suffisamment longtemps pour se mettre à l’abri, dans les toutes premières minutes ou après chacun des deux buts, comme ils l’avaient fait face au Portugal et à la Suisse à l’Euro. Mais comme, enfin, ils se sont montrés hermétiques derrière (à l’exception de l’action de la 87e où Hernandez et Pogba auraient pu écoper d’un pénalty), ça n’a pas eu de conséquences sur le résultat.

Quels sont les joueurs les plus en vue ?

Pas difficile d’en ressortir un, tant sa performance a été brillante. On a retrouvé le Griezmann de l’Euro 2016, celui qui avait renversé la table contre l’Irlande dans le même stade, en deuxième mi-temps d’un huitième de finale mal embarqué. En moins de dix minutes, il avait marqué deux fois et eu une balle de 3-1 avant d’être séché à l’entrée de la surface.

Là, il a ouvert le score d’un subtil extérieur du gauche sur un service en une touche de Benzema, puis a doublé la mise d’un tir du droit à angle fermé après avoir poussé le ballon trop loin sur une passe de Dubois. Et surtout il a frôlé le triplé sur une extraordinaire action à trois avec Martial et Benzema. Sans compter son activité incessante à la récupération et à la construction.

S’il n’a pas marqué à Décines, Benzema a eu le mérite de la jouer collectif avec ses déviations à haute vélocité qui font exploser les défenses regroupées. Il est impliqué dans toutes les occasions franches des Bleus et bien sûr les deux buts. Alors qu’on pensait qu’il s’entendait mieux avec Mbappé qu’avec Griezmann, il a semblé mieux positionné en l’absence du Parisien. Ce sera tout l’enjeu des matchs d’octobre, si les trois sont présents ensemble.

L’autre satisfaction de la soirée est un débutant, Théo Hernandez. Ses prestations brillantes avec l’AC Milan depuis deux saisons avaient donné un bon aperçu de ses capacités offensives, et on les a vues à l’oeuvre contre la Finlande. Comme son frère Lucas, il n’a peur de rien, se relève après un coup et repart au combat. Et sa pointe de vitesse sur le contre qu’il initie à la 56e est vraiment intéressante.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Il n’y a pas eu de défaillance flagrante à Décines, où la Finlande a vite baissé de pied après vingt bonnes premières minutes. Paul Pogba aura fait un peu n’importe quoi avec des passes dans le vide et des ballons perdus, heureusement compensés par beaucoup d’autres récupérés. Il donne l’impression de vouloir trop en faire, alors qu’il n’est jamais meilleur que lorsqu’il épure son jeu.

Léo Dubois a beaucoup couru et joué très haut, en position d’ailier droit, et c’est lui qui sert Griezmann pour le deuxième but. Mais il n’a pas toujours fait les bons choix et laisse les options ouvertes de ce côté de la défense, où on espère revoir Pavard à un bon niveau. Presnel Kimpembe, qui ne devait pas jouer avant que Deschamps ne change d’avis, a alterné le bon et le moyen. Ce serait intéressant de voir Lucas Hernandez à sa place, associé à son frère.

Enfin, Anthony Martial a été éclipsé par le duo Griezmann-Benzema, avec lequel il a essayé d’être complémentaire. Mais il est vraiment trop peu décisif pour un attaquant de pointe, comme sur le centre d’Hernandez sur lequel il ne se jette pas pour couper la trajectoire.

Quelles sont les attentes avant le prochain match ?

Ce sera contre la Belgique à Turin le 7 octobre, et ce sera une demi-finale de Ligue des Nations. Et donc une revanche de la demi-finale, déjà, de la Coupe du monde 2018 à Saint-Petersbourg, même si Samuel Umtiti (et beaucoup d’autres acteurs, des deux côtés) ne sera pas là. La prestation convaincante face à la Finlande, couplée à un nouveau match nul du Kazakhstan contre la Bosnie, place l’équipe de France dans les meilleures dispositions possibles avec sept points d’avance sur ses adversaires directs, l’Ukraine et la Finlande.

A tel point qu’en octobre, ces deux-là ne pourront pas prendre plus de six points pendant que les Bleus seront occupés ailleurs. Et comme ils se rencontrent le 9 octobre, au moins l’un des deux en perdra au passage. Dans ces conditions, l’affaire pourrait bien être pliée dès le 13 novembre lors de France-Kazakhstan à Saint-Denis, et le déplacement en Finlande le 16 novembre (quel calendrier mal fichu, quand même !) n’aurait plus d’enjeu, ce qui est toujours bon à prendre.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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