Le résultat est-il prévisible ?
Après un Euro dont le moins qu’on puisse dire est qu’il ne restera pas dans les mémoires, l’équipe de France avait une rentrée relativement ardue au niveau des adversaires, mais plutôt clémente en terme d’enjeu : la Ligue des Nations n’est clairement pas une priorité, comme l’ont montrées les deux éliminations aux éditions 2019 et 2023, sans aucune conséquence pour la suite.
Certes, les Bleus ont déçu en Allemagne, mais que dire de l’Italie ? Championne d’Europe en titre, la Squadra Azzurra a plié bagages dès les huitièmes de finale, contre la Suisse (ça vous rappelle quelque chose ?) et confirmé que l’embellie de 2021 n’était qu’épisodique, entre deux non-qualifications à la Coupe du monde.
Les Bleus, qui n’avaient plus perdu contre leurs voisins transalpins depuis 2008, et à domicile face à eux depuis 1954, abordaient donc cette rencontre en favoris. Ils l’étaient encore plus après le but éclair de Barcola (c’est la mode cette année, après celui de Florian Wirtz en mars, dans l’autre sens). Mais, un peu comme la demi-finale contre l’Espagne, cette entame parfaite n’a pas eu de suite, et les Italiens se sont assurés une victoire aussi facile qu’inattendue (1-3).
L’équipe est-elle en progrès ?
Ce qui n’allait pas à l’Euro en juillet est encore là en septembre, malgré les changements de joueurs. Et la tendance observée lors de la précédente défaite face aux Espagnols (pourtant bien meilleurs que l’Italie) s’est confirmée : à savoir un milieu de terrain dépassé par le nombre, signe d’un bloc collectif mal coordonné et d’une équipe coupée en deux. Et surtout, une défense ouverte aux quatre vents, aucun des défenseurs alignés au Parc n’ayant fourni une prestation correcte.
Devant, on pouvait espérer, avec quatre joueurs offensifs (Griezmann ayant remplacé Kolo Muani, malade) apportant de la technique et de la vitesse, mais il n’en a rien été au-delà des dix premières minutes. Le problème de la liaison milieu-attaque est récurrent depuis le début de l’année 2024, et pour l’instant, malgré différentes options essayées, rien ne fonctionne.
Quels sont les joueurs en vue ?
Sur un match pareil, à part Bradley Barcola pour son but et ses accélérations sur le flanc gauche de l’attaque, aucun joueur, même les cinq remplaçants, n’a marqué des points au Parc. La faillite est collective plus qu’individuelle. La solution le sera aussi, sans doute.
Quels sont les joueurs en retrait ?
C’est complémentaire au point précédent. Quasiment tous ont livré une prestation inférieure à celle de l’Euro, qui n’était déjà pas rassurante. Que la fin de saison soit éprouvante à cause de la répétition des matchs, c’est l’évidence. Mais en septembre ?
Quelles sont les attentes pour le prochain match ?
Il arrivera très vite, puisque la Belgique se présentera lundi soir (20h45) à Décines-Charpieu pour le deuxième match de cette phase qualificative. Vainqueurs vendredi soir d’Israël à Debrecen, en Hongrie sur le même score que l’Italie (3-1), les Belges tenteront de prendre leur revanche de l’Euro 2024, à moins que ce soit celle de la Ligue des Nations 2021 ou de la Coupe du monde 2018. On chambre gentiment et vu les circonstances, on ne devrait pas, mais il faut se rappeler qu’en qualifications, le bilan des France-Belgique est déjà moins reluisant avec 2 victoires, 3 nuls et 3 défaites entre 1956 et 1981. Il n’est pas foudroyant non plus à domicile, surtout dans la période récente : la dernière victoire date de 40 ans (Euro 1984) et elle a été suivie de deux nuls et deux défaites.
Didier Deschamps avait annoncé qu’il ferait tourner son effectif sur l’ensemble des deux matchs. Avec une défaite initiale qui compromet déjà une des deux premières places du groupe, qualificative pour les quarts de finale en mars, il est possible qu’il se tienne à cette option, malgré l’absence de Loïc Badé (reparti en club) et peut-être de Randal Kolo Muani. Ce qui limiterait les possibilités, avec 18 joueurs de champ disponibles.
L’objectif pourrait être de redresser la barre, comme les Bleus l’avaient fait en mars face au Chili après la défaite contre l’Allemagne. Car un nouveau revers, qui serait le troisième d’affilée (ce qui n’est plus arrivé en compétition depuis 2010) rapprocherait déjà l’automne de l’hiver.