Le résultat est-il prévisible ?

En juillet, à l’Euro, on attendait une équipe belge offensive et on l’attend toujours. En septembre, alors que les Diables Rouges ont réussi leur entrée en Ligue des Nations et que les Bleus se sont déchirés face à l’Italie, c’est sans aucune certitude que l’équipe de France se présentait à Lyon : privée de Warren Zaïre-Emery après le forfait de Loïc Badé, ses possibilités de rotations étaient restreintes.

Dans ces conditions, une victoire semblait improbable, et un match nul, dans la continuité de l’Euro, un pis-aller. Mais en 2024, les Bleus ne sont jamais là où on les attend. Et alors que la première demi-heure laissait augurer d’une nouvelle soirée noire, le but de Randal Kolo Muani a décoincé les Français et chloroformé les Belges, que l’on a quasiment plus vus. Alors qu’ils avaient été remontés au score puis battus après avoir marqué en premier contre l’Espagne et l’Italie, les Bleus ont maîtrisé le match, avec un deuxième but qui aurait pu avoir des petits frères sans un manque de précision dans les frappes.

L’équipe est-elle en progrès ?

Il était difficile de faire pire que la prestation contre l’Italie, et donc relativement simple de faire mieux. En dominant la Belgique pendant les deux tiers du match, les Bleus se sont rachetés de l’impression décevante laissée lors de l’Euro, même avec un milieu improbable composé d’un débutant (Koné), d’un vétéran (Kanté) et d’un remplaçant (Guendouzi). L’attaque Dembélé-Thuram-Kolo Muani était elle aussi inédite au coup d’envoi, alors que la défense était celle de l’Euro moins Théo Hernandez et plus Digne.

Autant dire que ce n’est sûrement pas l’équipe type des prochains mois que l’on a vue à Lyon (il y manquait Mbappé, Griezmann, Tchouaméni, Rabiot et Barcola), mais ceux qui ont joué ont pour la plupart marqué des points pour faire partie de la rotation et du groupe des 23.

Quels sont les joueurs en vue ?

Lucas Digne aura fait un retour très probant, et a joué sans doute un de ses meilleurs matchs en Bleu. Il a maîtrisé Lukebiako sur son couloir et a été efficace derrière et tranchant devant. Il a même frappé un coup franc direct de peu à côté à la 75e. Dommage, mais sa prestation reste vraiment intéressante.

Après un match raté contre l’Italie, William Saliba, bien épaulé par Dayot Upamecano, a été beaucoup plus rassurant face à Openda et a coupé un grand nombre de trajectoires. Dommage qu’il ne monte pas de temps en temps pour créer le surnombre.

Jules Koundé a confirmé ce qu’on avait vu à l’Euro, à savoir qu’il a éteint la concurrence côté droit de la défense. Dembélé et lui ont bien pris Doku. Koundé aurait même pu marquer de la tête juste avant la mi-temps, sur un corner de Dembélé.

Son début de match, ponctué d’un carton jaune après seulement quatre minutes (il en avait déjà pris un peu de temps après son entrée contre l’Italie), a donné de Manu Koné une impression de nervosité. Mais il est bien entré dans son match par la suite, faisant des différences en percutant dans l’axe, comme sur l’action où il est séché par Tielemans.

Mattéo Guendouzi, que l’on a connu moins brillant en sélection, a lui aussi fait un bon match en pointe haute d’un milieu à trois. Il a marqué des points après la pâle prestation de Youssouf Fofana vendredi.

Quels sont les joueurs en retrait ?

S’ils ont marqué un but chacun, Randal Kolo Muani et Ousmane Dembélé ont encore une fois manqué de précision et même de vitesse pour jouer les contres alors que l’équipe belge était prise à revers. Leur complémentarité avec Marcus Thuram n’a pas été évidente, et la concurrence du duo Barcola-Olise risque de les pousser sur le banc en octobre.

Leur rentrée aurait pleinement rassuré s’ils avaient marqué ou contribué à un but, mais ni Mbappé, ni Griezmann n’auront été décisif à Lyon. Si leur statut n’est pas vraiment en cause, ils doivent faire beaucoup plus pour redevenir les leaders techniques de l’équipe. Ils seront attendus lors du prochain rassemblement.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Ce sera le 10 octobre, à Budapest contre Israël. Là, une victoire sera impérative, pour garder une chance de finir dans les deux premiers du groupe, et surtout pour repousser la menace d’une troisième place qui contraindrait les Bleus à jouer des barrages contre un deuxième de ligue B en mars prochain. Battus deux fois en deux matchs, Israël semble prenable pour une équipe de France jouant avec le même état d’esprit que face à la Belgique. Les Bleus, qui n’ont plus enchaîné deux victoires en compétition depuis novembre novembre 2023, pourraient trouver là l’occasion de se rassurer, et nous avec.