Avec sept changements entre sa liste de septembre et celle de l’Euro, Didier Deschamps est dans une moyenne normale après une phase finale. D’autant que ses 23 avaient été remaniés suite aux nombreux forfaits (Varane, Lassana Diarra, Mathieu...) et que les rotations sont généralement moindres quand le sélectionneur reste en place.
On notera toutefois que quatre nouveaux figurent dans cette sélection de septembre (Alphonse Aréola, Djibril Sidibé, Sébastien Corchia et Ousmane Dembélé), auxquels il faut ajouter Benoît Costil, qui était à l’Euro mais qui ne compte aucune sélection.
En bleu, les joueurs ne comptant aucune sélection, en vert, ceux rappelés.
Si on compare cette rotation à celle des années paires précédentes depuis 2006, on constate qu’en 2014, après la coupe du monde, le mouvement avait été moindre : seuls Stève Mandanda (forfait au Brésil), Jérémy Mathieu et Alexandre Lacazette s’étaient incrustés à la place de Landreau (fin de carrière), Koscielny et Giroud. Lesquels étaient rapidement revenus. Car il y a une règle, dans ces listes de rentrée : le statut des nouveaux arrivants est évidemment beaucoup plus précaire que celui des non-rappelés.
En 2012, Didier Deschamps avait fait le ménage chez les Bleus après l’Euro en Ukraine. Sur les 22 joueurs appelés pour affronter l’Uruguay au mois d’août [1], dix n’étaient pas dans la liste de Laurent Blanc pour l’Euro. Et quatre étaient des néo-Bleus : Christophe Jallet, Mapou Yanga-Mbiwa, Etienne Capoue et Raphaël Varane. Ce dernier attendra encore huit mois avant de faire ses débuts. Côté non-rappelés, Réveillère, Mexès et Alou Diarra ont fait les frais de l’opération : on ne les a plus revus en sélection.
Bien entendu, la rotation de l’été 2010 est exceptionnelle, puisque la Fédération avait décidé, en accord avec Laurent Blanc nommé sélectionneur, d’écarter l’intégralité du groupe présent en Afrique du Sud en juin. sur cette liste pour Norvège-France, il y avait pourtant un joueur présent dans le bus de Knysna. Mais Stéphane Ruffier avait remplacé officieusement Stéphane Carrasso blessé, sans être dans les 23 retenus par Raymond Domenech pour la coupe du monde. La plupart reviendront, hormis Planus, Gallas, Toulalan, Henry et Govou. Lloris, Mandanda, Evra, Sagna et Gignac étaient encore à l’Euro en juillet dernier.
Notons au passage que sur les 14 débutants d’Oslo (complétés par 8 rappelés), Laurent Blanc avait plutôt vu juste puisque quatre d’entre eux étaient au Brésil en 2014 (Ruffier, Debuchy, Sakho et Rami) et un autre était à l’Euro cette année (Rami). Si Cissokho, N’Zogbia et Hoarau n’ont fait que passer, si Douchez n’a jamais joué en Bleu, Trémoulinas, Fanni, M’Vila et Ménez totalisent plus d’une cinquantaine de sélections à eux quatre.
A l’été 2008, Raymond Domenech avait fait lui aussi pas mal tourner, en raison notamment des fins de carrière internationale de Coupet, Thuram, Sagnol ou Makélélé. Parmi ses huit nouveaux appelés (sur 20), quatre étaient des débutants : Hugo Lloris, Rod Fanni, Gaël Clichy et Yoann Gourcuff. Suffisant pour atteindre la coupe du monde 2010 mais pas pour stopper la dégradation brutale du climat au sein de la sélection.
Enfin, en 2006 après la coupe du monde manquée d’un rien, Domenech avait légèrement retouché un groupe restreint de 19 joueurs avec les arrivées de Philippe Mexès à la place de Lilian Thuram, de Rio Mavuba pour Vikash Dhorasoo, de Jérémy Toulalan pour Claude Makélélé et de Julien Faubert (!) pour Zinedine Zidane. Lequel Faubert ne disputera que 21 minutes en bleu contre la Bosnie ce mois d’août-là avant de faire un passage éclair (quatre mois et deux matches) au Real Madrid début 2009, à la surprise générale, y compris la sienne.