Argentine-France 2022 cumule plusieurs records : c’est la seule finale de Coupe du monde où trois pénalties ont été sifflés pendant le jeu, tous trois transformés. C’est aussi la seule fois où une équipe marquant trois buts en finale n’a pas été championne du monde, et celle où il y a eu 13 remplaçants entrés en jeu, dont 7 côté français (record de la compétition). C’est enfin la finale de la Coupe du monde jouée le plus tardivement dans l’année (352e jour, le 18 décembre). Mais c’est surtout le match le plus long de l’histoire des Bleus.
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Rappelons que peu de temps avant le tournoi, la FIFA avait déclaré, avec le sens de l’improvisation qui la caractérise et l’opacité dans les processus de décision qui est sa marque de fabrique, que seront décomptés tous les arrêts de jeu et donc d’allonger le temps additionnel en conséquence. Une décision particulièrement visible lors de la finale Argentine-France, le 18 décembre à Lusail.
Comme elle s’est achevée aux tirs au but, elle a tout d’abord duré 120 minutes de jeu effectif, si on ne tient pas compte évidemment de la mi-temps, de l’intervalle entre le fin du temps réglementaire et le début des prolongations et du changement de côté au milieu de celles-ci. 120 minutes, donc. Enfin, en théorie.
En pratique, Il y a eu près de 8 minutes de temps additionnel en première mi-temps (+18%) pendant laquelle il y a eu un pénalty sifflé (faute d’Ousmane Dembélé sur Angel Di Maria, transformé par Lionel Messi, à la 23e) et deux changements côté Français (Olivier Giroud et Ousmane Dembélé remplacés par Marcus Thuram et Randal Kolo Muani à la 41e). Précisons que Szymon Marciniak n’a pas eu recours à la VAR sur le pénalty, et que les deux changements français ont eu lieu en même temps.
A la fin du temps réglementaire, près de 9 minutes ont été ajoutées (+20% sur la deuxième mi-temps). Là encore, il y a eu deux changements côté Français (Théo Hernandez et Antoine Griezmann remplacés par Eduardo Camavinga et Kingsley Coman, à la 71e), mais aussi deux côté Argentin, en deux temps (Angel Di Maria suppléé par Marcos Acuna à la 64e, et Nahuel Molina par Gonzalo Montiel à la 90e) et un pénalty accordé aux Bleus pour une faute de Nicola Otamendi sur Randal Kolo Muani, transformé par Kylian Mbappé à la 80e.
La première prolongation ne compte aucun but marqué, mais trois changements : un pour la France (Adrien Rabiot suppléé par Youssouf Fofana à la 96e) et deux pour l’Argentine (Rodrigo De Paul et Julian Alvarez remplacés par Leandro Paredes et Lautaro Martinez à la 102e). Une minute est ajoutée aux 15 initiales (+7%).
La seconde prolongation est plus mouvementée, avec le troisième but argentin signé Lionel Messi (108e), l’égalisation de Kylian Mbappé sur pénalty, son tir ayant été dévié du coude par Gonzalo Montiel (118e) et les quatre derniers changements, deux côté français (Raphaël Varane par Ibrahima Konaté à la 113e, Jules Koundé par Axel Disasi à la 120e+1) et deux côté argentin (Alexis McAllister par German Pezzella à la 116e, et Nicolas Tagliafico par Paulo Dybala à la 120e +1). Pas moins de 4 minutes sont ajoutées, soit 27% de temps supplémentaire, ce qui laisse le temps aux Bleus de se créer une occasion gigantesque par Randal Kolo Muani (120e +3) et à Mbappé de tenter un ultime slalom dans la surface argentine (120e + 4).
Soit au total 120 minutes + 22 minutes de temps additionnel, quasiment deux tiers de prolongations supplémentaires. Avec 142 minutes de jeu, auxquelles il faut ajouter une dizaine de minutes de tirs au but, cet Argentine-France aura finalement plus de deux heures et demie.