Bleu de presse #37

Publié le 17 juin 2021 - Bruno Colombari

Un bilan intermédiaire des vingt ans d’entraîneur de Didier Deschamps sur Eurosport, une lettre ouverte à Antoine Griezmann dans les Cahiers du foot, une interview de Luis Fernandez par Yoann Riou et France Football relégué au rang de supplément mensuel de L’Equipe.

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Quelques heures avant France-Allemagne, Stéphane Pinguet a signé une lettre ouverte à Antoine Griezmann pleine d’élégance sur le site des Cahiers du football. « Nous sommes intimes depuis plus de dix ans et je suis admiratif de ta faculté à rester jeune. Personne ne te voit vieillir. De jeune communiant à adolescent mignon, tu es passé jeune premier et te voilà maintenant proche du profil de gendre idéal pour la ménagère de moins de cinquante ans.« Pour lui qui en a trente, ça ne fait pas beaucoup d’écart, on en conviendra. »Tu es pourtant passé si proche de ne jamais exister à ce niveau. Toi, petite tête blonde dont les clubs français n’ont pas voulu dans les catégories jeunes. Toi, si frêle, qui es parti si loin des yeux des supporters. Nous n’avons pas appris à nous connaître, mais tu as misé sur le maillot bleu pour être reconnu ici, et tu as eu raison : la France est à tes pieds. »

Lettre ouverte à Antoine Griezmann par Stéphane Pinguet sur le site des Cahiers du football le 15 juin


Pour la chaîne L’Equipe, Yoann Riou a interviewé Luis Fernandez sur la pelouse du Parc des Princes. Chaleureux et émouvant, à l’image du personnage. Ensemble, ils évoquent la finale de l’Euro 1984, jouée sur place, pendant laquelle Luis s’est entendu parler du pays par les Espagnols. Et surtout le quart de finale de Guadalajara contre le Brésil où le gamin des Minguettes entre dans l’Histoire en marquant le dernier tir au but. Yoann Riou joue même le rôle du gardien Carlos, puis de Michel Platini enlaçant Fernandez à genoux.

Sur son site Le Footichiste, Richard Coudrais vous a préparé une galerie d’affiches, celles créées exprès pour l’Euro 1984 par Jacques Servais, Pierre Coulon, Teddy Radko, Michel Dubré, Michel Granger, Bahamas, Evelyne Noviant et Raymond Savignac. Si elles n’ont pas la force et l’originalité de celles du Mondial 1982, elles nous parlent d’une époque où le merchandising, les sponsors omniprésents et les pubs écoeurantes pour les paris sportifs n’avaient pas encore envahi tout l’espace. Un petit faible pour celle de Michel Dubré consacrée à Nantes, et son gardien qui s’élance pour littéralement décrocher la lune.

Les affiches de l’Euro 1984, par Richard Coudrais sur le site Le Footichiste le 15 juin.


Maxime Dupuis et Martin Mosnier ont interrogé pour Eurosport Didier Deschamps, qui va fêter cet été ses vingt ans d’entraîneur, de Monaco à l’équipe de France en passant par la Juventus et Marseille. A propos de ses sources d’inspiration, lui qui a été dirigé par Denoueix, Suaudeau, Goethals, Lippi ou Jacquet, il dit : « Ma carrière de joueur, c’est un trésor dans lequel je puise sans arrêt. Ce ne sont pas des sources d’inspiration mais il y a des choses que j’ai aimées, à Nantes, et avec les autres entraîneurs que vous avez cité. L’essentiel, c’est de faire avec ce que je suis et en fonction de la situation. L’idée, ce n’est pas de faire du copier-coller parce que les copier-coller sont en général de moins bonne qualité. » Et quand on lui demande de choisir un match référence en tant que sélectionneur, il joue le contre-pied en parlant du France-Islande de l’Euro 2016. « Avec la spécificité de leur 4-4-2, on a beaucoup travaillé sur leur disposition, les touches longues, les coups de pied arrêtés. Là, ça c’est déroulé comme prévu. »

Didier Deschamps : « je n’ai jamais construit une équipe en disant aujourd’hui on défend et on attend » par Martin Mosnier et Maxime Chapuis sur le site d’Eurosport le 13 juin.


Sur le site de France Info, Benoît Jourdain s’est plié à l’exercice du portrait sous forme de liste, en partant du département de son enfance, le 93 (même si en réalité, il est né à Paris, mais entre la réalité et la légende, toujours préférer la légende). On y apprend notamment que (point 5) « S’il fait trembler les filets le plus souvent du pied droit, il écrit et joue au ping-pong ou au tennis de la main gauche. Une forme d’ambidextrie que possède un autre »crack«  : Rafael Nadal ». Ou que (point 27) en 2012, « Chelsea lui propose un deuxième essai, mais sa mère refuse. »Si vous le voulez, vous devez le prendre maintenant. Sinon, vous reviendrez l’acheter dans cinq ans pour 50 millions d’euros« , lance-t-elle. » Ou que (point 40), « Lorsqu’il s’engage avec Monaco, en juillet 2013, il touche une prime à la signature de 300 000 euros et un salaire mensuel de 700 euros ». A quatorze ans et demi, c’est déjà correct...

Découvrez 93 choses à savoir sur Kylian Mbappé, l’enfant de Bondy devenu star des Bleus par Benoît Jourdain sur le site de France Info le 15 juin.


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Un mot pour dire la tristesse de voir France Football, un fleuron de la presse sportive en France, et sans doute en Europe, traité comme un supplément du samedi de L’Equipe, une fois par mois. 84 pages dans le même format que le Mag, avec lequel il est emballé sous blister, ça fait mal au coeur et ça augure peu d’avenir pour l’ex-hebdomadaire qui nous a tout appris de l’histoire du foot. Une fois passé le choc de la mention « Ne peut être vendu séparément » en couverture, qu’y a-t-il à l’intérieur ? Hormis la disparition des pages de résultats qui clôturaient la formule précédente, c’est assez proche. La pub n’est pas (encore ?) trop envahissante (10 pages), la maquette rappelle celle du Mag’, format oblige.

Plusieurs sujets concernent les Bleus, normal en période d’Euro. Didier Deschamps revient sur l’aspect tactique de France-Argentine 2018, sa stratégie pour isoler Messi et le scénario qui part en live avec l’égalisation de Pavard. L’interview de Mbappé est plus convenue, semblable à ceux de l’ancienne formule. Olivier Bossard et Thomas Simon racontent sur six pages l’énorme déception du 10 juillet 2016 (Portugal-France, vous vous souvenez ?) avec plusieurs récits croisés. « il n’a pas manqué grand chose mais il manque quelque chose et c’est comme s’il manquait tout. »

Enfin, Cédric Chapuis dresse le portrait d’un drôle de supporter des Bleus, Moussa Toma, qui tient un barber shop près de Moscou et qui est devenu célèbre sur Internet grâce à une vidéo où l’on voit Hervé Mougin, responsable des Irrésistibles Français, lui remettre une place pour la finale de la Coupe du monde 2018. « J’en pleure encore. Il n’y a pas de mot assez fort pour décrire cette émotion. Ce cadeau, je m’en souviendrai toute ma vie, c’était parfait. »

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal