On pourrait imaginer qu’entre la guerre en Ukraine, la crise sanitaire et l’élection présidentielle, Emmanuel Macron aurait plus urgent à faire que de se mêler de la carrière de Kylian Mbappé. Il faut croire que non. Philippe Sanfourche et Aurélie Herbemont racontent comment le chef de l’Etat s’implique pour tenter de convaincre l’attaquant parisien de rester en France la saison prochaine. « À deux ans des JO de Paris, Kylian Mbappé a une stature d’icône nationale, il parle aux jeunes, ce qui plait à l’Elysée. Un discours flatteur qui touche évidemment l’intéressé, il s’étonne un peu aussi de cette dimension, sociétale, politique forcément, qu’il n’a pas revendiquée. »
Comment Emmanuel Macron oeuvre en coulisses pour faire rester Kylian Mbappé, par Philippe Sanfourche et Aurélie Herbemont sur RTL.fr le 15 avril.
On imagine clairement que Le Parisien (le journal, pas l’habitant) a tout intérêt à ce que Mbappé reste au PSG. Dominique Sévérac a donc imaginé ce qu’il faudrait faire pour convaincre l’attaquant international de prolonger son contrat plutôt que de partir à l’étranger. Il faudrait donc vendre Neymar, recruter sur mesure pour Mbappé (avec Tchouaméni au milieu plutôt que Pogba, et Dembélé sur l’aile droite) et surtout lui donner le brassard. « Au-delà du témoignage d’affection, ce titre honorifique de capitaine, il le mérite davantage que d’autres au sein de cet effectif. En équipe de France, le passage de témoin entre Hugo Lloris et l’attaquant est à l’étude après le Mondial, surtout si Zinédine Zidane devient le sélectionneur des Bleus. Dans un an, Mbappé sera peut-être capitaine partout, en club comme en sélection ». Une hypothèse qui semble tout de même assez audacieuse, on dira.
Nos idées pour convaincre Mbappé, par Dominique Sévérac dans Le Parisien du 17 avril
Le tweet particulièrement minable de Winamax publié le 29 mars dernier après France-Afrique du Sud a généré des réactions en chaîne contre l’opérateur de paris en ligne. Il montrait un homme montrant ses fesses en tribunes que le community manager de Winamax, se croyant drôle, avait assimilé à Wilfried Mbappé célébrant un but de Kylian. Il a fallu quand même quinze jours pour que Winamax présente des excuses publiques. Mais, comme le raconte Alban Traquet, c’est suite à un gros coup de pression de la FFF que l’opérateur s’est exécuté alors qu’il est lié à l’instance fédérale par un contrat de droit au pari jusqu’en 2025. « Le cahier des charges de ce contrat, commun à tous les opérateurs, les oblige à respecter certaines « valeurs », comme l’éthique, le fair-play et la lutte contre le racisme. Mais il engage aussi Winamax à ne rien faire qui puisse être nuisible à l’image et à la réputation de la FFF, de la LFP, des clubs, des joueurs et des entraîneurs. »
La FFF et la Ligue menacent Winamax, par Alban Traquet sur le site de l’Equipe le 14 avril
Il défend très bien, et en plus il marque : le joueur de Liverpool Ibrahima Konaté, transféré de Leipzig l’été dernier, brille sur les rives de la Mersey. « Alors que Didier Deschamps a laissé de côté un autre espoir du poste, Dayot Upamecano en mars, au profit de William Saliba, l’option Konaté en défense centrale méritera d’être étudiée avant le rassemblement de juin, dédié à la Ligue des nations. » Tout comme Robin Le Normand, un Français très peu connu du grand public qui évolue à la Real Sociedad (où a été formé Antoine Griezmann). Joueur de champ le plus utilisé de la Liga (32 matchs joués en intégralité), il a ouvert son compteur buts contre Elche. De quoi lui laisser espérer une place en sélection ? Tout comme Konaté, ça semble peut probable à un peu plus de six mois de l’échéance.
Konaté et Le Normand poussent en défense, sur BeInSports le 18 avril
Quand un international français rencontre un autre international français dans un match de Liga, ça donne quoi ? Une sortie sur blessure du premier suite à un tacle sauvage du second. Le premier, c’est Anthony Martial, attaquant du FC Séville. Le second, c’est Eduardo Camavinga, milieu de terrain du Real Madrid. A la 39e, alors qu’il avait déjà récolté un jaune huit minutes plus tôt, le Madrilène a blessé le Sévillant d’un tacle par derrière et les deux pieds décollés du sol. Une faute qui aurait pu lui valoir un rouge direct. Mais non. L’arbitre Guillermo Cuadra Fernandez n’a rien sifflé. Par précaution, Carlo Ancelotti a préféré sortir Camavinga à la mi-temps. Pour une fois que l’ancien Rennais était titulaire…
Liga : polémique en Espagne après un vilain tacle de Camavinga qui a blessé Martial par Romain Daveau sur RMC Sport le 18 avril
« Une vote en faveur de Karim Benzema à Roubaix, une photo sur Instagram de Dimitri Payet et de Kylian Mbappé en train de remplir leur devoir citoyen (le Parisien a aussi eu droit à son bulletin dans l’Ariège) : voilà sûrement les principaux temps forts de la contribution du football au premier tour de l’élection présidentielles 2022. Pour le reste, circulez, rien à voir. », constate, désabusé, Nicolas Ksiss-Martov sur SoFoot après le premier tour de la présidentielle. Ce n’est pas nouveau : les footballeurs sont très peu politisés, par manque d’intérêt ou tout simplement parce que le système actuel, plutôt bienveillant avec les grandes fortunes, leur est favorable. « Finalement, le point d’orgue foot de cette élection aura été l’éviction d’Éric Zemmour d’un five appartenant à la famille Zidane, jolie métaphore de sa future déconvenue dans les urnes. »
Présidentielles : le foot passe son tour, par Nicolas Ksiss-Martov sur SoFoot le 13 avril
A 23 ans, il fait partie de la catégorie des espoirs déçus du football français. Brillant avec l’Olympique lyonnais à 20 ans, au point de décrocher une sélection en équipe de France en octobre 2020, il n’a fait que passer puisque ces 59 minutes contre l’Ukraine n’ont jamais eu de suite. Dans l’interview qu’il a donnée à Grégory Schneider, il évoque les trous d’air de sa carrière, et ses souvenirs d’enfance, notamment ce qu’il percevait de Zinédine Zidane et qui dessine en creux ce qui lui manque : « c’était un technicien naturel, avec un rapport exceptionnel au ballon, mais quand le match était difficile et qu’il était dans le dur, il se transformait. Son langage corporel changeait, son regard aussi, il mettait plus d’intensité, plus de hargne. On sentait monter en lui ce… truc de vainqueur. il allait chercher quelque chose d’autre, ailleurs. » L’équipe de France n’est jamais évoquée dans l’interview.