Bleu de presse #8

Publié le 24 juin 2020 - Bruno Colombari

Pour la dernière revue de presse avant la trêve estivale, une large place est faite à une autre revue, celle des Cahiers du football, dont le dossier est consacré au football français et donc, en partie, aux Bleus.

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Le quatrième numéro de la revue des Cahiers du football est disponible en librairie (le 25 juin) ou sur commande via le site. Son copieux dossier de 48 pages se demande Quel pays de football est la France ? et fait logiquement une part belle, mais non exclusive, aux Bleus. De quoi alimenter la quasi totalité de ce dernier Bleu de presse de la saison.

Le numéro s’ouvre comme d’habitude par un portfolio qui illustre aussi la couverture. Il est signé Alexis Berg et capte le moment fugace et précieux où la foule envahit le haut des Champs Elysées, le 15 juillet 2018. Au même endroit où, quelques mois plus tard, la brume des lacrymos remplacera celle des fumis.  Sous la fête, belle et photogénique, couvaient d’autres embrasements  conclut Jérôme Latta.

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Dans son interview Comme dans le film la Belle équipe, François da Rocha Carneiro raconte les liens compliqués entre la France et son équipe nationale depuis un siècle. La question de la diversité des origines n’est ainsi pas un phénomène nouveau, loin de là : dans les années 30,  les journaux d’extrême droite s’offusquent de la présence de ces mercenaires étrangers . Sur la place de plus en plus grande prise par l’équipe de France,  on lui attribue des vertus d’exemplarité, une fonction de modèle, alors que ce n’est que du sport, des jeunes gens d’une vingtaine d’années auxquels on fait porter des responsabilités excessives. 

Généalogie d’entraîneurs dessine les liens des familles de coaches français et de leurs influences, parfois étrangères. Ainsi est esquissé un axe Snella-Batteux-Jacquet-Deschamps, ce dernier étant aussi l’héritier de Marcello Lippi, lequel a influencé Zidane. Hidalgo, lui, est à l’intersection de deux sources : Batteux d’un côté, et Rinus Michels-Stefan Kovacs de l’autre.

Jérome Latta revient pour sa part dans Drame in blue sur ce qu’il appelle « une série de grandes crises d’hystérie collective » ouverte entre le France-Algérie de 2001 et qui s’est refermée (momentanément) par l’affaire de la sextape en 2015.  Une partie du pays fantasmait ses propres névroses dans la sélection nationale. Le football est moins « miroir de la société française » que son écran de projection.

Assia Hamdi dresse la liste, dans Iles de France, l’apport des Antillais à la sélection, de Xercès Louis en 1954 à Thomas Lemar en passant par Daniel Charles-Alfred, Marius Trésor, Lilian Thuram ou Thierry Henry. Et rappelle, en citant le sociologue Harry Mephon, que  le trophée de la Coupe du monde 1998 a traversé la métropole, mais n’est pas allé jusqu’aux Antilles. .

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Enfin, on finira par citer deux articles écrits par des rédacteurs de Chroniques bleues : dans Notes in my name, Richard Coudrais retrace la (globalement) calamiteuse histoire des chansons officielles qui ont accompagné les Bleus depuis Monty à la fin des années 70 jusqu’à Johnny Hallyday en 2002, en passant par un carré tragique, en 1986, composé de Sim, Carlos, Patrick Sébastien et Michel Boujenah. Mais, depuis 1998 et I will survive, la donne change avec  des productions officielles débordées par des alternatives, comme le Zidane il va marquer ou Ramener la coupe à la maison.

Dans Le jardin des Bleus, je me suis attelé à décrire et localiser douze buts ou actions marquantes qui ont fait du Parc des Princes le stade historique de l’équipe de France, via une illustration de Célian Sisti : on y retrouve les principaux coups francs de Platini, l’exploit de Touré contre l’Uruguay, le but de Rocheteau face à la Bulgarie ou celui encaissé par Landreau contre l’Ecosse.


 

Löw-Deschamps, étoiles jumelles

Dans le reste de l’actualité, on retiendra tout d’abord une interview croisée réalisée par Raphaël Raymond sur le site de la FFF, le jour même où aurait dû se jouer l’Allemagne-France à l’Euro. Deschamps-Löw, échange au sommet

Didier Deschamps, qui a rencontré sept fois l’Allemagne de Joachim Löw depuis qu’il est sélectionneur (c’est sûrement un record pour l’équipe de France), revient sur la soirée du 13 novembre 2015 : On a vécu cet évènement dramatique ensemble. Je ne l’oublie pas et je sais que Joachim ne l’oublie pas non plus. Ces heures et ces minutes ont été très longues. Nous n’étions plus adversaires. Nous étions ensemble, à partager notre inquiétude. Avec l’Allemagne, nous entretenons un rapport de rivalité sportive mais aussi un rapport de fraternité. Le sélectionneur allemand précise quand à lui sa vision du jeu : Nos victoires ne devaient pas s’obtenir uniquement par le combat et l’intensité, qui caractérisaient le jeu des Allemands par le passé. Didier peut en témoigner. Nous avons l’ambition de compléter ce style de jeu « à l’allemande » avec de l’élégance et du beau football.

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Toujours sur le site de la FFF, un point sur le nouveau calendrier de l’Euro qui aura lieu du 11 juin au 11 juillet 2021. Les dates des matchs des Bleus sont elles aussi avancées d’un jour. Euro 2020 : calendrier confirmé pour 2021

Knysna vraiment rien d’autre à raconter ?

Enfin, le filon Knysna n’est toujours pas épuisé avec encore une série d’articles à l’occasion des dix ans de la grève des joueurs. Sur BeInsport, la parole est donnée au sélectionneur. Bleus-Domenech : « Knysna ? Je suis responsable mais pas coupable »

Tandis que sur le site de France-Football, la question est posée : Doit-on absolument connaître la vérité sur la grève de Knysna ? L’article apporte un élément de réponse : Les autres, des leaders Patrice Évra ou Éric Abidal aux mutiques Jérémy Toulalan ou Hugo Lloris, en passant par les cadres démissionnaires comme Thierry Henry ou William Gallas, se taisent. Après tout, ils ont peut-être raison. Le football français se serait-il relevé aussi rapidement si les Bleus s’étaient publiquement déchirés pour se rejeter la faute ?

Enfin, sur Eurosport, Martin Mosnier demande à Arnaud Ramsay, journaliste proche de Nicolas Anelka, ce qui s’est passé entre l’attaquant des Bleus et son sélectionneur.

Eurosport : « Un jour, Domenech s’invite chez Anelka et lui demande comment il souhaite jouer… »


Pendant l’été, Bleu de presse fait relâche. On se retrouve le mercredi 26 août. D’ici-là, le mercredi sera consacré à la série d’articles de Richard Coudrais, « un stade dans l’histoire des Bleus ». Bonnes vacances !

Portfolio

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal