France-Russie (4-2) : ça penche furieusement vers l’avant

Publié le 29 mars 2016 - Bruno Colombari

Une attaque de feu, une défense de sable : le dernier match amical avant la liste des 23 aura été spectaculaire et ultra-offensif entre des Français conquérants et des Russes beaux joueurs (4-2). Attention quand même aux largesses derrière.

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Le résultat était-il prévisible ?

Ces derniers mois, le deuxième match de la séquence internationale était souvent le moins intéressant, en raison de l’absence des meilleurs joueurs et d’un enjeu très relatif au sein d’une saison surchargée. Là, c’est le contraire qui s’est passé. A un très moyen Pays-Bas-France a succédé un emballant France-Russie avec deux équipes qui se sont livrées sans calculer dans une sorte de foot-champagne comme on en voit peu. Onze buts en deux matches, on ne va pas bouder notre plaisir.

L’équipe est-elle en progrès ?

Il y a indéniablement une montée en puissance du secteur offensif depuis l’automne dernier, c’est certain. Les Bleus jouent, prennent des risques, se créent des occasions et marquent, hormis le match de novembre à Londres où ils avaient la tête ailleurs. En revanche, ils sont plutôt poreux derrière, avec six buts encaissés lors des trois dernières sorties, ce qui est assez préoccupant et qui risque de coûter très cher en juin. Le milieu est brillant, l’attaque est prometteuse, mais la défense n’est pour l’instant pas à la hauteur. On imagine que Didier Deschamps, élevé à la rigueur par Aimé Jacquet et à la Juventus, doit modérément apprécier les opérations portes ouvertes à répétition, en particulier sur les coups de pied arrêtés.

Quels sont les joueurs en vue ?

Antoine Griezmann a encore frappé fort contre la Russie, avec deux passes décisives et une partie quasi-parfaite où il aura tout fait, sauf peut-être marquer. Mais quand il joue à ce niveau, on ne peut rien lui reprocher. Sa progression depuis qu’il est à l’Atletico est une bénédiction pour les Bleus. Le culot et l’activité incessante de N’Golo Kanté ont été aussi une belle surprise, d’autant qu’il s’est offert un but le jour de son anniversaire et de sa première titularisation. Vu le niveau de Lassana Diarra à ses côtés et de Blaise Matuidi à Amsterdam, à la place de Paul Pogba on se ferait du souci. Dimitri Payet a marqué un but magnifique sur coup franc et il a encore beaucoup tenté, même s’il reste du déchet dans son jeu. Enfin, Kingsley Coman a mis au supplice la défense russe et son but est un monument de culot et de talent. Ne pas le prendre à l’Euro serait une énorme erreur. Mais les places devant commencent à être très chères.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Raphaël Varane inquiète. Qu’il soit associé à Sakho ou à Koscielny, rien n’y fait, la défense française est trop vulnérable. Qu’il semble loin son niveau de 2014 ! Depuis un an et la défaite contre le Brésil, il semble caler dans sa progression. Et comme les latéraux n’offrent pas toutes les garanties (Lucas Digne est fautif sur le premier but russe) et que les milieux se projettent facilement vers l’avant, on commence à se dire qu’il va être difficile de tenir le choc à partir des demi-finales en n’étant aussi peu serein derrière. C’est actuellement le point faible de l’équipe. Pourra-t-il être amélioré d’ici juin ?

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Quand les Bleus rencontreront le Cameroun le 30 mai à Nantes, la liste des 23 sera constituée. On souhaite bien du plaisir à Deschamps quand il devra choisir entre Schneiderlin, Cabaye et Kanté au milieu ou entre Fekir et Payet devant. Il devra trouver le bon équilibre entre la jeunesse et l’expérience, pour ne pas affaiblir l’équipe tout en préparant 2018. Vaste programme. On peut toutefois imaginer qu’à plus court terme le principal chantier concernera la défense, ce qui veut dire qu’on devrait sans doute voir moins de buts contre le Cameroun et l’Ecosse que face à la Russie et aux Pays-Bas.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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