Quelques semaines après avoir hérité d’un tirage qu’on qualifiera de sympathique (Honduras, Suisse et Equateur), l’équipe de France connaît ses trois adversaires pour la période de préparation au Mondial : ce sera donc la Norvège le 27 mai à Saint-Denis, le Paraguay le 1er juin à Nice et la Jamaïque le 8 juin à Lille. Autant dire qu’il faudra sans doute attendre les huitièmes de finale pour voir une affiche a priori intéressante. Le France-Pays Bas du 5 mars, en pleine période de Ligue des Champions, reste certes prometteur sur le papier mais sera un peu loin de la coupe du monde pour en tirer des enseignements.
A quoi servent ces ultimes matches de préparation ? De toute évidence, à se préparer, on s’en serait douté. Ce qui veut dire que leurs résultats ne sont absolument pas prioritaires. Il y avait même une époque, en 1986, où les Bleus ne jouaient que contre des équipes de clubs de faible niveau lors de parties d’entraînement qui n’avaient rien d’officiel.
Mais la pression médiatique aidant, la moindre sortie des Bleus est désormais scrutée à la loupe et le plus petit événement peut facilement prendre des proportions démesurées. De plus, ces matches-là sont l’occasion pour le sélectionneur de faire des essais puis de dégager son équipe-type, ou du moins celle qui débutera le tournoi.
Si l’on remonte à 1978, voyons ce qu’ont donnés les trois derniers matches amicaux avant chaque coupe du monde.
Le premier constat, c’est que les défaites sont relativement rares. Quatre seulement en vingt matches, dont deux la même année, au printemps 1982. Le deuxième, c’est que les Bleus n’ont fait que deux sans-faute, en 1978 et en 2006, avec des résultats pour le moins contrastés juste après.
Car l’enseignement majeur, c’est qu’il n’y a pas de corrélation entre les résultats des matches de préparation et le niveau des performances des Bleus à la coupe du monde. A la rigueur peut-on noter que la combinaison victoire-nul-défaite est plutôt mauvais signe : les deux fois (2002 et 2010), les Bleus se sont fait sortir au premier tour.
D’autre part, ces matches-là peuvent se payer très cher en cas de blessure, comme celle de Djibril Cissé en juin 2006 contre la Chine à Saint-Etienne, ou celle de Zinedine Zidane en mai 2002 contre la Corée du Sud à Suwon.
Enfin, ces matches amicaux sont beaucoup plus diversifiés que le reste de l’année : sur vingt adversaires, il y a seulement huit Européens pour cinq Américains, quatre Asiatiques et trois Africains. Normal, pour préparer une coupe du monde dont le premier tour est l’occasion de diversifier les confrontations.