Brésil-France (3-0) : comme un air de revanche

Publié le 9 juin 2013 - Bruno Colombari

Une valeureuse équipe de France a tenu une mi-temps avant de perdre complètement le fil face à des Brésiliens largement dominateurs dans la dernière demi-heure (0-3). La rentrée s’annonce très compliquée.

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Le résultat était-il prévisible ?

Les derniers amicaux franco-brésiliens ayant accouché de résultats serrés et pauvres en buts (1-1 en 1997, 0-0 en 2004, 1-0 en 2011), on pouvait tabler logiquement sur un score de parité, ou une courte victoire brésilienne. Les quintuples champions du monde ont mis du temps à prendre la mesure des Bleus, mais une fois le score ouvert, il n’y a plus eu de match. Il faut remonter très loin dans le temps, à l’été 1992, pour voir une équipe de France sombrer à ce point contre le Brésil.

L’équipe est-elle en progrès ?

Paradoxalement, cette défaite cuisante a été longtemps porteuse d’espoir. Les Bleus ont bien mieux démarré leur match qu’à Montevideo, exerçant un très bon pressing au milieu, Payet et Valbuena fermant les couloirs alors que Cabaye, Matuidi et Guilavogui se chargeaient du ratissage dans l’axe. Derrière, malgré quelques coups de chaud, ça tenait avec une défense intégralement renouvelée. Mais la baisse de régime au retour des vestiaires (il aurait sans doute fallu faire des changements plus tôt) et le coup de bambou du but d’Oscar ont fait basculer le match côté brésilien, malgré un Neymar très moyen. Au final, le score est lourd mais il y a des circonstances atténuantes : tournée de fin de saison, absences de joueurs cadres, manque évident d’expérience. Il ne faudra pas tirer de conclusions trop hâtives de ce qui restera comme une tournée manquée.

Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

On ne comprend toujours pas ce qu’a voulu faire Lloris à la trentième seconde quand il s’est lancé dans une sortie au pied avec un duel (perdu) contre Neymar. Le gardien de Tottenham ne pouvait pas grand chose sur les trois buts, pour le reste il a fait le boulot.

Mamadou Sakho a sorti une bonne première mi-temps, même si sa complémentarité avec Adil Rami n’a pas sauté aux yeux. Mention au Stéphanois Josuha Guilavogui, très sérieux dans la récupération (dans un registre matuidesque) et qui s’est créé trois occasions de but, c’est-à-dire trois fois plus que Benzema. Il mérite d’être revu en septembre, quand le milieu comptera trois suspendus.

Mathieu Valbuena n’a pas été aussi percutant qu’à l’automne, mais il a adressé deux très bons centres sur coups francs en première période (15e et 31e) qui ont semé la panique devant Julio Cesar.

Enfin, Dimitri Payet a alterné le bon (une prise de risques sur les frappes, des tentatives de combinaisons à droite avec Valbuena) et le médiocre (un jeu parfois brouillon, et un ballon perdu plein axe à la 85e qui lance le contre du deuxième but brésilien).

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

Mathieu Debuchy avait fort à faire contre Neymar, mais il est en cause sur le but d’Oscar en laissant son côté droit dégarni. C’est aussi lui qui provoque la faute sur Marcelo qui donne un pénalty au Brésil. Un match à oublier. De l’autre côté, Jérémy Mathieu n’a pas fait mieux, constamment débordé par Hulk en première mi-temps et souvent loin du ballon en seconde.

Blaise Matuidi a fait ce qu’il a pu au milieu, mais comme contre l’Uruguay il a semblé trop juste physiquement. Une belle occasion sur un service de Payet à la 12e, mais il s’embrouille les pieds dans la surface.

Yohan Cabaye a joué son rôle au milieu, tout en étant trop loin des trois joueurs offensifs pour vraiment faire quelque chose des ballons de contre. Une belle frappe non cadrée en tout début de deuxième mi-temps.

Enfin, que dire sur Karim Benzema ? Lent, lourd, pas inspiré pour un sou, trop personnel quand il fallait jouer en passes, il a traversé cette rencontre comme un fantôme. Ça devient franchement inquiétant.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Rencontrer une Belgique en pleine confiance le 14 août prochain ne s’annonce pas comme une formalité, loin de là, surtout après quatre défaites en cinq matches. Plusieurs absents de la tournée sud-américaine devraient être de retour, comme Franck Ribéry, Raphaël Varane, Gaël Clichy ou Jérémy Ménez pour apporter un peu de fraîcheur à un groupe forcément atteint par la tournée sud-américaine.

Suspendus contre la Géorgie en septembre, Blaise Matuidi, Paul Pogba et Yohan Cabaye devraient être tout de même convoqués, puisqu’ils pourront jouer contre la Biélorussie. Au-delà, il s’agira pour Deschamps de trouver une équipe-type suffisamment armée pour franchir les barrages en novembre. on lui souhaite bien du plaisir.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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