Trois buts encaissés, c’est rare
La dernière fois que les Bleus ont pris trois buts dans le même match, c’était à Vienne contre l’Autriche le 6 septembre 2008, soit presque cinq ans. Les soixante matches suivants avaient été plutôt bons défensivement, hormis un trou d’air en 2010. En revanche, depuis le mois d’octobre 2012, la défense des Bleus était poreuse, avec un but encaissé à chaque match, et même deux contre l’Allemagne. C’est la première fois qu’Hugo Lloris encaisse trois buts, après 47 sélections.
Sept défaites sur les douze derniers mois, c’est encore plus rare
L’équipe de Didier Deschamps a perdu au Brésil son cinquième match sur onze disputé. Si on y ajoute les deux perdus à l’Euro les 19 et 23 juin 2012, ce sont sept défaites encaissées en une année. Et là, il faut remonter très loin en arrière pour trouver trace de pareille série noire. En 1980-1981, les Bleus avaient perdu six fois en onze mois, avec une seule victoire au milieu. En 1966-67, ils avaient perdu sept fois en quatorze mois, en 1961-1962 six fois en treize mois et en 1929-1930 huit défaites en treize mois (mais six fois sur une année). On trouve enfin un précédent entre mai 1927 et mai 1928, avec sept défaites en un peu moins d’un an.
Une équipe peu expérimentée
La sélection alignée par Didier Deschamps lors de cette tournée sud-américaine aura été « légère » en terme d’expérience internationale. Contre l’Uruguay, le cumul de sélection des titulaires avant le coup d’envoi n’était que de 146, le plus faible total depuis l’Euro 2012. Contre le Brésil, le cumul est remonté à 217 essentiellement grâce à Benzema (57 sélections) et Lloris (46), qui contribuent à eux deux à plus de la moitié du total.
Si l’on regarde maintenant l’historique des France-Brésil en terme d’âge et d’expérience, c’est l’édition 1977 au Maracana qui bat les records de précocité, avec 24,4 ans de moyenne et un cumul de 90 sélections pour les titulaires. A l’inverse, le quart de finale 2006 en Allemagne a vu une équipe de France atteindre les 30 ans d’âge moyen et un cumul conséquent de 647 sélections avant le coup d’envoi. Les champions du monde 1998 sont quant à eux moins expérimentés que les quart finalistes de 1986 (mais la suspension de Laurent Blanc, remplacé par Franck Lebœuf, a fait baisser la moyenne).
Le cumul de sélection du match de Porto Alegre est le plus faible depuis 1992. Il n’est donc pas étonnant que, comme il y a 21 ans, il se soit soldé par une défaite.
Classement des joueurs
Benzema est entré dans le top 30, certes pas par la grande porte. Mais à 25 ans et demi, il a déjà dépassé Willy Sagnol et Henri Michel et talonne désormais Eric Abidal et Luis Fernandez. Adil Rami apparaît quant à lui dans les cent premiers, à hauteur de Patrice Loko et Alain Boghossian. Le trio Debuchy-Sakho-Matuidi pointe autour de la 200e place, où ils ont dépassé entre autres Stéphane Guivarc’h et Jean-Michel Larqué. Enfin, trois des quatre débutants de l’Uruguay ont obtenu une deuxième cape.
Joueur | Sel | G | N | P | Buts | |
---|---|---|---|---|---|---|
27 | Karim Benzema | 58 | 30 | 15 | 13 | 15 |
43 | Hugo Lloris | 47 | 21 | 15 | 11 | 0 |
96 | Adil Rami | 26 | 14 | 6 | 6 | 1 |
115 | Yohan Cabaye | 23 | 11 | 6 | 6 | 1 |
116 | Mathieu Valbuena | 23 | 12 | 3 | 8 | 5 |
149 | Olivier Giroud | 19 | 9 | 3 | 7 | 3 |
200 | Mathieu Debuchy | 14 | 7 | 3 | 4 | 1 |
201 | Mamadou Sakho | 14 | 6 | 5 | 3 | 0 |
202 | Blaise Matuidi | 14 | 6 | 3 | 5 | 0 |
224 | Bafétimbi Gomis | 12 | 5 | 3 | 4 | 3 |
388 | Dimitri Payet | 5 | 3 | 0 | 2 | 0 |
541 | Josuha Guilavogui | 2 | 0 | 0 | 2 | 0 |
542 | Clément Grenier | 2 | 0 | 0 | 2 | 0 |
543 | Alexandre Lacazette | 2 | 0 | 0 | 2 | 0 |
547 | Jérémy Mathieu | 2 | 1 | 0 | 1 | 0 |
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Jouer contre le pays organisateur un an avant
C’est la huitième fois dans l’histoire que les Bleus affrontent le pays organisateur un an avant une coupe du monde. A noter qu’une seule fois les Bleus ne se sont pas qualifiés l’année suivante, en 1974. Une statistique plutôt rassurante.
Deux fois la rencontre contre la France a porté chance au pays organisateur, vainqueur l’année suivante : RFA en 1973 (défaite des Bleus 1-2) et l’Argentine en 1977 (match nul, 0-0). Mais deux fois seulement les Bleus ont fait mieux que le pays organisateur : en 1982 en Espagne (défaite en 1981, 0-1) et en 2005 en Allemagne (nul en 2005, 0-0).
En 1953, l’équipe de France était battue par la Suisse (2-4), avant de se faire sortir dès le premier tour de la coupe du monde 1954, tandis que la sélection helvétique atteignait les quarts de finale
A noter le cas particulier de 2001 où les Bleus ont joué contre les deux pays co-organisateurs (seule fois dans l’histoire de la coupe du monde) et les ont battu sur le même score, 5-0. Un an plus tard, les Bleus étaient sortis au premier tour, alors que le Japon irait jusqu’en huitièmes et la Corée du Sud en demi.
Porto Alegre, quatrième destination brésilienne
La capitale de l’Etat du Rio Grande do Sul est la quatrième destination brésilienne des Bleus. Le Gremo Arena est un stade neuf qui remplace l’Olimpico Monumental construit en 1954. Les trois autres villes où la France a déjà joué sont Rio en 1977, Salvador de Bahia et Maceio en 1972.
A Maceio, le stade Rei Pelé a été mis en service en 1970 avec une capacité initiale de 50 000 places. Actuellement il ne fait plus que 20 550 places et son club résident est Regatas.
A Salvador de Bahia, le stade Fonte Nova (ou Octabio Mangabeira) a été créé en 1951. Sa capacité de 35 000 places a été portée à 110 000 en 1971, puis à 60 000 places en 2010. Il a été depuis détruit pour la construction du Bahia Arena.
Enfin, le Maracaña de Rio a été inauguré lors de la coupe du monde 1950. D’une capacité de 200 000 places, il était alors l’un des plus grands stades du monde. Il a subit de grands travaux de réaménagement pour la coupe du monde 2014, avec une capacité de 82 000 places.