Le résultat est-il prévisible ?
Après une année 2024 globalement décevante, mal commencée mais plutôt bien finie, au cours de laquelle les Bleus ont perdu Griezmann et Giroud, on était curieux de voir sur quelles bases 2025 allait partir. La Croatie, qui n’est jamais un adversaire facile et qui avait pris quatre points sur six en juin 2022 lors des deux dernières confrontations dans un format similaire (aller et retour en une semaine), semblait être un bon test.
Mais l’état de fatigue général du groupe, essoré par les quatre matchs de Ligue des Champions en janvier et février, en plus d’un calendrier domestique serré et une préparation minimaliste sur 48 heures, ne rendait pas vraiment optimiste sur la probabilité de voir un match spectaculaire. Et même s’il est rarissime que le premier match de l’année se termine par un nul (deux fois seulement au 21e siècle, en 2021 contre l’Ukraine et en 2005 face à la Suède), l’hypothèse semblait crédible, ou une courte victoire par un but d’écart.
Il n’en a rien été, à cause d’une première mi-temps en mode Euro 2024, pour la lenteur du rythme et le manque d’inspiration offensive, mais avec un petit quelque chose du match aller contre l’Italie, en septembre, avec une défense en mode panique. Sans se créer beaucoup d’occasions, les Croates avaient fait le break à la pause, et encore, ils auraient pu compter un but de plus, sans un arrêt du pied de Maignan sur un pénalty il est vrai mal tiré par Kramaric.
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— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) March 20, 2025
L’équipe est-elle en progrès ?
Si on la compare à celle qui s’est imposée à Milan en novembre (3-1 contre l’Italie), certainement pas. Et par rapport à celle de l’Euro ? C’est déjà plus proche, mais avec une défense en mode portes ouvertes, le trio Koundé-Saliba-Konaté faisant plus de bourdes en trois quarts d’heure qu’en six matchs l’été dernier. C’est surtout le milieu de terrain qui n’a jamais trouvé de solutions, la complémentarité entre Tchouaméni, Rabiot et Guendouzi ne sautant pas aux yeux. Le résultat, c’est un jeu très statique face à une équipe croate compacte et prête à jaillir à chaque balle perdue (et il y en a eu trop). Et comme les trois de devant ont eu autant de mal à se trouver qu’à se mettre en bonne position de frappe, le résultat final est tout à fait logique, malgré la nette domination territoriale de la deuxième période.
Quels sont les joueurs en vue ?
Comme à l’automne dernier, Lucas Digne a été le meilleur bleu, le seul à Split à la hauteur de ce qu’on peut attendre de l’équipe de France. La deuxième mi-temps de Dembélé a été un peu meilleure que la première, et il a fait des différences côté droit, mais sans aucune réussite face au but, ce qui nous a ramené un an en arrière. Dayot Upamecano a ramené de la sérénité en défense après son entrée à la pause, mais c’était au moment où les Croates n’attaquaient plus. Enfin, Mike Maignan avait commencé de la meilleure des manières, en sauvant un pénalty dès la 8e minute. Malchanceux sur le deuxième but, avec un effet rétro sur le ballon qu’il dégage, il ne peut rien sur la frappe de Perisic, esseulé dans la surface française.
Quels sont les joueurs en retrait ?
On attendait beaucoup de la reconstitution du duo Dembélé-Mbappé, après deux mois de haut niveau en club. Et il faudra attendre encore, dans le meilleur des cas jusqu’à dimanche. Même s’ils se sont beaucoup cherché, les deux buteurs en série n’ont finalement pas inquiété Livakovic, hormis sur une frappe déviée de Mbappé qui a failli le surprendre.
Le reste de l’équipe a joué nettement en dessous de ses standards, avec une mention particulière pour Koundé et Konaté, très fébriles et souvent battus dans les duels en première période. Au milieu, Tchouaméni et Rabiot ont eux aussi déçu, et Guendouzi n’a jamais été le dynamiteur qu’il peut être en club.
Quelles sont les attentes pour le prochain match ?
Il arrivera très vite, dimanche soir, soit moins de 70 heures après la fin du match aller. C’est très (trop) court, et il est regrettable que ce qui était au départ une quinzaine internationale ait fondu au soleil pour désormais ne durer qu’une semaine, voire même six jours : réunis lundi en milieu de journée, les internationaux vont repartir dans la nuit de dimanche à lundi. Autant dire qu’il est probable que Didier Deschamps fasse tourner son effectif.
L’équipe de départ sera sans doute proche de celle qui a fini le match à Split, et qui devra remonter un retard de deux buts. Sur ce qu’on a vu en deuxième période, ça semble jouable, à condition déjà de verrouiller la défense et d’emballer le jeu au milieu, ce qui semble compliqué vu le profil des joueurs dans ce secteur. Peut-être verra-t-on Olise en meneur de jeu et Doué sur le côté droit, ou le contraire. Perdu pour perdu, pourquoi ne pas prendre de risques dans la composition de l’équipe ?