Le résultat était-il prévisible ?
Jamais l’équipe de France n’avait gagné au Danemark. Ni celle de Platini en 1976 et 2003, ni celle de Zidane (et Deschamps) en 1996. Mais ce Danemark-là, quatrième de son groupe derrière l’Albanie (mais tout de même barragiste puisque les deux matches contre la France ne sont pas officiels) a fait vraiment peine à voir pendant 45 minutes. On ne sait ce qui se serait passé si les Bleus n’avaient pas joué un peu trop la facilité. Peut-être un gros score acquis dès la mi-temps. Il faut féliciter les locaux de ne pas avoir baissé les bras et d’être entrés dans le match au retour des vestiaires. Dommage qu’ils n’aient pas marqué plus vite, histoire de voir si l’équipe de France avait les jambes pour aller chercher une victoire plus large.
L’équipe est-elle en progrès ?
Avec la double rotation (d’une rencontre à l’autre et à l’intérieur de la partie) imposée par ce système absurde de deux matches amicaux en trois jours, il est impossible de mesurer une quelconque progression : seuls trois des titulaires à Copenhague avaient débuté à Nice contre l’Arménie, et encore l’un d’eux, Raphaël Varane, est sorti à la mi-temps. L’aspect complètement décousu de la première mi-temps, avec d’un côté une défense danoise en perdition et de l’autre une équipe de France en mode entraînement, n’a apporté aucune indication fiable, ni sur la capacité des Bleus à déstabiliser une défense solide, ni sur leur aptitude à défendre une fois le ballon perdu.
La deuxième mi-temps a montré un tout autre visage. Les Danois ont enfin commencé à jouer, alors même que les hommes de Didier Deschamps ne parvenaient plus à tenir le ballon. Et c’est alors que les Bleus venaient de se procurer deux occasions franches par Martial (63e) et Giroud (66e) que Poulsen a bien failli réduire le score, contré par Mandanda puis par Digne sur la ligne (68e). Heureusement que le but danois est arrivé bien tard (Sviatchenko, 92e), car il n’est pas certain que ce match qui semblait trop facile n’aurait pas fini par un nul frustrant.
Quels sont les joueurs en vue ?
Sur le côté gauche, Lucas Digne a été très en vue et a plutôt bien combiné avec Martial et Matuidi. C’est sur son centre que Giroud a inscrit en deux temps le deuxième but.
Olivier Giroud avait une occasion en or de réussir un triplé, le premier depuis celui de Trezeguet en 2000. Mais après son doublé express en six minutes, il ne s’est plus vraiment montré à son avantage jusqu’à son occasion immanquable de la 66e minute, quasiment la même que celle de Benzema contre l’Arménie.
Antoine Griezmann a écœuré la défense danoise par son jeu en déviation, ses contrôles orientés et sa technique en mouvement. S’il ne s’est pas créé d’occasion, il a pris en charge l’animation offensive en occupant le poste de meneur de jeu.
Anthony Martial a frappé fort d’entrée avec une passe décisive pour Giroud, avant de se compliquer la vie inutilement par manque de discernement dans le dernier geste. Son talent est évident, mais sa marge de progression est encore importante.
Capitaine pour la quatrième fois, Raphaël Varane a été tout près de trouver le cadre sur une tête à quelques centimètres du poteau de Schmeichel (29e), et ses interventions en défense ont toujours été faciles.
Quels sont les joueurs en retrait ?
Eliaquim Mangala a sans doute été touché par le début de match cauchemardesque de Schmeichel. Son dégagement en cloche sur Mandanda et ses interventions plutôt originales ne plaident pas pour lui. Il s’est un peu repris en deuxième période, mais semble loin derrière Koscielny, voire Sakho.
Réputé pour la précision de son jeu au pied, Stève Mandanda aura bizarrement fait un peu n’importe quoi à Copenhague avec des relances imprécises. Surpris par la frappe de Sviatchenko, il encaisse un nouveau but en équipe de France, son 23e en 21 sélections.
Déjà peu convaincant face à l’Arménie, Blaise Matuidi n’a pas fait beaucoup mieux à Copenhague, alors que les espaces étaient grands ouverts dans une équipe danoise fantomatique en première période.
Quelles sont les attentes pour le prochain match ?
Face à l’Allemagne en novembre, les Bleus ne pourront s’offrir le luxe de jouer par intermittence comme ils l’ont fait contre la Serbie ou le Danemark. Ils auront à cœur de se rassurer après deux échecs consécutifs face aux champions du monde, même si bien sûr une victoire en amical à sept mois de l’Euro devrait être relativisée. Une nouvelle défaite, après celles concédées cette année face au Brésil et à la Belgique, pourrait porter un gros coup au moral d’une équipe largement perfectible.