Coup de jeune sur les 23
Sur les 23 joueurs retenus par Domenech pour l’Euro 2008, 12 seulement étaient en Allemagne il y a deux ans. C’est le plus fort renouvellement des sept listes consécutives depuis l’Euro 96. Le coup de jeune est incontestable : dix joueurs vont participer à leur première phase finale, auxquels il faut ajouter Anelka qui n’en a joué qu’une, il y a huit ans. Reste à savoir combien prendront vraiment part à ce championnat d’Europe...
Les rénovations de 1998 et 2004
Le renouvellement avait déjà été très important entre 1996 et 1998 : dix nouveaux joueurs, essentiellement en milieu (4 sur 8) et en attaque (4 sur 5). Charbonnier ne jouera pas. Deux seulement sont ou deviendront titulaires : Emmanuel Petit, qui avait déjà joué l’Euro 92, et Stéphane Guivarc’h.
Il est encore très important en 2004, avec 10 sélectionnés absents en Corée, dont Robert Pires qui revient après sa blessure en 2002. Le renouvellement touche essentiellement le milieu (5 sur 9). Mais ni Dacourt, ni Pedretti, ni Marlet, ni Rothen ne rejoueront en phase finale. Pour la quatrième fois d’affilée, un troisième gardien arrive (Landreau après Coupet et Ramé). Le seul nouveau qui gagne une place de titulaire est William Gallas. Govou et Marlet (qui s’est blessé à l’œil avec son accréditation) ne jouent pas, Boumsong à peine.
2002 et 2006 dans la continuité
La rotation est normale en 2002 et en 2006 avec sept nouveaux. En 2002, c’est le secteur défensif qui est le plus renouvelé, avec un gardien, trois défenseurs et un milieu défensif, mais ils sont tous remplaçants. Sur les 7 nouveaux, Cissé entrera trois fois, Makelele jouera le dernier match, Coupet, Christanval, Sagnol, Silvestre et Boghossian (blessé en 2000, et donc « revenant ») ne joueront pas une minute.
En 2006, les gardiens sont les mêmes et les attaquants aussi. Les changements viennent du milieu (4 sur 7) et de la défense (3 sur 8). En défense, Chimbonda ne joue pas, Givet non plus, Vikash Dhorasoo à peine et Alou Diarra remplace Vieira deux fois – dont une en finale. Abidal, Malouda et Ribéry sont titulaires.
2000 : 1998 bis
Enfin, le renouvellement est minimaliste en 2000, où Roger Lemerre reconduit 18 des 22 champions du monde. Ramé, Micoud, Anelka et Wiltord arrivent. Le premier ne jouera pas (troisième gardien, Micoud fera une apparition contre les Pays-Bas, Anelka et Wiltord alterneront places de titulaire et de remplaçant. Jusqu’à ce jour, c’est la meilleure phase finale jouée par les Bleus.
Si l’on regarde l’expérience des sélectionnés, c’est-à-dire le nombre de phases finales déjà jouées, c’est en 2006 que le total est le plus élevé avec 43 phases finales cumulées réparties sur 16 joueurs. Ce total n’était que de 15 en 1998, de 30 en 2000, de 33 en 2002 et de 37 en 2004. Il se situe à 35 en 2008, dont 16 sur 3 joueurs seulement (Thuram 6, Vieira et Henry 5).
Gomis dans le cercle des primobuteurs
En réussissant un doublé pour sa première sélection, Bafé Gomis n’a pas seulement égalé le nombre de buts de Lilian Thuram (deux en 45 minutes pour le premier, en 139 sélections pour le second), il est aussi entré dans le cercle restreint des buteurs récidivistes lors de leur baptême en bleu. 93 joueurs ont en effet inauguré leur première sélection en trouvant le chemin des filets, soit un sur neuf en moyenne, gardiens compris.
Mais pour trouver un nouveau qui a marqué plusieurs fois, il faut remonter à l’été 1994 avec Zidane, contre la République tchèque à Bordeaux (2-2).
Auparavant, on décompte deux triplés, ceux d’Edouard Crut (1924, Lettonie) et Just Fontaine (1953, Luxembourg), et dix doublés : Fernand Brunel (1926), Georges Taisne (1927, Italie), Robert Mercier (1931, Angleterre), Désiré Koranyi (1939, Belgique), Jean Desgranges (1953, Luxembourg), Jean Vincent (1953, Luxembourg), René Gardien (1953, Galles), Jacques Faivre (1961, Finlande, doublé), Fleury Di Nallo (1962, Hongrie) et Marco Molitor (1970, Belgique).
France-AmSud : 14-14
En battant l’Équateur contre lequel ils n’avaient jamais joués, les Bleus ont rétabli l’équilibre dans leurs confrontations contre des sélections sud-américaines.
Curieusement, il reste encore des adversaires inédits dans une confédération qui ne compte que dix membres. La Bolivie et le Venezuela n’ont jamais joué contre la France. Et sur les 36 confrontations entre l’Hexagone et l’Amérique du Sud, le Brésil (12 matches) et l’Argentine (10) se taillent la part du lion, loin devant l’Uruguay et le Chili (4), la Colombie et le Paraguay (2), le Pérou et l’Equateur (1).
Au total, le bilan d’ensemble est tout juste à l’équilibre, avec 14 victoires, 8 nuls et 14 défaites, les plus récentes datant de 2007 (Argentine, 0-1) et de 2001 (Chili, 1-2). Ce dernier match est d’ailleurs aussi le dernier joué en Amérique du Sud, les sélections nationales privilégiant désormais l’Europe pour jouer leurs matches amicaux. Autrement dit, il est fort probable qu’il faudra attendre 2014 et la Coupe du monde brésilienne pour revoir les Bleus traverser l’Atlantique sud.
Les deux prochains adversaires de cette mini Copa America ont été plutôt coopératifs contre les bleus : quatre défaites en quatre matches. Mais le dernier France-Paraguay de l’histoire, il y a bientôt dix ans à Lens, avait failli mal se terminer sans la reconversion temporaire de Laurent Blanc au poste d’avant-centre.
Grenoble sur son trente-et-un
Grenoble est la 31e ville à accueillir les Bleus depuis 1904. Huit d’entre elles sont en Ile-de-France (Paris, Saint-Denis, Saint-Ouen, Gentilly, Colombes, Montrouge, Maisons Alfort, Saint-Cloud), une autre dans les Départements d’outre-mer (Fort-de-France) et 23 en province : Auxerre, Bordeaux, Caen, Grenoble, Le Havre, Lens, Lille, Lyon, Marseille, Metz, Monaco, Montpellier, Nantes, Nice, Nîmes, Reims, Rennes, Rouen, Saint-Etienne, Sochaux, Strasbourg, Toulouse et Villeneuve d’Asq. Tous les lieux importants du football français sont donc représentés, à l’exception de Nancy.