Après chaque match de l’équipe de France, et avant de publier les tableaux de bord (lire Tableaux de bord 731 après France-Biélorussie (0-1)), je ferai une petite liste des enseignements à en tirer, en cinq questions.
Le résultat était-il prévisible ?
Pas du tout. Si une victoire serrée au terme d’un match difficile était envisageable, ou au pire un match nul, la défaite contre une sélection biélorusse à peu près inconnue au bataillon ne faisait pas partie des choses probables. Le scénario de vendredi soir est pourtant un grand classique du football : une équipe supposée supérieure mais en manque de confiance ne parvient pas à traverser une défense regroupée ou à surprendre un gardien bien inspiré, l’heure tourne, le jeu se délite, et au premier contre rondement mené le piège se referme.
L’équipe est-elle en progrès ?
Non. Au contraire : en mixant au coup d’envoi cinq joueurs de la coupe du monde (Lloris, Sagna, Clichy, Diaby et Malouda) et six « nouveaux » présents en Norvège (Rami, Mexès, Mvila, Ménez, Hoarau et Rémy), c’est comme si la médiocrité des premiers s’était ajoutée à la fébrilité et au manque d’automatisme des seconds. Alors que le but recherché était de combiner expérience internationale et culot de la jeunesse. De ce point de vue, l’opération est un échec. La défaite de vendredi hypothèque déjà les chances de qualification pour l’Euro 2012, dont on peu se demander s’il reste un objectif raisonnable pour une équipe qui part de très bas.
Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?
Difficile à dire. Devant, Hoarau a touché beaucoup de ballons, notamment de la tête (normal, il est là pour ça) mais a semblé lent et peu inspiré au pied. Et ses déviations ont rarement trouvé preneur. Valbuena a joué une heure et il a pris des risques, un peu dans la veine de sa première sélection avant la coupe du monde. Yann Mvila, titularisé à la place d’Alou Diarra, a fait son travail de récupérateur avec sérieux. Kevin Gameiro, qui a remplacé Saha pour les dix dernières minutes, a eu le mérite de tenter une frappe en toute fin de match qui a frôlé la transversale. Enfin, Florent Malouda, nommé capitaire, a aussi tenté, notamment par des frappes à mi-distance et par un bon engagement dans la première heure, mais il était trop excentré pour organiser le jeu. On aurait aimé qu’il s’implique plus dans la prise en main de l’équipe.
Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?
Gaël Clichy et Philippe Mexès ont une grosse part de responsabilité sur le but de Kylsyak, après que Hleb se soit baladé dans la surface française sans être inquiété. Au milieu, Abou Diaby a beaucoup déçu alors qu’il pouvait s’intercaler entre Ménez et Malouda, et que les absences de Gourcuff, Nasri et Ribéry lui donnaient l’opportunité de se montrer. Jérémy Ménez aura été moins convainquant qu’à Oslo où malgré un jeu un peu trop individuel, il avait montré de belles qualités techniques. Lui aussi devrait disparaître bientôt. En attaque, Rémy s’est blessé très vite, de même que Saha. Reste à espérer que Benzema sera rétabli mardi.
Quelles sont les attentes pour la prochaine rencontre ?
Avant même de penser à la qualification pour l’Euro, il est d’abord urgent pour les Bleus d’engranger un minimum de confiance. Gagner en Bosnie serait un très bon résultat, compte tenu du contexte. Un nul ne serait pas suffisant pour se rassurer, après une série calamiteuse de sept matches sans victoire et de quatre défaites consécutives. Au-delà, il serait sans doute raisonnable de s’enlever la pression liée à l’obligation de résultat pour 2012, mais plutôt travailler sur la durée. Or, Laurent Blanc s’est mis lui-même la tête sous le couperet au mois d’août en affirmant qu’il démissionnerait si l’équipe de France ne se qualifiait pas pour l’Euro.
En attendant, on pourrait suggérer à Malouda et ses copains de visionner les matches des féminines : dix victoires en dix rencontres, cinquante buts marqués, aucun encaissé. Ou même mieux, les inviter à Clairefontaine, et former des équipes mixtes à l’entraînement.