Luxembourg-France (1-3) : ce n’est pas du luxe

Publié le 25 mars 2017 - Bruno Colombari

Avec autant de points que de buts, l’équipe de France revient de son mini-déplacement à Luxembourg en ayant fait le job, sans plus (3-1). Mais sans Varane et Pogba, ce n’est pas tout à fait pareil.

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Le résultat était-il prévisible ?

Oui. La victoire française semblait écrite d’avance, mais l’époque où les Bleus marquaient dix fois en deux matches [1] aux voisins du Grand Duché est révolu. On en revient plutôt à la configuration de mars 2011 (2-0) ou plus exactement à celle de l’automne 1978 (3-1). A savoir une victoire indiscutable mais sans éclat ni envergure. En revanche, que les Luxembourgeois aient égalisé en première mi-temps, fût-ce pour quelques poignées de secondes, n’est pas vraiment rassurant. Que les Bleus aient été aussi souvent mis en difficultés derrière pose aussi question.

L’équipe est-elle en progrès ?

Impossible à dire. Les deux derniers matches de novembre (2-1 contre la Suède et 0-0 face à la Côte d’Ivoire) avaient laissé voir des limites qui avaient sans doute pour origine une fatigue physique au terme d’une année surchargée. La faiblesse de l’opposition samedi soir, particulièrement en défense, ne permet pas de tirer de conclusions : l’impressionnante puissance offensive de l’équipe de France en fait-elle une favorite pour la coupe du monde 2018 ? Ce qui est clair, c’est qu’avec Varane en défense et Pogba dans l’entrejeu, la sélection est bien mieux outillée pour remonter le ballon et accélérer le jeu dans l’axe.

Quels sont les joueurs les plus en vue ?

N’Golo Kanté a commencé par chercher sa place au cours d’une première période mal maîtrisée, son entente avec Blaise Matuidi étant bien peu convaincante. Sa deuxième période, en revanche, le rapproche de son niveau de Chelsea. Quand il ratisse tous les ballons qui passent, qu’il se projette vers l’avant et qu’il s’accroche au ballon avec une aisance technique surprenante, il montre qu’il est vraiment indispensable.

Ousmane Dembélé a sans doute fait sa meilleure prestation chez les Bleus. L’attaquant de Dortmund n’a pas arrêté de percuter, surtout en deuxième période, et il a créé d’énormes brèches dans la défense luxembourgeoise. Lui aussi a marqué des points, même si bien sûr il faudra le revoir contre des oppositions plus conséquentes.

Benjamin Mendy peut être crédité de bons débuts, même s’il y a encore beaucoup de déchets. Il amène le troisième but français par un centre parfaitement ajusté pour Olivier Giroud. Ce dernier, critiqué comme d’habitude, a répondu sur le terrain en réalisant un doublé. Certes, c’est contre le Luxembourg, diront ceux qui ne le supportent pas. Mais sans son doublé, les Bleus auraient laissé deux points précieux dans la route vers la Coupe du monde.

Quels sont les joueurs en retrait ?

La titularisation de Blaise Matuidi pouvait laisser sceptique. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le Parisien n’a pas levé les doutes sur lui. Sa première mi-temps est l’une des plus calamiteuses de sa carrière en Bleu. Non seulement il n’a créé aucun décalage et aucune accélération au milieu, mais il a relancé les Luxembourgeois juste après l’ouverture du score par Olivier Giroud, provoquant un pénalty sur une action confuse dans la surface.

Dimitri Payet peut se faire du souci : avec ce genre de prestation, compte tenu de la concurrence féroce de Kylian Mbappé. En un tout petit quart d’heure, le gamin monégasque en a plus montré que le néo-Marseillais en cinq. Ce n’était pas non plus un grand soir pour Antoine Griezmann, peu inspiré et souvent à contretemps. Enfin, Samuel Umtiti n’a pris aucune initiative en terme de relance, se contentant de jouer quasi-exclusivement sur Mendy. Ni lui ni Djibril Sidibé n’ont vraiment rassuré, laissant les attaquants luxembourgeois se créer quelques occasions tranchantes dans la surface de Lloris.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Le France-Espagne de mardi prochain, tout prestigieux soit-il, n’aura aucune conséquence en terme de résultat puisque c’est une rencontre amicale qui devrait permettre à Deschamps de lancer de nouveaux joueurs comme Florian Thauvin, Corentin Tolisso ou Tiémoué Bakayoko. C’est surtout le Suède-France du 9 juin prochain qui devrait être décisif, les Pays-Bas ayant décroché au classement.

[14-0 à Luxembourg en octobre 1984 et 6-0 à Paris un an plus tard, en qualifications pour le Mondial mexicain.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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