La décennie qui a tout changé (1) : février 2011, Benzema bat le Brésil

Publié le 1er août 2020 - Bruno Colombari

Début de la série rétrospective à l’occasion des dix ans de Chroniques bleues, avec dix étapes qui éclairent le retour des Bleus au sommet en mettant de côté les phases finales. On commence par le France-Brésil de février 2011.

2 minutes de lecture

Le contexte

Six mois après la nomination de Laurent Blanc au poste de sélectionneur, et huit mois après le désastre de la Coupe du monde en Afrique du Sud, l’équipe de France est convalescente. Battus en amical en Norvège (1-2) et en septembre à domicile contre la Biélorussie pour (mal) débuter le parcours qualificatif vers l’Euro 2012, les Bleus se sont repris en enchaînant quatre victoires de rang en Bosnie, contre la Roumanie et le Luxembourg (2-0 à chaque fois) et en amical à Wembley (2-1). Quatre victoires consécutives, ce n’était plus arrivé depuis trois ans et demi, et la dernière victoire contre un champion du monde remontait à mars 2008, toujours contre l’Angleterre.

9 février 2011 : France-Brésil

Cinq ans et sept mois après le lumineux quart de finale de Francfort et le festival de Zidane, l’équipe de France retrouve un Brésil beaucoup moins sexy, qui brille surtout par sa défense avec Dani Alves, Thiago Silva, David Luis, alors que l’attaque est menée par Robinho et Pato. Côté Bleus, Benzema et Ménez sont en pointe, alors que Gourcuff, en difficulté à Lyon, est chargé d’animer le jeu devant un trio Mvila-Alou Diarra-Malouda. Et après 38 ans passés avec Adidas, l’équipe de France change d’équipementier : les joueurs sont désormais habillés par Nike qui privilégie la sobriété et un look rétro pour son premier maillot bleu.

Les Brésiliens sont réduits à dix à la 40e minute, Hernanes ayant laissé traîner ses crampons sur le torse de Benzema. Le même Benzema, dont l’adaptation au Real Madrid n’est pas terminée, marque le seul but du match, seul devant la cage, après un festival de Ménez côté droit. La défense Mexès-Rami a tenu bon devant Lloris. Rami et Lloris qui seront champions du monde sept ans plus tard, comme Matuidi et Mandanda (sur le banc).


 

Comment Chroniques bleues l’a traité

« Pas grand chose à retenir d’un petit France-Brésil bien loin de la légende » : le moins qu’on puisse dire, c’est que l’impression à chaud (ces mots sont écrits juste après le match) est plutôt tiède. Côté joueurs, quatre sortent du lot : « Benzema aura été le Français le plus en vue, et pas seulement pour un douzième but somme toute très facile, Menez ayant fait tout le travail. Le Madrilène s’était créé une superbe occasion en tout début de match, et aura été dangereux en deuxième mi-temps jusqu’à sa sortie ». En défense, « Philippe Mexès a fait quelques jaillissements pleins d’autorité et quelques sorties de balle élégantes. A ses côtés, Adil Rami a fait un bon match également, tentant même une percée plein axe en première mi-temps qui a failli aller au bout. » Et dans les cages, « Hugo Lloris a commencé son match par une nouvelle relance hasardeuse, mais ses jaillissements sur les balles en profondeur du Brésil ont soulagé la défense. Par la suite, il s’est appliqué à relancer court de préférence sur Abidal. » Conclusion : « bon résultat, manière moyenne. »

Ce que ça a changé

Evidemment, ce n’était qu’un amical de début d’année. Mais enchaîner deux victoires contre l’Angleterre et le Brésil, pour une équipe au fond du trou huit mois plus tôt, c’est toujours bon à prendre. Nouveau sélectionneur, nouveau maillot, nouveaux joueurs (Rami derrière, Mvila au milieu, Ménez devant), nouvel état d’esprit ? On verra à l’Euro 2012 que ce n’est pas si simple. Mais un jalon a été posé ce soir-là. Il y en aura d’autres. Et, pour la petite histoire, c’est la dernière fois que les Bleus ont battu le Brésil...

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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