Le minimum syndical

Publié le 7 septembre 2012 - Bruno Colombari

Toujours aussi peu inspirés devant, les Bleus s’en sont remis à une combinaison Benzema-Diaby pour venir à bout d’une coriace équipe finlandaise (1-0). Un résultat nécessaire, une manière encore insuffisante.

Voir aussi Tableaux de bord 758 après Finlande-France (0-1)

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Le résultat était-il prévisible ?

Après six succès en six matches contre la Finlande, il aurait été étonnant de voir autre chose qu’une victoire française à Helsinki. Pourtant, elle a été acquise dans la douleur, la dernière demi-heure étant plus proche du 1-1 que du 2-0. On annonçait une équipe finlandaise joueuse, on a plutôt vu un groupe jouant à neuf derrière et fermant tous les espaces, avec quelques jaillissements intéressants en contre. Sans le joli but d’Abou Diaby, les Bleus se seraient offert une deuxième mi-temps très compliquée. La faiblesse offensive française, déjà flagrante l’an dernier et encore à l’Euro, reste un problème non résolu.

L’équipe est-elle en progrès ?

Collectivement, pas vraiment. Le manque de complémentarité offensive est toujours criant, bien que le trio Ménez-Benzema-Ribéry commence à accumuler une expérience conséquente en sélection. Il faut croire que ça ne joue pas trop dans les automatismes. Le désordre complet dans le pressing, notamment en première période, témoigne soit d’un manque de maturité tactique surprenant à ce niveau, soit d’une implication collective défaillante, notamment chez le milieu offensif parisien.

Comme à l’Euro et face à l’Uruguay, le jeu français est bien trop lent pour déstabiliser un adversaire regroupé, avec des passes redoublées en largeur ou en retrait et des imprécisions qui auraient pu coûter très cher. Et il manque toujours un joueur présent dans la surface lors des quelques débordements suivis de centres devant la cage adverse. Bref, de ce côté-là, le chantier n’avance pas.


Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

Il y a bien longtemps qu’on n’avait pas vu Abou Diaby en équipe de France, et le Gunner a parfaitement négocié son retour, surtout au cours d’une première période réussie. Sa technique et sa conservation du ballon sont remarquables, et il a montré sur un service royal de Benzema qu’il savait aussi jouer dans la profondeur et conclure comme un avant-centre de métier. Voilà qui devrait en tout cas le mettre en confiance et l’installer dans un secteur où personne ne s’est imposé depuis trois ans.

Derrière, le duo Sakho/Yanga-Mbiwa a sorti une partie correcte, si l’on oublie une grosse bourde sur la principale action finlandaise de Hamalainen à la 14e et sur un raid d’Hetemaj au cœur de la défense quelques minutes plus tard. Lloris n’a pas eu grand chose à faire jusqu’à son sauvetage décisif à la 83e sur une tête de Sparv à bout portant. Et Mavuba a joué son rôle de récupérateur, même s’il n’a pas aucun risque dans ses relances.

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

Les latéraux Evra et Réveillère ont certes participé activement aux attaques côté gauche pour le premier et réussi quelques sauvetages pour le second, mais que de ballons perdus ! Sur l’un d’eux, où Evra glisse près de la touche, les Finlandais ont manqué de peu l’égalisation. Quant au Lyonnais, il s’est montré maladroit dans des passes courtes interceptées, heureusement sans conséquence. Debuchy et Clichy semblent offrir un peu plus de garanties que ces deux-là.

Yohan Cabaye n’a pas retrouvé son niveau de l’Euro, où il a été le meilleur français. Il a semblé inutilement agressif et plusieurs fois en retard sur le ballon, même s’il a montré une fois de plus ses qualités de frappe dans l’axe. Devant, ni Benzema ni Ribéry n’ont fait de différence, le Madrilène abandonnant souvant son poste d’avant-centre comme à l’Euro, même si on peut mettre à son crédit une passe décisive pour Diaby.

Quant à Jérémy Menez, il a été agaçant du début à la fin, tant par son implication que l’on qualifiera d’aléatoire (replacement au pas une fois le ballon perdu) que par une série de mauvais choix dans son jeu de passes. Il ne faut pas compter sur lui pour mettre de la vitesse dans l’attaque française qui en aurait pourtant bien besoin.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

_Tout d’abord battre enfin la Biélorussie et enchaîner deux victoires d’affilée en compétition, ce qui n’est plus arrivé depuis bientôt deux ans (octobre 2010, Roumanie et Luxembourg). Avec six points au compteur, Didier Deschamps pourra voir venir l’Espagne avec plus de sérénité et surtout moins de pression. Et surtout retrouver l’allant du début de l’année, au temps de la victoire face à l’Allemagne et des trois succès amicaux avant l’Euro. Bref, que l’équipe desserre le frein à main, prenne des risques dans la moitié de terrain adverse et se crée des occasions franches. Déjà battue en Géorgie, la Biélorussie va probablement bétonner au Stade de France en essayant de rééditer son hold-up de 2010. On verra mardi si les Bleus ont retenu la leçon.

Revoir le match en intégralité

Le match est visible sur le site M6replay.fr

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal