Les magiciens de la ville de Brême

Publié le 29 février 2012 - Bruno Colombari

Après l’Angleterre en 2010 et le Brésil en 2011, l’équipe de France décroche un troisième scalp de champion du monde au terme d’une belle deuxième mi-temps contre l’Allemagne (2-1). Enfin du jeu !

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Le résultat était-il prévisible ?

Les pessimistes envisageaient une déroute, les optimistes un bon match nul, mais qui aurait prévu une victoire face au grand favori de l’Euro, à l’extérieur ? Sans préparation, privés de Benzema et dotés de bien peu de certitudes quant à leur capacité de produire du jeu, les Bleus ont dû se surprendre eux-mêmes face à une Mannschaft sur courant alternatif. Entrée timidement dans le match, l’équipe de France a froidement transformé sa seule occasion de la première mi-temps avant d’user ses adversaires par sa détermination à gagner un maximum de ballons en position haute. S’il serait bien entendu stupide de tirer des plans sur la comète après le match, il est certain que le gain en confiance et en assurance va être considérable pour l’Euro.

L’équipe est-elle en progrès ?

De toute évidence. En progrès depuis les rencontres déprimantes de l’automne, en progrès tout au long du match aussi : de franchement décousu en première période, le jeu français a été de plus en plus maîtrisé, à tel point qu’on pourrait dire au final que le 1-2 est plutôt généreux pour les Allemands. Voilà en tout cas qui va servir d’appui à Laurent Blanc, pour qui le dernier match entièrement maîtrisé remontait à septembre 2010, avec la victoire en Bosnie. Relativement solides derrière, de plus en plus en confiance au milieu et tranchants en attaque, les Bleus ont laissé entrevoir à Brême quel est leur potentiel. Avec Benzema en renfort, un Mexès plus serein et un Abidal en état de marche, il y a de toute évidence de quoi faire quelque chose de cette équipe.

Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

Le grand vainqueur de la soirée est évidemment le latéral droit lillois Mathieu Debuchy, double passeur décisif sur les buts de Giroud et de Malouda. Non seulement il a gagné sa place à l’Euro, mais il va falloir un très grand Bacary Sagna pour lui enlever son statut de titulaire. On n’attendait pas vraiment Valbuena, et pourtant le Marseillais a sorti un gros match, provoquant sans cesse l’arrière-garde allemande et ouvrant des brèches côté droit. Lui aussi pourrait bien avoir gagné son ticket pour l’Ukraine. Olivier Giroud, titulaire pour la première fois, a marqué sur un caviar de Debuchy et a pesé sur la défense centrale adverse. On aimerait bien le voir associé à Benzema en pointe. Après une première mi-temps décevante, Samir Nasri a brillé, malgré une propension à garder le ballon un peu trop longtemps. Ses doubles contacts ont chahuté les défenseurs allemands, mais il a manqué d’automatismes avec Giroud. Enfin, Hugo Lloris a été impeccable de bout en bout.

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

Yann M’Vila a bien de la chance que la concurrence soit inexistante (Alou Diarra ?) à son poste : le Rennais a fait une prestation très inquiétante, absent du jeu avant la pause et perdant de nombreux ballons par la suite. Côté gauche, Eric Abidal est passé complètement à travers, Özil faisant à peu près ce qu’il voulait pendant la première mi-temps. Dans l’axe, Philippe Mexès a semblé bien nerveux en début de match et a fini un peu mieux. Franck Ribéry n’a rien montré d’intéressant, pas plus que Morgan Amalfitano, qui a eu peu de temps de jeu et aura beaucoup de mal à s’imposer sur un côté droit copieusement garni.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Le France-Islande à Valenciennes est tellement loin (27 mai) qu’on pourrait dire que ce n’est pas sur lui qu’on aura des attentes, mais sur la liste des 23 que Laurent Blanc donnera une quinzaine de jours avant. De toute façon, ces matches de préparation avant une phase finale sont généralement des sommets d’ennui, peuplés d’approximation et de remplacements qui donnent à la deuxième mi-temps des allures de défilé de mode. Espérons tout au moins que la série d’invincibilité montera à vingt-et-un matches avant d’entamer l’Euro.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal