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Lire les articles Pieds-noirs en bleu (1) : le temps de l’amateurisme (1922-1932) et Pieds-noirs en bleu (2) : le temps des pros métropolitains (1933-1943)
Entre les mois de novembre 1942 et de mai 1945, il ne fut plus question de football en Afrique du Nord en raison des combats de l’Armée de Libération, tant en Corse qu’en Italie et en France, auxquels participèrent de nombreux joueurs.
L’Armée de l’Air en particulier avait monté, sous la direction de l’ex-international Paul Baron, une équipe de propagande qui s’était illustrée à Naples lors de Jeux interalliés en 1944. Cette équipe débarqua à Paris à la mi-décembre 1944, et fut opposée le 21, en une partie d’entraînement limitée à une heure, et arbitrée par le sélectionneur Gaston Barreau, à l’équipe de France renaissante, qui s’apprêtait à rencontrer celle de Belgique à Noël. En voici les compositions :
France : Dambach, Frey, Swiatek (Grillon 45), Bigot, Bastien, Pironti, Aston, Simonyi, Baratte, Hiltl, Arnaudeau (soit exactement la formation qui battit les belges) ;
Armée de l’Air : P Landi, Massip, Jasseron, Salva, Vidal, Zerapha, Philippot, Gotvallès, Ponsetti, Samuel, Ramon.
France-Soir du 22 décembre 1944, via BNF Gallica.
Cette équipe de l’Armée de l’Air fit une telle impression que le Racing s’empressa de recruter illico pas moins de 6 joueurs, en plus de l’entraîneur Baron ! Ce qui lui permit, le 6 mai 1945, de gagner la Coupe de France 3-0 face au LOSC, en alignant Jasseron, Salva, Philippot (1 but), Ponsetti (1 but) et Samuel ! Et ce avant que ces joueurs ne regagnent leur Algérie natale, une fois l’Armistice signé. C’était un peu le remake de 1922, lorsqu’une poignée de joueurs de Sidi Bel Abbès étaient venus régénérer une équipe de France en déclin.
On vit, dans la foulée, ressurgir le fameux match Métropole-Afrique du Nord, le 24 mars 1945 (5-2), avec, pour l’Afrique du Nord, l’équipe suivante, comportant 4 musulmans : M. Gonzalès, Dahan, Salva, Amar, Jasseron, Ben Arab, Philippot, Nemeur (1but) Ponsetti, Firoud, Cammarata (1 but).
Gaston Barreau, bien entendu, ne resta pas insensible à ce renouveau, et il sélectionna en équipe de France Jasseron, Samuel, puis Salva. Mais les pieds noirs choisirent tous de retourner vivre en Algérie, ce qui s’expliquait aisément par les restrictions d’approvisionnement frappant la Métropole (tickets de pain, de viande, etc…), inconnues en Algérie ou au Maroc, qui sévirent jusqu’en 1947 !
Passée l’euphorie de 1944-45, les contacts entre Métropole et Afrique du Nord se raréfièrent de nouveau : on note à peine trois France B-Maroc, en 1948 (2-0) 1952 (0-0) et 1953 (3-0…avec un certain Just Fontaine dans l’équipe marocaine !). L’équipe d’Afrique du Nord ne fut réunie qu’une fois, en juillet 1948, pour servir de sparring-partner à l’équipe olympique française, avant les jeux de Londres. Elle battit cette sélection amateur 3-2, avec Bottini (Maroc), Hamoutène, Rodriguez (Algérie), Ducousso (Tunisie), Benattar (Maroc), De Villeneuve, Lapeyrie, Mercurio, Rueda, Vitiello, Sève (Algérie).
Mais plus de match France-Algérie seule. Pourquoi ? C’est que, dès 1945, avaient éclaté des troubles (entraînant les premiers massacres d’une longue série jusqu’en 1962), à Setif et Guelma (patrie de Samuel). Simultanément, l’Algérie, puis le Maroc et la Tunisie réclamèrent leur indépendance. La décolonisation était alors un concept tabou, les autorités françaises ne croyaient alors qu’à la répression d’attentats parfois d’une sauvagerie extrême, comme à Philippeville (Skikda). La politique adoptée ne fut pas la même pour les protectorats qu’étaient le Maroc et la Tunisie que pour le département qu’était l’Algérie. Progressivement, elles se rendirent à l’idée d’accorder l’indépendance aux protectorats, ce qui fut fait en 1956, mais pas au département que constituait l’Algérie, et ce d’autant plus que les pieds-noirs étaient très attachés à ce qu’on a appelé « l’Algérie française ».
Longtemps, le football fut tenu pour un facteur d’union, et même de fraternisation. Un match France-Afrique du Nord fut monté à Paris, le 7 octobre 1954, au profit des victimes du tremblement de terre d’Orléansville (rebaptisée Chlef) : il s’agissait de montrer la solidarité existant entre la Métropole et l’Algérie, à travers ce match de charité. L’équipe algérienne avait été montée avec des professionnels évoluant en Métropole, pour la première fois :
Boubekeur, Zitouni, Garriga (seul non-musulman, mais pied-noir), Hassouna, Arribi, Mahjoub, Belaïd, Abderrazak, Meftah, Ben Barek, Ben Tifour.
A noter qu’Hamid Bouchouk avait été sélectionné dans l’équipe de France, et non celle d’Afrique du Nord, et qu’il refusa, pour des raisons politiques ; il fut remplacé par Grillet, dans une équipe de France qui ne comportait donc aucun pied-noir, ni aucun musulman. De sorte que ce match prit l’aspect d’une rencontre entre la France coloniale et l’Afrique du Nord colonisée et luttant pour son indépendance ! Cette dernière gagna du reste 3-2, et cette victoire fut célébrée en Algérie et au Maroc comme une défaite infligée à la France et une victoire des indépendantistes… tout le contraire de la fraternisation espérée !
Hidalgo à Alger avec la France B en novembre 1954
Peu après, éclata la vague d’attentats connue sous le nom de « Toussaint rouge » à Alger, qui marque le début de la « guerre d’Algérie ». Le 10 novembre 1954, peu après ces attentats, eut lieu le dernier France B–Algérie à Alger (2-1) ; en voici les équipes :
Sinibaldi, Zitouni, Lerond, Grimonpon, Marcel, Bellot, Hidalgo, Oliver, Brény, Leblond, Deladerrière, pour la France (on remarquera la présence très symbolique du musulman Zitouni…et aussi celle de Michel Hidalgo) ; Merle, Fortuné, Salva, Haoussine, Beck, Da Silva, Navarro, Miramond, Mazzouza, Vitiello, De Leo pour l’Algérie (2 joueurs musulmans).
A partir de cette date, les choses se gâtent : dès 1956, la France décide d’envoyer en Algérie le contingent (avec un service militaire prolongé à 30 mois), et il y aura encore, en 1962, pas moins de 400.000 soldats français déployés au sud de la Méditerranée.
Le football, longtemps épargné, ne le sera plus : deux attentats sont commis dans les stades d’El Biar et de Belcourt, à Alger, en 1957 ; le FLN donne en 1956 l’ordre à tous les musulmans de cesser de participer aux compétitions officielles en Algérie, avant d’organiser la fuite de France d’un groupe de joueurs, destinés à monter une équipe du FLN, en 1958 (dont les internationaux Brahimi, Mekhloufi et Zitouni, entre autres).
Deux matchs Armée française-Algérie en 1958 et 1959
Cela n’empêche pas les compétitions locales de se dérouler en Algérie, et ce jusqu’à la dernière minute, en mai 1962 ; mais les clubs de pieds-noirs évoluent désormais en vase clos. Pour bien montrer cependant qu’il garde le contrôle, le gouvernement décide d’organiser un match Armée française-Algérie à Alger en 1958 et en 1959 ! L’équipe de l’Armée comprend des futurs internationaux, mais aucun d’origine pied-noir, comme Taillandier, Tylinski, Maryan, Ferrier, Goujon, Peyroche (1958) ou encore Chorda, Guillas, Wisniewski, Heutte (1959) ; les scores sont sans importance, car ces rencontres sont symboliques ; celles d’Algérie ne comportent plus que des noms inconnus du grand public (sauf aux nostalgiques de cette époque), à l’exception du désormais vétéran Salva, en 1958, et du futur professionnel, gagnant la Coupe de France avec le HAC, Jacky Ferrari. Le vivier pied-noir s’est asséché.
Les autorités allèrent même jusqu’à organiser un championnat du monde militaire (!) à Oran, en 1960 : mais l’équipe de France y fut mise en échec par celle (musulmane) de Turquie, qui, on s’en doute, recueillit les encouragements d’une bonne partie de la foule, et ce fut la Belgique qui s’adjugea le titre, tout un symbole, encore.
En 1962, les accords d’Evian mirent fin à 130 années de colonisation en Algérie, au désespoir des pieds-noirs, qui se mirent à fuir en masse. La valise ou le cercueil, la formule est tristement connue, et valut pour les footballeurs comme pour les autres ; ils se fondirent dans le million de rapatriés qui afflua soudain dans une Métropole dont l’opinion publique était maintenant ouverte à la décolonisation, et leurs clubs disparurent.
10 pieds noirs ont revêtu le maillot bleu(en A), entre 1944 et 1962 :
Jean Baeza (1942-2011)
Né à Alger d’un père maçon et espagnol, Jean Baeza a débuté au RU Alger dès 1958, et fut rapatrié en 1962 ; il signa à l’AS Cannes. Baeza compensait un gabarit modeste pour un défenseur axial (1,74 m) par une agressivité qui en fit une des terreurs du championnat de France. C’est cependant en tant que défenseur latéral qu’il fut sélectionné 8 fois en 1967 et 1968 par Jean Dugauguez ; ce qui n’était pas une bonne idée, car, manquant de vitesse, il se fit manger par des ailiers de grande classe, tels l’allemand Libuda ou le yougoslave Petkovic.
Just Fontaine (1933-)
On ne présente plus Just Fontaine (né Justo, de mère espagnole), né à Marrakech, formé à Casablanca, et recruté dès 1953 par Nice, puis Reims. Tout juste peut-on remarquer que, 3 fois sélectionné B en 1955 et 1957, il n’avait pas réussi à marquer, pas plus que lors de 3 de ses 5 premières sélections A. Le déclic se produisit lors de la Coupe du monde 1958, et, lors des 15 sélections qui précédèrent la grave blessure qui mit fin à sa carrière prématurément, Fontaine marqua 26 buts ! Il fut aussi le seul pied noir sélectionneur des Bleus, mais sans succès. Ce n’était pas un avant-centre statique, au contraire, Fontaine tirait son efficacité de sa mobilité et de sa vivacité.
Manuel Garriga (1926-1980)
Originaire de Sidi Bel Abbès, et d’ascendance espagnole, il a débuté à Oran en tant qu’attaquant et fut même champion d’Afrique du Nord, marquant le but de la victoire pour l’ASMO face à l’US Marocaine en 1946. Cela lui valut d’être remarqué et recruté par Bordeaux ; mais son gabarit (1,80 m, 83 kilos) poussa le club à faire reculer Manuel Garriga en défense. Il ne connut qu’une sélection, en 1950, face à la Belgique (3-3) mais en cumula 6 pour France B entre 1951 et 54. Sa carrière terminée, Garriga se reconvertit en travaillant sur les docks du port de Bordeaux, et c’est en déchargeant un conteneur sur un cargo, qu’il fut écrasé par la chute accidentelle de celui-ci…
Lucien Jasseron (1913-1999)
Originaire de Saint-Leu (Bethioua), Lucien Jasseron se fit connaître dans les rangs du RU Alger (le club d’Albert Camus, soit dit en passant), et fut recruté en 1936 par le HAC (qu’il entraîna par la suite à partir de 1956, et qu’il mena à la victoire en Coupe de France en 1959). Arrière central de bonne taille (1,82 m), surtout pour l’époque (compter 10 centimètres en moins que la taille moyenne aujourd’hui, donc, pour Jasseron, l’équivalent d’1,90 m), Jasseron était l’anti-Mattler, ou l’anti-Gamblin, les deux références en bleu de l’époque. Il ne recherchait pas le choc physique, ne dégageait pas n’importe où, et on pourrait le comparer à Laurent Blanc par son souci de bien relancer, son calme olympien, et sa justesse à prendre les balles aériennes. Il fut même remplaçant à la Coupe du monde 1938, puis retourna en Algérie à l’Armistice de juin 1940. Après le débarquement américain de 1942, il s’engagea, combattit en Tunisie avant de rejoindre l’Armée de l’Air, et son équipe, en 1944. Après un bref passage au Racing en 1945, il revint au RU Alger, et commença à entraîner dès 1953, avant de se retrouver en métropole de nouveau, au HAC, puis à L’OL. Il ne connut que 2 sélections, en 1945, alors qu’il en aurait mérité beaucoup d’autres.
Georges Lamia (1933-2014)
7 sélections pour ce gardien de but de petite taille (1,72 m), et 15 buts encaissés, ce qui se passe de tout commentaire, avec pour point d’orgue les 3 buts pris en 3 minutes de panique totale à l’Euro 1960, face aux Yougoslaves... Formé au RC La Calle (d’El Kela), puis à Bône (Annaba), il vint en métropole en 1956, recruté par Nice. Carrière terminée, il fut moniteur d’EPS au collège de Cagnes sur Mer.
Célestin Oliver (1930-2011)
Né à Mostaganem, et d’origine espagnole (comme tant de pieds noirs), fils du concierge du stade, formé par la grand Vilmos Kohut (vedette de l’OM et international hongrois de haut vol), il fut recruté, avec son frère cadet Christian, par Sedan, après avoir été repéré au sein de la sélection olympique française en 1952. Retenu 5 fois dans l’attaque des A, Oliver, qui était athlétique, et du genre « battant », pâtit de la concurrence des Cisowski, Fontaine ou Bliard : il resta sur le banc lors de la Coupe du Monde 1958. Lui aussi fut professeur d’EPS dans un collège marseillais (où il eut pour élève un certain Cantona). Son frère Christian connut 3 sélections B (1955-57).
Sauveur Rodriguez (1920-2013)
Lui aussi d’origine espagnole, d’extraction modeste (il fut porteur de vin, charriant un tonneau sur un tricycle), ce défenseur athlétique se fit connaître au SC Bel Abbes et fut de l’équipe algéroise opposée à l’équipe de ZNO en 1941. Il s’engagea dans l’Armée de Libération en 1942 et, à ce titre, se retrouva à Paris en 1944 comme chauffeur à Matignon. Reparti ensuite à Blida, il fut appelé par l’OM en octobre 1946 et y joua jusqu’en 1951 . Il ne connut qu’une sélection A, en 1947, et le score (0-4, contre les Pays-Bas) le renvoya vers l’équipe B, où il fut sélectionné 5 fois,. Acrobatique, excellent de la tête, mais hypernerveux et peu technique, Sauveur Rodriguez retourna en Algérie en 1953, en tant qu’entraîneur-joueur d’Aïn Temouchent, petit club vainqueur de la Coupe d’Afrique du Nord en 1954. Rapatrié en 1962, il s’occupa de divers petits clubs sur la Côte d’Azur.
Marcel Salva (1922-2005)
Sa famille possédait 60 hectares et un troupeau de 400 vaches laitières près d’Alger : l’indépendance algérienne lui fit tout perdre en 1962, sa sœur et son beau-frère furent enlevés et exécutés, et il n’eut d’autre choix que de tout laisser et rentrer en France. Ce défenseur au beau gabarit (1m83, 85 kilos) se fit remarquer dans les rangs de l’Armée de l’Air, en 1944, puis du Racing ; il attira l’attention du sélectionneur Gaston Barreau, qui le retint 6 fois. Mais comme il était amateur, et avait touché des primes, il fut suspendu en octobre 1946 et retourna au Gallia d’Alger. L’amnistie permit à Marcel Salva de revenir au Racing en 1948 et de réapparaître en sélection (13 en tout). Athlétique, mais calme, meneur d’hommes, Salva retourna encore une fois en Algérie reprendre la ferme familiale en 1952, tout en jouant au Gallia jusqu’en 1958 (16 sélections en équipe d’Algérie). Rapatrié en 1962, il ouvrit une brasserie à Salon de Provence, puis une pizzeria qu’il tint jusqu’en 1985.
Jean-Claude Samuel (1924-2015)
Comme Salva, Jean-Claude Samuel était le fils d’un propriétaire terrien, à Guelma. De même, c’est l’Armée de l’Air qui le fit connaître à Paris, il joua lui aussi au Racing et fut sélectionné 3 fois en 1945. Mais il fut rappelé par son père à Guelma dès 1946. Il obtint la permission de revenir à Paris tenter sa chance en 1949, après 3 années sans jouer, mais ne put retrouver son niveau. Contrairement à Salva, il décida de s’établir en Métropole, avec femme et enfants ((son fils Jean-Louis sera pro à Monaco et international junior)et investit dans la viticulture, à Reynies, puis Fougueyrolles, dans la Dordogne.
Reste à traiter le cas de Bernard Rahis (1933-2008).
Avec 3 prénoms chrétiens (Bernard Marie Henri) et un patronyme arabe (parfois orthographié Raïs), il est à supposer que ce joueur avait des origines mixtes, ce qui était assez rare dans l’Algérie colonisée. Détail révélateur, Rahis, bien que jouant à Nîmes, ne fut pas sollicité pour rejoindre l’équipe du FLN en 1958 (alors que son coéquipier Salah Djebaïli l’avait été, lui). Peut-on le considérer comme un pied-noir ? Le cas se discute. En tous cas, cet ailier gauche râblé (80 kilos pour 1,74 m) et surpuissant s’était fait connaître dès 1949 à Blida et fut sélectionné d’Algérie en 1952 et 1953, avant de rejoindre Nîmes. Il connut 4 sélections B (2 buts) et 3 A (1 but) : c’était l’antithèse d’un Vincent, titulaire du poste en A, faux-ailier replié, travailleur en défense (à la Zagallo). Rahis, au contraire, fonçait et ne craignait pas les duels. En fin de carrière, il se reconvertit dans… la menuiserie, et se retira en Corse.
Pour terminer cet article, il reste à évoquer le cas des internationaux nés en Algérie avant 1962, rapatriés dans leur enfance, qui ne connurent donc que des clubs métropolitains : il s’agit de Christian Lopez (né en 1953 à Aïn Temouchent), Jean-François Larios (né à Sidi Bel Abbès en 1956), Gérard Buscher (né en 1960 à Alger, et fils d’un légionnaire allemand), William Ayache (né en 1961 à Alger) et Philippe Anziani (né en 1961 à Bône).
Pour les internationaux nés au Maroc avant l’indépendance de 1956, on relèvera les noms de Vincent Estève (né à Meknès en 1945), Serge Chiesa et Jean-Paul Bertrand-Demanes (nés à Casablanca en 1950 et 1952), et Gérard Soler (né à Oujda en 1954). Pour ce qui est de la Tunisie, il n’y en a pas.