Que sont les débutants devenus ?

Publié le 12 août 2012 - Bruno Colombari

Tout le monde n’a pas le flair d’Hidalgo, qui appela Six, Bossis et Platini pour son premier match en tant que sélectionneur. Retour sur la carrière internationale des débutants du premier jour.

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Bien peu de sélectionneurs résistent à la tentation, au jour de donner leur première liste, de se prendre pour Dieu le père en appelant quelques nouveaux joueurs qui leur garderont une gratitude éternelle. Pourquoi pas, mais au-delà de l’envie de se distinguer, et une fois passé le goût de la découverte, que deviennent ces petits nouveaux lancés dans le grand bain international ?

Depuis 1976, ils sont 29 à avoir débuté le même jour que leur sélectionneur. Mais ils sont à peine plus nombreux que les doigts d’une main à avoir dépassé le cap des trente sélections, porte d’entrée (approximative) du top 100 français. Ces six-là sont Maxime Bossis (76), Michel Platini (72), Eric Abidal (59), Didier Six (52), Sidney Govou (49) et Patrice Evra (42). On notera qu’aucun des seize internationaux les plus capés actuellement ne figurent dans cette liste.

A l’autre bout, on trouve quatre malheureux pour qui la première sélection a été aussi la dernière : William Prunier, Jean-Pierre Cyprien, Stéphane Ruffier et Aly Cissokho, même si ces deux derniers, encore sélectionnables, n’ont pas dit leur dernier mot.

Juste au-dessus, on trouve un groupe de dix garçons qui comptent moins de dix sélections, pas de quoi laisser une trace en Bleu : Tony Vairelles (8), Michel Bibard et Rio Mavuba (6 avant France-Uruguay), Frédéric Déhu et Guillaume Hoarau (5), Gilles Rampillon, Robert Pintenat, Laurent Fournier et Bruno Cheyrou (3) et Charles N’Zogbia (2).

Les neuf autres se situent entre 12 et 25 capes, soit une carrière honorale sans plus, sachant que quatre d’entre eux (Ménez et Cabaye 16, M’Vila 22 et Rami 24) n’en sont qu’au début de leur trajectoire internationale.

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A ce compte-là, quel est le sélectionneur qui a eu le plus de flair pour ses débuts ? On va dire que j’en reviens toujours au même, mais les faits sont têtus, c’est encore Michel Hidalgo. En mars 1976 contre la Tchécoslovaquie, il lance six nouveaux, dont trois vont entrer dans l’histoire : Platini, Bossis et Six, excusez du peu. On a oublié Rampillon et Pintenat, mais Patrice Rio (dans un style adilramiesque) a fait une carrière intéressante qui l’a amené jusqu’au Mundial argentin.

Qui dit mieux ? Personne, mais à ce petit jeu-là, c’est Raymond Domenech qui obtient le meilleur résultat derrière Hidalgo, avec trois nouveaux sur six au-delà des vingt sélections, dont Abidal et Evra. Sa charnière centrale Squillaci-Givet n’est pas resté dans les mémoires, mais elle compte 33 sélections cumulées, ce qui n’est pas rien. Et le retour en grâce de Rio Mavuba devrait améliorer le total de l’ami Raymond. Avec Sidney Govou (49 sélections), Jacques Santini avait vu juste, beaucoup moins pour Bruno Cheyrou (3 capes).

Curieusement, les plus mauvais découvreurs pour leurs débuts s’appellent Gérard Houllier, Aimé Jacquet et Roger Lemerre, pourtant en poste au moment de l’arrivée de la génération 1996-2006, celle des Desailly, Zidane, Thuram et Henry. Pour renforcer son armada de champions du monde, Lemerre n’a rien trouvé de mieux que le duo Déhu-Vairelles (13 sélections en tout). C’est certes mieux que la paire Prunier-Fournier de Houllier (4 capes cumulées). Quant à l’unique découverte d’Aimé Jacquet pour l’Italie-France de février 1994, tout le monde a oublié depuis longtemps qu’il s’agit de Jean-Pierre Cyprien.

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