Le résultat était-il prévisible ?
Après la jolie performance de Bari (même en amical, il n’est pas simple d’aller mettre trois buts à l’Italie chez elle), on pouvait s’attendre à une victoire pas trop compliquée à Borisov, même si la Biélorussie n’a jamais été un adversaire facile pour les Bleus lors des quatre oppositions précédentes. L’écart entre la septième équipe mondiale et la trente-cinquième sélection européenne est de ceux qui ne se discutent pas.
Encore faut-il traduire cet écart sur le terrain et ne pas vendanger une avalanche d’occasions, car dans ce cas chaque minute passée rend la tâche plus difficile. Et voilà comment on rentre bredouille de Borisov. Seule consolation, les deux autres concurrents des Bleus (Suède et Pays-Bas) vont certainement passer un mauvais quart d’heure là-bas, et il n’est pas sûr qu’ils fassent beaucoup mieux que les Bleus.
L’équipe est-elle en progrès ?
On a retrouvé l’équipe de France dominatrice mais maladroite du premier tour de l’Euro. Ce 0-0 ressemble furieusement au match contre l’Albanie à Marseille (moins les cinq dernières minutes) ou à celui contre la Suisse à Lille. Au bout d’un quart d’heure de jeu, il semblait évident que la soirée allait être rude, tant l’impuissance des Bleus à se créer des occasions face à une équipe regroupée en défense était flagrante. Il y a eu du mieux en deuxième mi-temps, avec des espaces qui s’ouvraient un peu plus et un jeu plus vertical, mais l’efficacité offensive contre l’Italie n’était plus au rendez-vous. Il y avait trop d’imprécision et de mauvais choix pour faire sauter le verrou adverse, et de ce côté-là, il n’y a rien de nouveau depuis l’Euro.
Quels sont les joueurs en vue ?
Dans un match cadenassé a priori pas fait pour lui, Anthony Martial a été l’attaquant le plus actif en première mi-temps, au point d’aspirer le jeu dans sa zone à chaque offensive bleue. N’Golo Kanté a fait une bien meilleure prestation qu’à Bari, ratissant tous les ballons dans sa zone et ne manquant qu’un peu de lucidité dans les trente mètres adverses. Si Antoine Griezmann n’a pas marqué ni fait de passe décisive, ce n’est pas faute d’avoir essayé, après une première mi-temps décevante. Sa talonnade pour Giroud (53e), son coup franc cadré (58e) et sa déviation au premier poteau détournée miraculeusement par Gorbunov (68e) auraient mérité mieux.
Quels sont les joueurs en retrait ?
Une frappe trop croisée sur un caviar de Griezmann (53e), une tête repoussée par la transversale (59e) : ces deux occasions-là, un Olivier Giroud plus confiant les auraient transformées. Mais celui de Borisov a semblé en retard, mal placé ou peu inspiré. Dommage. Moussa Sissoko a complètement raté sa première période avant de monter en régime par la suite et d’être remplacé par Ousmane Dembélé, dont l’apport aura été insuffisant malgré de bons décalages. Djibril Sidibé a encore semblé hésitant et imprécis dans son couloir droit malgré une grosse activité devant. Enfin, Paul Pogba aura alterné le bon et le moins bon, mais il reste encore très en dessous de ce qu’on attend de lui.
Quelles sont les attentes pour le prochain match ?
Contre la Bulgarie le 7 octobre à Saint-Denis, l’objectif sera simple : gagner. Le nul entre la Suède et les Pays-Bas est une bonne nouvelle, mais il faut maintenant rattraper les points perdus et retrouver de la confiance. Le 4-3 des Bulgares contre le Luxembourg laisse à penser que la défense adverse sera beaucoup moins rigoureuse que celle de la Biélorussie. Il faudra dont entrer plus vite dans le match, comme contre l’Islande par exemple. Avec un mois de compétition supplémentaire dans les jambes, les Bleus devraient être plus entreprenants. Encore faut-il que ça se traduise au score.