0-0, ça devient une habitude
Il aura fallu attendre le 39e match de coupe du monde des Bleus pour voir le premier 0-0 de l’histoire, en juillet 1998 à Saint-Denis contre l’Italie. Depuis, l’équipe de France en fait un à chaque édition : contre l’Uruguay en 2002, face à la Suisse en 2006 et contre l’Uruguay à nouveau en 2010. Si le deuxième a finalement été sans conséquence pour la qualification, le premier et le troisième auront coûté cher. Celui contre l’Equateur a certes cassé une dynamique de victoires et de buts, mais il n’a empêché ni la qualification en huitièmes, ni la première place du groupe. S’il fallait faire un 0-0 au Brésil, c’était certainement le meilleur moment.
Dans la matrice des scores, vous verrez que ce 0-0 est le 57e de l’histoire. C’est aussi le quatrième de l’ère Deschamps, qui a décidément du mal contre les sélections sud-américaines : 0-0 contre l’Uruguay en 2012, 0-1 contre l’Uruguay et 0-3 contre le Brésil en 2013, 1-1 contre le Paraguay et 0-0 contre l’Equateur en 2014. Attention, parce qu’une demi-finale éventuelle se jouera à coup sûr contre des locaux (Brésil, Chili, Colombie ou Uruguay).
L’Equateur sur son trente-deux
Si les Bleus avaient déjà affronté l’Equateur en 2008, c’était en amical. En coupe du monde, l’Equateur est donc le 32e adversaire des Bleus et le sixième sud-américain après le Brésil (4 fois), l’Uruguay (3), l’Argentine (2), le Paraguay (2) et le Chili (1). Le bilan est défavorable avec quatre victoires, trois nuls et six défaites en treize rencontres.
Voir le tableau des adversaires en coupe du monde
Les matches en Amérique du sud contre les sélections locales
Jouer les équipes sud-américaines n’est jamais simple. Les jouer sur leur continent est franchement compliqué, comme l’a démontré le match de Rio.
En treize confrontations depuis 1930, les Bleus n’en ont gagné que deux en 1971 contre l’Argentine (4-3 en amical) et en 1972 contre la Colombie (3-2 en amical). Auparavant, il y avait eu deux défaites lors de la coupe du monde 1930 contre le Chili et l’Argentine. Après, il y a eu deux nouvelles défaites contre l’Argentine en 1971 et en 1978, puis deux nuls contre ces mêmes argentins en 1972 et en 1977, un nul et une défaite face au Brésil en 1977 et en 2013 et deux défaites contre le Chili en 2001 et l’Uruguay en 2013. Et donc le nul contre l’Equateur en 2014.
Combien de joueurs utilisés au premier tour ?
Au Brésil, Didier Deschamps aura utilisé 19 joueurs lors des trois matches du premier tour. C’est un nombre dans la continuité de 2010, et un peu plus élevé que 2006 et 2002 où, il est vrai, les Bleus étaient en situation bien plus délicate lors du troisième match.
Le graphique ci-dessous écarte les éditions 1934 et 1938 (qui commençaient par des huitièmes de finale) ainsi que celle de 1954 (premier tour à deux matches seulement, les têtes de série ne se rencontrant pas).
La seule fois où tous les joueurs ont été utilisés lors du premier tour, c’était en 1978 en Argentine. Les deux défaites initiales face à l’Italie (1-2) et l’Argentine (1-2) avaient sortis les Bleus du Mundial, et contre la Hongrie Michel Hidalgo avait retenu tous les remplaçants. Seuls Trésor, Platini et Six avaient participé aux trois matches. A noter que côté gardiens, Bertrand-Demanes avait été remplacé en cours de match par Baratelli contre l’Argentine, et Dropsy avait été aligné contre la Hongrie. Les Bleus s’étaient d’ailleurs imposés lors de ce dernier match (3-1).
Dans la période récente, c’est en 1986 au Mexique qu’Henri Michel fit le moins tourner son équipe au premier tour, avec seulement 16 joueurs retenus (sur 22, et deux remplacements possibles à l’époque). Dix d’entre eux ont participé aux trois matches, un record pour un premier tour. Et le troisième match était encore contre la Hongrie (3-0).
Digne, Rémy et Schneiderlin découvrent le monde
Ils s’en souviendront, de leurs débuts en coupe du monde dans le Maracana, Morgan Schneiderlin, Lucas Digne et Loïc Rémy rejoignent les 165 Bleus à avoir participé à une phase finale. Dans le groupe des 23, seuls Ruffier, Landreau, Mangala et Cabella n’ont pas encore eu cette chance. L’attaquant montpelliérain devrait l’avoir bientôt.
Au classement des joueurs, où Lloris a profité de l’absence d’Evra pour le rejoindre, Blaise Matuidi entre dans le top 100, suivi de près par Loïc Rémy. Moussa Sissoko a atteint sa vingtième sélection, alors que Morgan Schneiderlin a été titulaire pour la première fois.
Joueur | Sel | Tps de jeu en mn | % matches titul | G | N | P | Buts | Cap | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
21 | Karim Benzema | 69 | 4335 | 74% | 37 | 18 | 14 | 24 | 0 |
27 | Hugo Lloris | 60 | 5349 | 100% | 29 | 19 | 12 | 0 | 36 |
54 | Bacary Sagna | 42 | 3461 | 93% | 20 | 13 | 9 | 0 | 0 |
79 | Olivier Giroud | 33 | 1463 | 48% | 18 | 7 | 8 | 9 | 0 |
99 | Blaise Matuidi | 26 | 1706 | 81% | 15 | 5 | 6 | 4 | 1 |
101 | Loïc Rémy | 26 | 1096 | 42% | 14 | 8 | 4 | 5 | 0 |
126 | Mamadou Sakho | 22 | 1689 | 86% | 12 | 7 | 3 | 2 | 1 |
145 | Moussa Sissoko | 20 | 982 | 45% | 11 | 4 | 5 | 1 | 0 |
156 | Laurent Koscielny | 19 | 1533 | 89% | 8 | 5 | 6 | 0 | 0 |
205 | Paul Pogba | 14 | 999 | 86% | 10 | 2 | 2 | 2 | 0 |
272 | Raphaël Varane | 9 | 749 | 89% | 7 | 1 | 1 | 0 | 0 |
320 | Antoine Griezmann | 7 | 354 | 57% | 5 | 2 | 0 | 3 | 0 |
474 | Lucas Digne | 3 | 180 | 33% | 2 | 1 | 0 | 0 | 0 |
548 | Morgan Schneiderlin | 2 | 93 | 50% | 1 | 1 | 0 | 0 | 0 |
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Voir le classement des joueurs à la coupe du monde |
Ceux qui ne marquent qu’en coupe du monde
En bonus, à la place du classement des buteurs et comme personne n’a marqué contre l’Equateur au Maracana, voici une stat qui aurait eu sa place après Suisse-France, mais il n’est jamais trop tard.
Ils sont neuf, comme Moussa Sissoko, à avoir marqué en Bleu uniquement lors d’un match de coupe du monde. Deux d’entre eux ont même réussi un doublé : l’attaquant André Maschinot contre le Mexique en 1930 (premier doublé de l’histoire en coupe du monde) et le recordman de sélections Lillian Thuram contre la Croatie en 1998. En 1986, Jean Tigana (contre la Hongrie au premier tour) et Manuel Amoros (face à la Belgique en finale pour la troisième place, sur pénalty) avaient marqué le seul but de leur carrière internationale, comme Maxime Bossis (contre le Koweït) et René Girard (contre la Pologne) en 1982, ou encore Christian Lopez (1978, face à la Hongrie) et Georges Verriest (1934, contre l’Autriche sur pénalty). A noter que sur ces neuf joueurs, il n’y qu’un seul attaquant, cinq défenseurs, deux milieux défensifs et un milieu offensif.