C’est un petit entrefilet publié dans l’Equipe du 1er septembre, juste quelques lignes en bas de page 16 coincées dans les dernières infos du mercato estival. La Coupe du monde 2030 pourrait se dérouler en Amérique du Sud, avec une candidature commune Argentine-Uruguay-Paraguay. C’est le président paraguayen Horacio Cartes qui l’a annoncé le 31 août afin de présenter – avec l’Argentin Mauricio Macri et l’Uruguayen Tabaré Vazquez – une candidature à trois.
Après la Russie en 2018 et le Qatar en 2022 (même si cette édition pourrait être remise en cause d’ici-là), les Etats-Unis, le Canada et le Mexique envisagent une candidature à trois (une première dans l’histoire de la FIFA) pour 2026. S’ils l’obtiennent, il est très improbable que l’Amérique du Sud puissent organiser l’édition suivante, qui irait sans doute à l’Afrique, voire à la Chine ou l’Australie.
Mais on ne peut s’empêcher de trouver sympathique l’hypothèse d’une Coupe du monde entre Buenos Aires, Montevideo et Asuncion, cent ans après la première édition en Uruguay en 1930. D’abord parce que cette zone géographique est l’un des deux pôles historiques du développement du football avec l’Europe de l’ouest, l’Argentine et l’Uruguay (et à un degré moindre, le Brésil, qui a pris la relève après-guerre) ayant dominé le monde pendant large moitié du vingtième siècle.
Ensuite parce qu’elle a donné au monde des joueurs magnifiques, de Guillermo Stabile à Leo Messi en passant par Léonidas, Scarone, Schiaffino, Pelé, Garrrincha, Maradona, Francescoli ou Ronaldo. Nul ne sait où en seront la Celeste et l’Albiceleste ou les Guarani dans treize ans, mais les deux premières sélections seraient des candidates sérieuses à la victoire finale.
Autre raison : la première édition organisée en Uruguay en 1930 ne comportait que treize équipes, sans l’Italie, l’Angleterre, l’Allemagne (futurs champions du monde) ou l’Autriche, la Hongrie et la Tchécoslovaquie, alors places fortes du football européen. Et la deuxième, en Argentine en 1978, a été marquée par les menaces de boycott en raison de la dictature militaire du général Videla.
Enfin, parce qu’en juin 2030, aucun des Bleus actuels ne devrait être encore international. Sauf un : Kylian Mbappé, né en décembre 1998, aura 31 ans, c’est-à-dire l’âge actuel d’Olivier Giroud. Si tout va bien pour lui, il disputera sa quatrième Coupe du monde et en aura peut-être déjà gagné une. Il sera sans doute recordman des sélections, et sans doute le meilleur buteur de l’histoire des Bleus. Rendez-vous dans treize ans, si Chroniques bleues existe toujours !