Le 15 mai 2004 à Châteauroux, l’équipe de France des moins de 17 ans bat son homologue espagnole (2-1) et remporte le championnat d’Europe de sa catégorie. Dans l’équipe bleue dirigée par Philippe Bergeroo, plusieurs joueurs ont fait preuve d’une qualité exceptionnelle. Parmi les plus brillants on relève Karim Benzema, Samir Nasri, Hatem Ben Arfa et Jérémy Menez. Tous sont nés en 1987 et cette génération, nous assure-t-on, va renverser des montagnes.

Le prodige de Sochaux

L’attaquant Jérémy Menez (né le 7 mai 1987 à Longjumeau) a inscrit deux buts au cours du tournoi et suscite de grands espoirs. Il provient du centre de formation du FC Sochaux, qui est encore un label de qualité. Il a signé, deux mois avant le titre européen, un contrat professionnel dès l’âge de seize ans. Le club doubiste redoutait que sa pépite s’envole vers l’Angleterre où des clubs comme Arsenal et Manchester United avaient manifesté leur intérêt. Finalement, après des débuts remarqués en Ligue 1 (notamment un fameux triplé en moins de sept minutes face à Bordeaux), le club sochalien se fait piquer son prodige par l’AS Monaco au bout de deux ans, alors qu’il n’a que dix-huit ans.

Le talent du gamin est tel que son arrivée un jour en équipe de France est inéluctable. Depuis 2002, Jérémy Menez porte le maillot bleu dans toutes les catégories d’âges, des U16 jusqu’aux espoirs dirigés par René Girard. Le sélectionneur Raymond Domenech s’intéresse à lui au début de l’année 2008. Il l’appelle pour un rencontre de l’équipe de France A’ qu’il vient de réactiver, mais ne donne pas suite.

Il faut dire qu’en club, l’intéressé rencontre une forte concurrence, tant à Monaco qu’à l’AS Roma qu’il a rejoint en 2008. Deux ans sont nécessaires pour qu’il trouve sa place à l’attaque du club italien et suscite l’intérêt de la sélection nationale. C’est donc à 23 ans seulement que Jérémy Ménez débute en équipe de France A, le 11 août 2010. Cette rencontre amicale à Oslo contre la Norvège est le premier match des Bleus depuis la piteuse Coupe du monde en Afrique du Sud. Le nouveau sélectionneur Laurent Blanc marque le coup en ne convoquant aucun des rebelles de Knysna, ce qui permet l’intégration de plusieurs néophytes. Jérémy Ménez entre à la mi-temps, mais ne peut empêcher la défaite (2-1) des Tricolores.

Une percée sur l’aile contre le Brésil

Un mois plus tard, le 847e joueur de l’histoire des Bleus connaît sa première titularisation lors de la première rencontre éliminatoire de l’Euro 2012. Confrontée à une surprenante équipe biélorusse au Stade de France, les Bleus piétinent et Jérémy Ménez sort à vingt minutes de la fin. Les Français s’inclinent (1-0) sur un but en toute fin de rencontre.

Laurent Blanc ne fait plus appel à Jérémy menez jusqu’au 9 février où l’équipe de France reçoit le Brésil au Stade de France. A la 54e minute, le Romain exécute une percée sur l’aile droite et adresse un centre parfait à Karim Benzema qui n’a plus qu’à pousser le ballon au fond des filets. Il sort à la 69e minute sous les applaudissements du public.

Sa carrière internationale semble lancée. Jérémy Menez est régulièrement appelé par Laurent Blanc et au cours de l’été 2011, il rejoint le Paris Saint Germain tout juste investi par les fonds qataris. Il faut toutefois attendre la 13e sélection de l’intéressé pour le voir inscrire son premier but en bleu, à la toute dernière minute d’un France-Estonie au Mans, alors qu’il était entré en jeu à un quart d’heure de la fin en remplacement de Karim Benzema.

Un but et quelques insultes

Le championnat d’Europe se déroule en Ukraine. S’il est absent du premier match contre l’Angleterre (1-1), Jérémy Menez est titularisé à Donetsk contre la sélection ukrainienne hôte du tournoi. C’est lui qui ouvre le score à la 53e minute et qui lance l’équipe de France vers une victoire décisive pour la qualification (2-0). Il retrouve toutefois le banc pour la rencontre suivante contre la Suède (0-2). Il entre en jeu dans le dernier quart d’heure en remplacement de Samir Nasri.

En quart de finale contre l’Espagne, Jérémy Ménez est de nouveau sur le banc. Il entre après l’heure de jeu en remplacement de Mathieu Debuchy. Le Parisien participe au naufrage tricolores (0-2) et croit bon d’y ajouter une touche personnelle en insultant l’arbitre italien Nicola Rizzoli, qui lui donne un carton jaune. A l’issue du match, il insulte son capitaine Hugo Lloris qui lui reprochait son manque d’implication dans le jeu défensif.

L’Euro se termine dans une ambiance délétère. Ménez sera sanctionné par la fédération (un match de suspension), tout comme Samir Nasri qui prend trois matchs après s’en être violemment pris à des journalistes. D’autres joueurs (Ben Arfa, M’Vila...) sont sanctionnés pour une attitude irrespectueuse vis-à-vis du sélectionneur, lequel démissionne très vite.

Jérémy Ménez est à l’image de cette génération 1987 dont on attendait beaucoup, mais qui ne génèrera qu’un seul champion du monde, pas forcément le plus attendu (Blaise Matuidi). Didier Deschamps maintient toutefois sa confiance au Parisien. Il l’appelle en huit occasions mais le titularise peu. Le 26 mars 2013, au Stade de France, il le fait entrer en jeu en remplacement de Yohan Cabaye pour inverser un match mal embarqué face à l’Espagne en éliminatoires de la Coupe du monde. Sans réussite. A 25 ans, Jérémy Ménez n’a toujours pas confirmé les espoirs placés en lui. Didier Deschamps ne fera plus appel à lui.

24 sélections A, 2 buts

Jérémy Ménez a disputé 24 rencontres avec l’équipe de France A pour deux buts inscrits. Titularisé en onze occasions, le site FFF lui compte exactement 1064 minutes de jeu.