Les résultats
Sur les quatorze matches disputés en 2012, les Bleus en ont gagné huit, perdu trois et ont fait trois nuls. Bilan honorable qui place l’année 2012 en 28e position depuis 1904, et qui masque le fait, on le verra plus tard, que l’équipe de France a rencontré cette année cinq anciens champions du monde, dont deux fois le dernier. Dommage que sur les trois défaites, deux l’ont été en phase finale de l’Euro, la troisième face au Japon en octobre n’ayant pas grande importance.
Côté victoires, cinq sur huit ont été acquises en amical. Deux face à des adversaires de prestige, et à l’extérieur, à Brême contre l’Allemagne et à Parme contre l’Italie, et trois autres lors de la préparation à l’Euro, dans des rencontres plus faciles. On notera qu’en compétition, Didier Deschamps est pour l’instant plus efficace que Laurent Blanc : deux victoires et un nul pour l’actuel sélectionneur contre une victoire, un nul et une défaite pour son prédécesseur.
Les adversaires
L’année 2012 s’annonçait compliquée. Elle l’a été, d’autant qu’au calendrier initial est venu s’ajouter le quart de finale le plus difficile possible, contre l’Espagne à l’Euro. Le plateau des matches amicaux était gratiné, avec l’Allemagne en février, l’Uruguay en août et l’Italie en novembre, et au milieu des matches plus faciles pour préparer l’Euro (Islande, Lettonie, Serbie) ou à l’automne face au Japon. Hormis ce dernier, perdu contre le cours du jeu, les Bleus ont été plutôt convaincants, même s’ils ont souffert contre l’Uruguay qui a obtenu son 0-0 habituel.
Les esprits chagrins rétorqueront que ni l’Allemagne ni l’Italie n’ont aligné leur meilleure équipe, mais il sera facile de répondre que les Bleus non plus n’étaient pas au complet lors de ces deux matches (Benzema absent les deux fois, Cabaye forfait contre l’Italie). Et ces deux victoires ont été acquises à l’extérieur, contre des sélections autrement mieux classées par la FIFA (l’Allemagne est deuxième et l’Italie cinquième), qui ont fini respectivement demi-finaliste et finaliste à l’Euro.
En compétition, les Bleus ont montré leurs limites en Ukraine contre l’Angleterre (1-1) qui semblait pourtant prenable et contre une Suède déjà éliminée (0-2) contre laquelle ils n’avaient plus perdu depuis quarante-trois ans. Mais c’est surtout la défaite contre l’Espagne qui a fait mal, non pas par son ampleur (0-2) mais par la facilité avec laquelle elle a été concédée : le champion du monde sortant n’a jamais été en difficulté contre des Bleus extrêmement prudents, et le premier but a été construit sur le côté droit de la défense tricolore, celui-là même qui avait été renforcé par Laurent Blanc.
On attendait donc Didier Deschamps sur ses deux premiers matches qualificatifs pour 2014, deux rencontres a priori faciles mais qui pouvaient se transformer en traquenard. Les Bleus ont finalement fait l’essentiel en Finlande (1-0) avant de battre la Biélorussie (3-1) qui leur avait fait des misères en 2010 et 2011. De quoi aborder sans pression le choc contre l’Espagne à Madrid, où après une première période compliquée, l’équipe de France s’est enfin montrée à la hauteur et a arraché un match nul amplement mérité. Il est trop tôt pour mesurer les conséquences de ce très bon résultat (rappelons que l’Espagne restait sur 24 victoires consécutives en phases qualificatives), certainement le plus probant en compétition depuis le 3-1 contre l’Italie en septembre 2006.
Le meilleur moment de l’année
Sans aucun doute le but d’Olivier Giroud face à l’Espagne en octobre dernier. Acquis à la toute fin du temps additionnel (qui était même dépassée, mais l’arbitre M. Brych a laissé l’action se terminer), il a entraîné un sentiment mêlé de joie profonde, de soulagement après une longue période de domination stérile et de revanche sur l’adversité. Qui plus est, il est arrivé au terme d’une action très mal négociée par les Espagnols, qui avaient bénéficié d’un corner et qui se sont fait contrer par des Bleus déterminés à jouer leur chance à fond. Tout le contraire du match de juin à Donetsk.
Le pire moment de l’année
Il n’y a pas photo là non plus : le but de Xabi Alonso en quart de finale de l’Euro, après seulement 19 minutes de jeu sur un centre de Jordi Alba après un décalage sur le flanc droit de la défense française, où Laurent Blanc avait choisi pourtant une option ceinture et bretelles avec Debuchy au milieu et Réveillère derrière. Une option tactique complètement ratée, à laquelle s’est ajoutée la nonchalance de Florent Malouda marchant dans le rond central pendant que son vis-à-vis Xabi Alonso piquait un sprint pour réceptionner le centre au second poteau. Dès lors, le sort des Bleus était plié, et les Espagnols pouvaient gérer tranquillement en attendant la demi-finale. Jamais sans doute depuis 1996 et une funeste demi-finale contre la République tchèque on n’avait senti l’équipe de France à ce point absente d’un match à élimination directe en phase finale d’un tournoi.