2012, un bilan en bleu (3/6) : les milieux

Publié le 7 décembre 2012 - Bruno Colombari

Notre rétro de l’année 2012 continue avec la troisième partie consacrée aux joueurs. Tout comme la défense, l’entrejeu a été profondément remanié cette année avec 16 joueurs appelés et bien peu de certitudes.

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Avant toute chose, il convient de définir ce que l’on entend par milieu de terrain. Depuis quelques années et le retour du 4-3-3, les notions de milieu offensif et d’attaquant sont devenues floues. Parce qu’il fallait bien faire un choix, j’ai donc décidé de ranger dans la catégorie attaquant Franck Ribéry, Hatem Ben Arfa ou Dimitri Payet, et de garder dans celle des milieux Florent Malouda, Samir Nasri et Mathieu Valbuena, en raison de son repositionnement axial à l’automne. Pour faire simple, j’ai mis dans les milieux les récupérateurs, les relayeurs et les meneurs qui évoluent dans l’axe.

Blanc ou Deschamps, choisis ton camp

Seize joueurs ont été alignés cette année par les deux sélectionneurs. Si Rio Mavuba, Clément Chantôme, Etienne Capoue, Moussa Sissoko, Maxime Gonalons, Blaise Matuidi et Abou Diaby n’ont joué en 2012 que grâce à Didier Deschamps, Florent Malouda, Samir Nasri, Alou Diarra, Yann M’Vila et Morgan Amalfitano n’ont plus été sélectionnés après le départ de Laurent Blanc. Autrement dit, seuls quatre joueurs ont fait la liaison cette année : Marvin Martin, Yoann Gourcuff, Yohan Cabaye et Mathieu Valbuena. Il y a bien deux groupes qui se distinguent : neuf joueurs en huit matches avec Laurent Blanc, onze en six matches avec Didier Deschamps.

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Plus encore que chez les défenseurs, la rotation a été telle que le milieu le plus présent, Cabaye, ne compte que dix matches cette année (sur quatorze), et que derrière lui, deux autres joueurs seulement ont participé à plus de la moitié des rencontre : Valbuena (neuf) et Nasri (huit). Sur le schéma ci-dessus, on voit en blanc le nombre de matches disputés, et en bleu le nombre de minutes.

Un milieu de récupération ?

Le nouveau sélectionneur a donc beaucoup tâtonné dans l’entrejeu, écartant les principaux cadres de l’époque Blanc (Alou Diarra, Samir Nasri, Yann M’Vila), s’appuyant un temps sur Rio Mavuba et Abou Diaby avant de promouvoir un trio très difficile à imaginer il y a quatre mois : Matuidi-Capoue-Sissoko. Ce milieu bien peu sexy sur le papier a vu le jour contre le Japon avant d’être renouvelé en Italie, même si techniquement, à Parme c’est plutôt Valbuena qui jouait le rôle de milieu axial et Sissoko celui d’ailier droit où il s’est montré bien emprunté.

Il est trop tôt pour savoir si Didier Deschamps tient-là sa combinaison gagnante, mais au moins il sait où il va avec ces trois-là, qu’il pourrait bien reconduire lors des gros matches du premier trimestre 2013 contre l’Allemagne et l’Espagne. Gonalons et Chantôme semblent pour l’instant plutôt des solutions de repli.

Une autre interrogation porte sur le positionnement à venir de Mathieu Valbuena. Face à l’Espagne et l’Italie, le Marseillais s’est tenu dans l’axe devant deux joueurs à vocation défensive. Avec un succès certain d’ailleurs. Les retours possibles des blessés de l’automne, à savoir Rio Mavuba, Yohan Cabaye, Yoann Gourcuff et Abou Diaby pourraient amener, pour les trois derniers en tout cas, des alternatives intéressantes quand il faudra plus créer (contre la Géorgie, la Finlande ou la Biélorussie par exemple) que livrer un combat physique.

Jeunes espoirs déçus et vieilles gloires oubliées

La plus grosse déception de l’année (outre celles d’un Ben Arfa insignifiant et d’un Nasri insupportable) vient sans doute de Marvin Martin. Le néo-Lillois, brillant en 2011 et qui avait un boulevard devant lui après la mise à l’écart de Gourcuff, n’a rien fait de bon cette année, son transfert dans le Nord n’ayant pas, pour le moment, servi de détonateur pour sa carrière. Au rayon flop, on mettra aussi un M’Vila qui aura réussi l’exploit de se faire sanctionner en A et en Espoirs pour des écarts de conduite qui ne masquent pas la chute spectaculaire de son niveau de jeu. Suspendu jusqu’en 2014, il peut bien sûr revenir (il n’a que 22 ans), mais la concurrence sera très rude dans son secteur.

On n’oubliera pas pour terminer de noter la fin de carrière internationale plus que probable de deux vice-champions du monde 2006 : Florent Malouda (32 ans, 80 sélections) et Alou Diarra (31 ans, 44 sélections) ont quitté les Bleus dans l’indifférence en juin dernier à Donetsk contre l’Espagne pour le premier, à Kiev contre la Suède pour le second. A défaut de faire la différence sur le terrain (bien que les dernières sorties de Diarra aient été correctes), on aurait pu s’attendre à ce qu’ils jouent un rôle d’encadrement dans les vestiaires. C’était visiblement un peu trop leur en demander.

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