Les résultats
Sur les douze matches de cette année, les Bleus en ont gagné moins de la moitié, ce qui place 2013 à une bien peu flatteuse 48e place, à peine mieux que la calamiteuse année 2010 (54e). Certes, trois des cinq défaites ont été concédées en amical, contre trois champions du monde (Allemagne, Uruguay, Brésil), tout comme l’une des deux en compétition (Espagne). Donc seule la défaite en Ukraine, en compétition et contre une équipe a priori moins forte peut être considérée comme une vraie contre-performance. Même chose sur les deux nuls concédés contre la Belgique et la Géorgie : le premier, face à une équipe en plein essor, n’a rien de scandaleux, alors que le second est clairement un mauvais résultat.
Les adversaires
On se doutait évidemment que les barrages seraient inéluctables, on en a eu confirmation après la défaite à domicile contre l’Espagne en mars. Le premier semestre annonçait un programme copieux, avec quatre champions du monde en cinq rencontres. Le résultat a été sans appel, avec autant de défaites, marquées, sauf sans doute contre l’Allemagne, par le sentiment qu’il n’était pas possible de faire mieux.
La tournée en Amérique du Sud n’a ni fait progresser l’équipe, ni permis à Deschamps de découvrir de nouveaux talents, les essais réalisés outre-Atlantique ayant été non concluants. Pire, elle a montré les limites techniques et mentales d’une sélection sans idée et sans talent. On pouvait se demander à ce moment-là si la qualification au Mondial était encore possible, et si oui, pour y faire quoi. Bref, la déprime.
Le deuxième semestre était a priori plus facile, et pourtant, après un 0-0 concluant en défense mais pas en attaque contre la Belgique, les Bleus calaient piteusement à Tbilissi contre une Géorgie pourtant peu impressionnante. Il y avait même le feu à Gomel, mais une première mi-temps affreuse agissait comme un électrochoc et ouvrait enfin les vannes d’une attaque muette depuis cinq matches. L’Australie, venue au Parc en touriste, et la Finlande n’y pouvaient rien.
Une fois l’adversaire des barrages connu, le moral était remonté au beau fixe. L’Ukraine était loin d’être sur le papier l’opposant le plus coriace, mais les Bleus sont tombés de haut à Kiev face à une équipe autrement plus engagée. Ce qui a permis à l’équipe de France de réaliser son match référence au retour, et d’empocher la qualification de façon bien plus glorieuse qu’il y a quatre ans.
Le meilleur moment de l’année
Il n’y a pas photo : la première mi-temps de France-Ukraine, le 19 novembre, a été la meilleure période des Bleus sans doute depuis 2006. Un engagement total, un adversaire acculé dans ses trente derniers mètres, des frappes, des corners, des occasions, et un retard qui semblait insurmontable avalé en une demi-heure. Et surtout, un état d’esprit que l’on croyait disparu ravivé par les éléments les plus jeunes comme Paul Pogba, Raphaël Varane et surtout Mamadou Sakho. Avec un peu plus de réussite, les Bleus auraient même pu rentrer au vestiaire avec trois buts d’avance, mais il ne faut pas oublier le sauvetage de Debuchy sur sa ligne.
Le pire moment de l’année
Là aussi, facile : la première mi-temps à Gomel a tourné par moments au naufrage collectif. Alors qu’ils avaient absolument besoin d’une victoire, les Bleus s’y prenaient comme des manches, et se faisaient rentrer dedans par des Biélorusses certes pas champions du monde, mais en tout cas décidés de tenter leur chance crânement (comme le feront les Ukrainiens deux mois plus tard). Lloris, malade (on le saura après coup) joue le pire match de sa carrière en équipe de France et devant, Giroud ne touche pas un ballon. Au bout de trois quarts d’heure à ce régime, bien malin qui pourrait prédire la suite : un 4-1 sec en deuxième mi-temps.