Le temps de jeu (en minutes) des titulaires est indiqué en blanc sur fond bleu (victoire), gris (nul) ou rouge (défaite). Celui des remplaçants est indiqué sur fond blanc selon le même code couleur. Le temps de jeu cumulé sur l’année est reporté en bout de ligne à droite. Les joueurs sont listés par ordre d’apparition (en haut, les titulaires lors du premier match de l’année, en bas les joueurs appelés en fin d’année).
Chez les gardiens, le renouvellement attendra
Commençons par les gardiens. Aucune surprise de ce côté-là, avec la part du lion pour le duo Lloris (6 matchs) Mandanda (4) et les miettes pour Areola (1, contre la Bolivie en amical). On peut quand même noter le retour assez inattendu du portier marseillais, écarté du groupe en juin et revenu en force à l’automne au point de retrouver sa place de numéro deux juste au moment où Lloris se blessait au coude avec Tottenham. Il faut remonter à 2009 pour voir Mandanda jouer quatre matchs consécutifs en sélection.
L’opération renouvellement lancée par le sélectionneur lors du rassemblement de juin avec Benjamin Lecomte (finalement non retenu) et Mike Maignan (désormais numéro quatre dans la hiérarchie, mais qui n’a pas encore joué) n’a finalement pas abouti à grand chose, du moins à court terme. Il est probable que le trio de gardiens à l’Euro sera le même que celui de la Coupe du monde.
Derrière Varane, Pavard et Lenglet
Comme en 2018, aucun défenseur n’aura joué tous les matchs. Un seul s’en est approché, Raphaël Varane, qui n’a manqué que l’aller à Andorre (il était sur le banc, Zouma étant titulaire). Plus surprenant, ils ne sont que deux autres à avoir joué plus de la moitié du temps de jeu : Benjamin Pavard (68%, 8 titularisations) et Clément Lenglet (64%, 7 capes consécutives). Ce dernier est d’ailleurs l’un des deux nouveaux défenseurs des Bleus, le second étant Léo Dubois, titularisé 3 fois (pour 4 sélections).
L’autre enseignement de 2019, c’est le recul des champions du monde dans ce secteur de jeu. Si Pavard et Varane sont bien là, Umtiti a perdu sa place à partir du cinquième match, et ne l’a jamais retrouvée. Hernandez n’a joué que deux fois (forfait pour blessures le reste du temps), Benjamin Mendy n’en a pas profité (une seule titularisation en Albanie), Kimpembe n’a été appelé que dans le cadre d’une défense à trois (toujours en Albanie). Quant à Adil Rami, il a mis un terme à sa carrière internationale, et Djibril Sidibé, appelé en octobre, n’a pas joué.
Paradoxalement, ce grand brassage pourrait bien n’avoir presque aucune conséquence pour l’Euro : s’ils sont épargnés par les blessures, le trio Pavard-Varane-Hernandez est sûr de partir titulaire, accompagné très probablement par Clément Lenglet, auteur de débuts très convaincants malgré une grossière erreur contre la Moldavie, sanctionnée par un but.
Ça bouge chez les doublures
C’est plutôt du côté des remplaçants que ça va sans doute bouger par rapport à 2018. Léo Dubois n’a pas beaucoup de concurrence en doublure de Pavard, Lucas Digne a fait le travail quand Hernandez n’était pas là (Ferland Mendy semble désormais en retard) et dans l’axe, Kurt Zouma est une alternative crédible, dans un autre registre, à Raphaël Varane. La huitième place se jouera sans doute entre Umtiti, Kimpembe et Laporte, si celui-ci évite enfin la scoumoune qui le suit depuis deux ans en sélection.
Quant à l’option de la défense à trois, testée à la surprise générale à Tirana contre l’Albanie, nul ne sait si on la reverra en 2020. Elle est intéressante, d’une part pour offrir une option nouvelle contre des équipes très regroupées, ensuite parce que les deux latéraux titulaires ont occupé ce rôle en club. On pourrait donc voir un trio défensif Pavard-Varane-Hernandez, ou encore faire avancer les deux latéraux à hauteur du milieu (avec Kanté et Pogba, par exemple), et aligner Lenglet et Zouma autour de Varane.
Déjà largement remanié entre 2016 et 2018 avec les départs de Sagna et Evra remplacés par Sidibé et Mendy, eux-mêmes évincés par Pavard et Hernandez, Umtiti chassant pour sa part Koscielny avant d’être évincé par Lenglet, le secteur défensif devrait se stabiliser en 2020.