Faire ses débuts en équipe de France sous un maillot rouge, à Grenoble et signer un doublé en entrant à la mi-temps : c’est le combo plutôt original réussi par Bafétimbi Gomis. Le 27 mai 2008, à quelques semaines de l’Euro en Suisse et en Autriche, c’est le moment de se montrer juste avant l’annonce de la liste des 23 par Raymond Domenech. L’attaquant stéphanois de 22 ans n’a rien à perdre à l’exercice, contrairement à Djibril Cissé, qu’il remplace après 45 minutes sans relief, devenant le 827e international français. Il faut moins d’un quart d’heure pour le joueur aux dreadlocks pour marquer son premier but d’une frappe du droit en pleine lucarne depuis la limite de la surface. Et comme si ça ne suffisait pas, il double la mise à la 86e d’une volée à l’horizontale (une sorte de papinade) du point de pénalty sur un centre d’Anelka.

Marquer lors de leur première sélection, ils sont 99 à l’avoir fait, le dernier en date étant Warren Zaïre-Emery en novembre 2023. Marquer deux buts ou plus, c’est déjà beaucoup plus rare : ils ne sont que 16 dans ce cas. Gomis est l’avant-dernier, puisque Marvin Martin l’a fait en juin 2011 contre l’Ukraine.

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Un strapontin pour l’Euro

Le lendemain, le groupe des 30 est réduit à 23. Et parmi les heureux élus, il y a le gardien marseillais Steve Mandanda (qui avait remplacé Sébastien Frey à la mi-temps, lui aussi) et donc Bafétimbi Gomis. On pense alors qu’il est promis à un grand avenir, d’autant que David Trezeguet (qui a joué son dernier match en sélection quelques semaines plus tôt, mais ne le sait pas encore) n’est pas dans les petits papiers du sélectionneur, et que Thierry Henry a bientôt 31 ans.

A l’Euro, dans une équipe de France très décevante, il remplace Anelka face à la Roumanie et Malouda contre les Pays-Bas, sans peser sur le résultat. Avec Domenech, il ne rejouera qu’une fois, face à l’Autriche en octobre 2009, en remplaçant Benzema. On le retrouve deux ans plus tard pour sa seule titularisation, contre l’Albanie, mais il est spectateur des trois buts des Bleus avant de sortir pour Djibril Cissé. Laurent Blanc ne fait plus appel à lui, et c’est Didier Deschamps qui le relance, avec six dernières sélections en 2012-2013 où il remplace le plus souvent Olivier Giroud, marquant son troisième but face à l’Italie en amical. Il dispute ses dernières minutes en équipe de France le 9 juin 2013 à Porto Alegre face au Brésil (0-3). Entré à la place de Yohan Cabaye à la 82e minute, il voit les Brésiliens marquer deux buts tardifs.

De Toulon à Kawasaki en passant par Saint-Etienne, Istanbul et Riyad

Né le 6 août 1985 à la Seyne-sur-Mer (Var), il a débute au SC Toulon Var puis intègre le centre de formation de Saint-Etienne en 2000, à 15 ans. Il fait ses débuts en pro en janvier 2004, alors que les Verts évoluent en L2, mais la remontée au niveau supérieur arrive quelques mois plus tard. Après un prêt de six mois à Troyes, Gomis revient à Geoffroy-Guichard et inscrit 49 buts en 165 matchs jusqu’en 2009. Alors international, il est transféré à l’Olympique lyonnais où il jouera cinq ans, inscrira 96 buts en 252 matchs mais ne garnira pas autant son palmarès qu’il l’aurait souhaité, avec uniquement la Coupe de France 2012.

Son départ de France à l’été 2014 marque le début d’une longue itinérance passant par Swansea, une saison de prêt à l’OM, un départ en Turquie sous les couleurs de Galatasaray (où il marquera beaucoup, 29 buts en 33 matchs la première saison) entrecoupé de quatre saisons à Riyad, à Al-Hilal, bien avant que ça ne devienne la mode. Il deviendra deux fois meilleur buteur de son championnat, hors des frontières.

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Pas rassasié, Gomis s’offrira un ultime trip au Japon, avec Kawasaki Frontale (23 matchs, 3 buts), qui vient de s’achever cette année, mettant un point final à une carrière professionnelle prolifique (20 ans, 802 matchs joués, 361 buts marqués). En sélection, son bilan est beaucoup plus modeste : 12 capes, une seule titularisation, trois buts, et deux bouts de matchs en phase finale.