En 2023, Didier Deschamps a encore utilisé 13 défenseurs et 2 gardiens, mais c’est moins qu’en 2022 (4 gardiens et 15 défenseurs). Surtout, en considérant que trois défenseurs ont eu un temps de jeu anecdotique (11 minutes en deux apparitions pour Axel Disasi, 10 minutes pour Malo Gusto et 3 pour Castello Lukeba), il n’y en a eu que 10 à avoir été titularisés au moins une fois. C’est un retour à des valeurs moyennes observées entre 2018 et 2021.
Le temps de jeu (en minutes) des titulaires est indiqué en blanc sur fond bleu (victoire), gris (nul) ou rouge (défaite). Celui des remplaçants est indiqué sur fond blanc selon le même code couleur. Les capitaines sont signalés par deux lignes horizontales autour de leur temps de jeu, noires s’ils sont capitaines au coup d’envoi, grises s’il récupèrent le brassard en cours de match. Le temps de jeu cumulé sur l’année est reporté en bout de ligne à droite. Les joueurs sont listés par ordre d’apparition (en haut, les titulaires lors du premier match de l’année, en bas les joueurs appelés en fin d’année).
Une fin d’année compliquée pour les gardiens
Il n’y a eu que deux gardiens utilisés en 2023, dont un nouveau, le Lensois Brice Samba qui a vite pris la place de numéro deux à Alphonse Aréola, pas utilisé cette année. Mike Maignan est donc le nouveau numéro un des Bleus, un statut qu’il a largement justifié jusqu’en septembre, n’encaissant aucun but lors de ses quatre premiers matchs de 2023. C’était nettement moins bon ensuite, avec des performances moyennes contre l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Ecosse et quatre buts concédés en trois matchs.
Brice Samba a connu des débuts tranquilles à Faro contre Gibraltar (malgré une occasion adverse en fin de match), mais sa deuxième sélection à Athènes a été beaucoup moins convaincante. Il faudra faire mieux à l’Euro en juin. Samba n’est que le septième gardien utilisé par Deschamps depuis 2012, et seulement le quatrième qu’il a lancé après Benoît Costil en 2016, Alphonse Aréola en 2018 et Mike Maignan en 2020. Seul ce dernier est devenu titulaire.
Derrière Théo Hernandez, ça a beaucoup tourné
C’est suffisamment rare pour être noté, surtout pour un joueur de champ : Théo Hernandez a joué toutes les minutes de tous les matchs de 2023. Une sorte de full sheet, si on veut. Le latéral gauche milanais est incontournable pour Didier Deschamps, ce qui pose question en cas d’absence : pour l’heure, les alternatives pourraient venir de son frère Lucas (axial quand il était au Bayern, mais qui évolue aussi à ce poste avec Paris) ou d’Eduardo Camavinga, voire Jonathan Clauss qui a dépanné à gauche avec l’OM. Mais il manque toujours un latéral gauche de formation en équipe de France.
Le reste de la défense a beaucoup tourné, car Ibrahima Konaté et Dayot Upamecano, qui partaient titulaires en début d’année, on manqué respectivement 4 et 5 matchs. Ce qui a profité aux latéraux de 2018, Benjamin Pavard et Lucas Hernandez, ravis d’être placés à leur poste préférentiel, même si ce n’est pas, actuellement, l’option prioritaire de Deschamps.
Trois nouveaux essayés, dont deux éphémères
Sur les sept nouveaux lancés en 2023, quatre sont des défenseurs, en plus du gardien Brice Samba. Wesley Fofana, qui avait été pressenti en 2022, a enfin eu sa chance cette année, mais c’était à Gibraltar, puis il s’est blessé à nouveau en juillet (rupture des ligaments croisés) et espère revenir sur les terrains début 2024. Pas sûr toutefois que ce soit suffisant pour le revoir en Bleu à l’Euro.
Jean-Clair Todibo a connu des débuts délicats en Allemagne, où son association dans l’axe avec William Saliba n’a pas été impressionnante. Il a rejoué une fois contre Gibraltar, où évidemment sa tâche était beaucoup plus facile, puisqu’il a passé l’essentiel de la rencontre à hauteur du rond central.
Enfin, les apparitions furtives de Malo Gusto à Amsterdam et de Castello Lukeba contre l’Ecosse leur valent pour l’instant le statut d’éphémères. Ce sont des Espoirs que Thierry Henry pourrait retenir pour les JO l’an prochain.
Clauss revient en force
La surprise de l’année aura plutôt été le retour de Jonathan Clauss, à droite d’une défense à quatre qui plus est, alors que c’est ce dispositif qui l’avait privé de Coupe du monde en 2022. Et le Marseillais a parfaitement joué le coup en octobre avec trois titularisations très convaincantes et une entrée en jeu en Grèce à la place d’un Koundé décevant. C’est incontestablement le défenseur qui a marqué le plus de points cette année. Sa place dans la liste des 23 pour l’Euro semble assurée, et il postule à un statut de titulaire.
Quelle tendance pour 2024 ?
La ligne défensive qui se dessine est donc Clauss-Konaté-Upamecano-T.Hernandez, avec comme suppléants Pavard, Koundé, Todibo ou Saliba et L.Hernandez. Il y a très peu de chances que des nouveaux arrivent dans ce secteur d’ici l’Euro, même si ça a été régulièrement le cas avant les précédentes phases finales avec Axel Disasi en 2022, Jules Koundé en 2021, Lucas Hernandez et Presnel Kimpembe en 2018, Samuel Umtiti en 2016 ou Lucas Digne en 2014. Mais avec les arrivées dans les derniers mois de Todibo, Gusto et Lukeba, les surprises sont très improbables. A la rigueur, si un des trois gardiens préférentiels se blesse, le Lillois Lucas Chevalier pourrait avoir une chance.