Bleu de presse #5

Publié le 3 juin 2020 - Hugo Colombari

L’équipe de France vue par les médias du 27 mai au 2 juin avec au sommaire de cette semaine des buts de Benjamin Pavard, Emmanuel Petit et les six de 1998, le soutien du Vélodrome, « l’autoexclusion » de Karim Benzema ou encore des cigarettes.

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Alors que la saison des clubs aurait dû se clôturer samedi dernier par la finale de la Ligue des Champions et laisser place à la saison estivale des sélections, les maillots doublement étoilés des Bleus restent bien rangés. Ainsi l’actualité de l’équipe de France se résume essentiellement à celle de ses joueurs qui ont rechaussé leurs crampons en Allemagne.

Et cette semaine de Bundesliga a été relativement animée pour les Français, et notamment pour Benjamin Pavard, grand acteur de la victoire 5-0 du Bayern Munich sur Düsseldorf puisque le latéral droit de l’équipe de France a provoqué un contre-son-camp avant d’inscrire un but de la tête. Mönchengladbach a également vu ses Français briller contre l’Union Berlin (4-1), Alassane Pléa (une sélection) étant auteur d’un but et Marcus Thuram (international espoir) d’un doublé, dont la célébration a été largement saluée et partagée.

En effet, de nombreux footballeurs, dont quelques internationaux français, ont rendu hommage à George Floyd, assassiné par un policier aux États-Unis.

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La mobilisation d’internationaux français.


Pour revenir au football et à son actualité, Didier Deschamps a accordé une interview au Parisien, dans laquelle le sélectionneur français s’exprime notamment sur la situation actuelle et ses conséquences sur l’équipe de France.

Ça m’inquiète. L’intégrité physique de mes joueurs constitue mon souci majeur. Leurs organismes auront été très, très sollicités au moment d’aborder l’Euro 2021. (…) Je trouve le cas de NG [N’Golo Kanté] exemplaire. Il est entier, nature. (…) Le football est leur métier et leur passion. Mais ils ne peuvent pas vivre la situation actuelle de façon insouciante, sans être inquiets

  • Didier Deschamps avec Harold Marchetti dans Le Parisien, n° 23556, 27 mai 2020, pp. 2-3.
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A l’échelle d’une carrière de footballeur professionnel, une année peut représenter beaucoup. Une année, c’est la durée du report de l’Euro 2020, qui se déroulera donc en 2021 après une saison supplémentaire. Pour certains joueurs français, internationaux ou non, cette saison additionnelle pourrait ne pas être anodine, que ce soit positivement ou négativement. Le Parisien fait le point joueur par joueur sur les conséquences potentielles pour l’équipe de France du report du seizième championnat d’Europe.

Pour ce qui est du calendrier des rencontres internationales à venir, beIN Sports a publié un article faisant le point sur les éventualités de réorganisation jusqu’à la Coupe du monde 2022. Le défi est de faire jouer la Ligue des Nations, les barrages de l’Euro, des matchs amicaux, l’Euro et les qualifications pour la Coupe du monde d’ici l’automne 2022.

Comme d’habitude, lorsque l’actualité n’offre pas grand-chose, c’est dans les archives et l’histoire que les journalistes vont chercher de la matière. Et en ce qui concerne l’équipe de France, ce n’est pas ce qui manque. De 1984 à 2018, une chronologie de l’histoire des Bleus par les médias.

La chaleur de l’été 1984 et du Vélodrome

Dans un des papiers « spécial ambiance » du dernier France Football, un paragraphe est dédié au Stade Vélodrome qui avait accueilli la demi-finale du Championnat d’Europe 1984 entre la France et le Portugal (3-2). Situation qui n’est pas sans rappeler l’Euro 2016, durant lequel les Bleus s’étaient imposés en demi-finale face à l’Allemagne, à Marseille également.

On était dans un cratère. La ferveur marseillaise était une réalité qui reste difficile à traduire. Même à 2-1 pour le Portugal, on s’est toujours sentis soutenus. (…) À Marseille le public est capable de créer cet environnement, de mettre l’équipe en position de gagner.

  • Alain Giresse avec Thierry Marchand dans France Football, n°3858, 3 juin 2020, p. 8.

Si le stade Vélodrome a poussé derrière les Bleus en 1984, Emmanuel Petit aurait très bien pu être poussé vers la sortie par Aimé Jacquet le 22 mai 1998 lors de l’annonce de la liste des 22 joueurs retenus pour participer à la Coupe du monde. En effet, Philippe Tournon, alors chef de presse de l’équipe de France, a confirmé sur RMC que le nom de Petit avait été envisagé pour faire partie de la liste des six joueurs non conservés par le sélectionneur des Bleus. Christophe Dugarry et Frank Lebœuf se sont également exprimés sur la façon de travailler d’Aimé Jacquet lors du mondial 98, sélectionneur considéré comme « très humain » et faisant preuve d’un « grand professionnalisme ».

L’apothéose de l’an 2000

L’équipe de France de l’Euro 2000 est la meilleure de toute son histoire, dans tous les domaines. C’est en tout cas le postulat de Patrick Urbini dans le dernier numéro de France Football, en comparant la version 2000 des Bleus à celles de 1984, 1998 et 2018.

L’équipe de 1984 demeure la plus joueuse et la plus technique d’entre toutes, celle de 1998 la plus étanche défensivement et la plus imperméable à la pression, et celle de 2018 la plus réaliste offensivement et la plus efficace en contre-attaque. Mais l’équipe de 2000 fait encore mieux. Elle constitue la synthèse idéale des trois autres, la puissance collective qu’elle dégageait les surpasse toutes et la colonne vertébrale qui la charpentait (Barthez-Blanc-Desailly-Vieira-Deschamps-Zidane-Henry) n’a pas d’égale dans l’histoire des Bleus.

  • Patrick Urbini, « Équipe de France 2000 : la meilleure d’entre toutes » dans France Football, n°3858, 3 juin 2020, pp. 32-36.

Si vous êtes férus de statistiques sur l’équipe de France, vous êtes au bon endroit sur Chroniques Bleues. Mais vous pourriez aussi trouver votre bonheur dans la « Data room » de France Football (édition du 3 juin, page 37), avec par exemple les détenteurs des records de buts et de sélections, les dix meilleurs gardiens au ratio buts encaissés/matchs joués ou encore les plus larges défaites et victoires des Bleus.

Zidane, le Brésil et des cigarettes

Le 1er juillet 2006 se joue le dernier quart de finale de la Coupe du monde entre la France et le Brésil. Si ce match a tant marqué les mémoires, c’est principalement le fait de la démonstration technique de Zinédine Zidane. Cependant le match du numéro 10 français éclipse quelque peu la très bonne performance de l’équipe de France qui élimine alors le champion du monde en titre (1-0). C’est ce dont discutent les consultants de l’émission « Team Duga » sur RMC.

En 2006, Zidane dribblait donc, mais il fumait également, l’un n’empêchant apparemment pas l’autre. Un paparazzi avait réussi à le prendre en photo cigarette à la bouche, comme le raconte Richard Coudrais dans un article sur les footballeurs et le tabac publié sur Le Footichiste. On y retrouve notamment Raymond Kopa, Jean-Marc Guillou, Henri Michel ou encore Fabien Barthez.

Les Bleus version Deschamps

Joueur majeur de l’ère Deschamps, Antoine Griezmann lance sa carrière internationale le 1er juin 2014 à l’occasion de sa troisième sélection contre le Paraguay en inscrivant le premier de ses 30 buts en Bleu.

En juin 2015 éclate l’affaire de la sextape, impliquant Karim Benzema et Mathieu Valbuena, synonyme de fin de carrière internationale pour les deux joueurs. Toujours au micro de RMC, Philippe Tournon considère que l’attaquant du Real Madrid s’est « auto-exclu » de la sélection du fait de son comportement.

Le 2 juin 2017, Hugo Lloris bat le record de sélection pour un gardien, jouant son 88e match sous le maillot tricolore, dépassant ainsi Fabien Barthez (87). Richard Loyant revient pour la FFF sur cet événement et sur la carrière du gardien emblématique de l’équipe de France des années 2010. Totalisant actuellement 114 sélections, Lloris peut encore espérer améliorer son record et pourquoi pas venir concurrencer celui tous postes confondus de Lilian Thuram (142 sélections).

Si Hugo Lloris a été un des principaux acteurs du deuxième sacre des Bleus, un des moments les plus marquant de la campagne russe est assurément le but de Benjamin Pavard face à l’Argentine en huitième de finale, mettant fin aux seules neuf minutes durant lesquelles l’équipe de France a été menée au score de toute la compétition. Le latéral droit s’est exprimé sur beIN Sports sur les souvenirs qu’il garde de ce but.

Un débat subsiste quant à la victoire des Bleus en 2018, celui du rôle qu’a joué Olivier Giroud dans celle-ci, lui qui n’a marqué aucun but. Le site Hors-Jeu a publié un article démontrant l’importance de Giroud sur les quatre buts inscrits par les Bleus en finale, avec un soupçon de mauvaise foi et beaucoup d’humour.

Pour finir, le potentiel futur international français de la semaine est le gardien niçois (et pour l’instant seulement argentin) Walter Benitez. Il a en effet affirmé dans une interview pour Nice-Matin qu’il ne dirait pas non à la sélection tricolore. Ce qui serait techniquement possible puisqu’il n’a jamais porté le maillot de l’Albiceleste, si ce n’est en équipe de jeunes.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal