C’est une ligne qui a été à géométrie variable en 2022 : encadrée par deux pistons qui occupaient les couloirs, elle a d’abord compté que deux joueurs en mars, puis trois à l’été avec le retour de la défense à quatre, puis à nouveau deux en septembre et enfin trois à la Coupe du monde, avec le replacement d’Antoine Griezmann. Ce dernier est encore placé parmi les attaquants, mais il a joué sept de ses quinze matchs dans un rôle de milieu de terrain.
S’il y a eu neuf joueurs appelés dans l’entrejeu en 2022 (sans y intégrer les pistons, qui sont comptés parmi les défenseurs), l’essentiel du temps a été occupé par deux d’entre eux : Aurélien Tchouaméni, qui avait en mars dernier six mois d’expérience internationale (il a débuté à l’automne 2021) et Adrien Rabiot, revenu en sélection après deux ans et demi de mise à l’écart pour avoir refusé d’être réserviste à la Coupe du monde 2018.
Carton plein pour Tchouaméni, beau retour de Rabiot
Tchouaméni fait d’ailleurs un quasi carton plein, puisqu’il n’a manqué qu’un seul match sur 15 possibles (contre l’Afrique du Sud en mars) et a été titulaire 13 fois. Quand il est sorti du banc, contre la Croatie en juin, il a joué la deuxième mi-temps en intégralité. Avec 1153 minutes, il compte 84% de temps de jeu. C’est un record sur l’ensemble des joueurs sélectionnés en 2022, tous postes confondus. Et sur les 13 matchs qu’il a commencés, il n’a été remplacé que 4 fois. Sa Coupe du monde n’a pas été aussi convaincante que ses matchs précédents, notamment ceux de 2021. Il a toutefois marqué un but contre l’Angleterre en quart de finale.
La présence d’Adrien Rabiot a été un peu plus intermittente : 11 matchs joués dont 8 comme titulaire et 6 joués intégralement. Mais le Turinois a fait une très bonne Coupe du monde, a marqué deux buts et sera difficile à déloger d’ici l’Euro : il a deux ans de moins que Pogba, et quatre de moins que Kanté. Ces deux-là, piliers de l’équipe championne du monde 2018, n’ont fait que passer en 2022 : deux matchs (et une seule titularisation) pour le premier, deux matchs également (et 155 minutes de jeu) pour le second. Leur expérience a manqué à la Coupe du monde, mais nul ne sait quand on les reverra en Bleu. Aucun des deux n’est pour l’instant apte à jouer.
Youssouf Fofana s’est installé dans le groupe
Pour le reste, c’est le débutant Youssouf Fofana qui a le plus joué (8 matchs, dont 6 à la Coupe du monde) mais pour un temps de jeu limité (360 minutes) et seulement trois titularisations. Il a alterné le bon (son premier match devant l’Autriche, la demi-finale contre le Maroc, son entrée en finale face à l’Argentine) et le médiocre (au Danemark en septembre et face à la Tunisie). Il a mis le pied dans le groupe, mais ne postule pas à un statut de titulaire.
L’autre débutant Boubacar Kamara n’a été utilisé que trois fois en juin, avec des résultats décevants (deux nuls, une défaite). Mattéo Guendouzi a joué sept fois en 2022, mais à la Coupe du monde il n’est apparu que lors du match des coiffeurs contre la Tunisie, et certainement pas à son avantage, tout comme Jordan Veretout qui semblait être à la Coupe du monde pour faire le nombre. Enfin, Eduardo Camavinga a été rappelé en septembre où il est passé à travers au Danemark (sorti à la mi-temps). Convoqué au Qatar, il n’a joué que trois fois au poste d’arrière gauche, ce qui n’était pas lui rendre service. Ses cinquante minutes en finale contre l’Argentine lui ont toutefois permis de marquer des points.