Certes, le classement FIFA, même s’il sert à établir les têtes de série lors des tirages au sort des phases finales, reste largement anecdotique. Mais l’équipe de France, grâce à son parcours lors de la dernière Coupe du monde et son sans-faute depuis, est désormais tout près de la première place actuellement détenue par l’Argentine depuis avril dernier. 1843,73 points pour l’Albiceleste, 1843,54 points pour les Bleus. A ce niveau de détail-là, il faut presque convoquer la Goal Line Technology.

Carton plein depuis mars, mais pas dans le même contexte

Rappelons que depuis la finale de Lusail le 18 décembre dernier (où le Brésil était en tête devant l’Argentine, la France et la Belgique), les deux protagonistes ont remporté quatre matchs sur quatre, mais ils n’ont pas tous la même valeur : l’Argentine a certes fait le plein mais c’était face au Panama (2-0), Curaçao (7-0), l’Australie (2-0) et l’Indonésie (2-0). Hormis l’Australie, 27e sélection mondiale et qualifiée à la dernière Coupe du monde, le reste est du menu fretin, navigant entre la 57e et la 151e place.

Certes, les Bleus n’ont pas battu que des cadors pendant ce temps : l’Irlande et la Grèce se situent autour de la 50e place et Gibraltar est l’une des plus faibles sélections mondiales (200e). Mais ils ont mis une raclée aux Pays-Bas, 6e au classement FIFA. Et tous ses matchs sont en compétition, alors que ceux de l’Argentine sont amicaux. Donc moins dotés dans le calcul des points, forcément.

A l’automne, un programme chargé pour l’Argentine

En septembre, les Bleus recevront l’Irlande en qualifications pour l’Euro et iront en Allemagne en amical, laquelle Allemagne a chuté à la 15e place. Pendant ce temps, l’Argentine entamera son marathon qualificatif pour la Coupe du monde 2026, en recevant l’Equateur (40e) et en se déplaçant en Bolivie (83e). En octobre, l’Ecosse à domicile (amical, 30e) et les Pays-Bas à l’extérieur (qualifications à l’Euro) seront sur la route des Bleus, tandis que l’Argentine se déplacera au Paraguay (46e) et recevra le Pérou (21e), toujours en qualifications pour 2026. Enfin, en novembre l’opposition sera très relevée pour les champions du monde avec l’Uruguay (16e) à domicile et un ultime déplacement au Brésil (3e), pour ce qui sera le premier vrai test depuis la finale de la Coupe du monde.

A côté, le programme des Bleus, qui seront peut-être qualifiés pour l’Euro dès le mois d’octobre, est loin d’être excitant : il s’agit des retours des matchs de juin, à savoir Gibraltar à domicile (à Nice) et la Grèce à l’extérieur, pour terminer.

Qu’en conclure ? Qu’avec deux amicaux (moins dotés en points) et trois matchs contre des adversaires mal classés (Irlande, Grèce et Gibraltar), les Bleus auront du mal à faire mieux que les Argentins, surtout si les résultats des deux finalistes de la Coupe du monde sont parallèles, comme en mars et juin. Mais la difficulté du calendrier argentin (deux adversaires du top 20 mondial, plus le Pérou qui en est tout proche) pourrait coûter quelques points aux coéquipiers de Messi, surtout lors des trois derniers matchs.

Autrement dit, si les Bleus font le plein de points, ou qu’ils n’en perdent que deux en Allemagne ou aux Pays-Bas, la première place du classement FIFA est envisageable. Sachant que l’été 2024 verra les deux premiers jouer gros avec l’Euro pour l’un, la Copa América pour l’autre, et que là, la dotation en points sera très élevée.

18 mois en tête pour l’Argentine, 15 mois pour la France

Depuis la mise en place du classement FIFA en août 1993, soit il y a 30 ans, l’Argentine a occupé la première place à quatre reprises : pendant 31 jours en mars 2007, puis pendant 9 mois (274 jours) entre octobre 2007 et fin juin 2008, pendant 4 mois (119 jours) entre juillet et septembre 2015, et donc depuis avril 2023 (4 mois).

Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, si l’équipe de France a été première à deux reprises, ce n’est pas immédiatement après son premier titre mondial : il a fallu attendre mai 2001 pour qu’elle prenne enfin la première place, quelle a gardé 13 mois, jusqu’à début juin 2002. En 2018 en revanche, sa deuxième étoile l’a à nouveau installée sur le toit du monde, mais pas longtemps : 70 jours entre août et octobre 2018, et encore, le deuxième mois a-t-il été partagé avec la Belgique.

Seules huit nations ont occupé la première place : les six champions du monde sauf l’Angleterre et l’Uruguay, complétées par la Belgique et les Pays-Bas.