Les gardiens français ont du mal à s’exporter, y compris les internationaux. Si Hugo Lloris tire à lui tout seul Tottenham à la troisième place du classement des clubs (et potentiellement à la première dans le courant de l’année 2021), le reste n’est pas fameux : il y a Manchester United période Barthez (25 sélections entre 2000 et 2003), West Ham (Lama en 1998), Crystal Palace (Mandanda en 2016), la Fiorentina (Frey en 2007-2008) et le FC Barcelone (Dutruel en 2000), ces quatre derniers totalisant 7 sélections. Soit 108 sélections, dont 101 pour le duo Lloris/Barthez, qui en cumule d’ailleurs 201 sur l’ensemble de leur carrière.

C’est l’OM qui a fourni le plus grand nombre de gardiens à l’équipe de France : sept de Charles Allé (l’OM) en 1929 à Steve Mandanda en passant par Laurent Di Lorto en 1936, Georges Carnus en 1971-73, René Charrier en 1975, Fabien Barthez en 1994 puis en 2004-06 et Stéphane Porato en 1999.

Le Paris SG, qui attire régulièrement des internationaux dans ses filets depuis les années 80, vient de dépasser Lyon bientôt au cumul de sélections puisque Alphonse Areola a été appelé trois fois en équipe de France depuis la Coupe du monde. Mais historiquement, c’est le duo Lama (41 entre 1992 et 2000) Bats (33 entre 1985 et 1989) qui monopolisent le classement.

L’AS Saint-Etienne complète le podium, mais seul Georges Carnus compte un nombre significatif de sélections. Grégory Coupet a fait sa post-formation à Saint-Etienne mais n’est devenu international qu’après son transfert à Lyon en 1997. Et Stéphane Ruffier, remplaçant de Lloris à la Coupe du monde 2014, s’est mis en retrait de la sélection.

L’Olympique lyonnais a mis du temps à avoir un gardien international (Marcel Aubour en 1964) mais il a rattrapé son retard avec le duo Coupet (34 sélections entre 2001 et 2008) Lloris (38 entre 2008 et 2012), deux gardiens qu’il n’a d’ailleurs pas formé.

Le FC Sochaux, club historique du football français, compte également cinq internationaux dont deux, Gilles Rousset (en 1990) et Albert Rust (1986) sont relativement récents. Les trois autres datent des années 1954-57 (François Remetter), 1937-38 (Laurent Di Lorto) et 1930 (Antonio Lozès).

Enfin, voici le Stade Français, club aujourd’hui englué dans d’obscures divisions de district, et qui connut son heure de gloire juste après la deuxième guerre mondiale avec Helenio Herrera comme entraîneur. Georges Carnus y a été international entre 1963 et 1967.

A noter l’absence étonnante du RC Lens, qui n’a jamais accueilli de gardien de but international français en activité. Ça aurait pu être Jean-Pierre Tempet, qui y a passé 7 saisons entre 1972 et 1984, mais il évoluait à Laval en 1982-83 quand il a été appelé en sélection. Idem pour Jean Taillandier qui a joué trois fois en Bleu en 1960 mais n’est arrivé à Lens qu’en 1964. Alphonse Areola y a passé une saison en prêt en 2013-2014, mais il n’était pas encore international A.

On peut aussi s’amuser à trier le tableau non plus par clubs mais par villes. A ce compte-là, Paris arrive loin devant avec 149 sélections pour 20 gardiens, et encore sans tenir compte des villes de banlieue comme Saint-Ouen (47 avec le Red Star), Levallois (6) et Le Raincy (2). Et si l’on regroupait Lille, Roubaix et Tourcoing, on arriverait à 52 sélections pour 10 gardiens. La carte ci-dessus représente les dix villes comptant le plus grand cumul de sélections.