France-Portugal (2-1) : et de neuf !

Publié le 11 octobre 2014 - Bruno Colombari

Grâce à une première période emballante et débridée, les Bleus ont poursuivi leur belle série contre le Portugal (2-1) avec une neuvième victoire consécutive. Tout n’est pas au point, mais ce n’est pas grave.

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Le résultat était-il prévisible ?

Depuis 36 ans, les France-Portugal sont les matches les plus prévisibles qui soient : il y a du beau jeu, des buts, de l’engagement, et à la fin c’est la France qui gagne. De ce côté-là, rien n’a changé. On comprend rétrospectivement pourquoi Ronaldo voulait à tout prix éviter les Bleus l’an dernier lors des barrages de la zone Europe. C’est la deuxième fois qu’il croise leur route, et comme en 2006, il est sorti bredouille malgré le soutien d’une partie du public venu rien que pour lui.

L’équipe est-elle en progrès ?

La prestation en demi-teinte à Belgrade contre la Serbie avait un peu altéré la satisfaction d’avoir battu l’Espagne trois jours avant. Là, les Bleus se sont replacés dans le prolongement du France-Ukraine de novembre 2013 et de la coupe du monde au Brésil. De la vitesse, de l’engagement, des duels gagnés, de l’audace, et ce malgré l’absence de Lloris, Debuchy et Sakho, soit plus de la moitié du secteur défensif. En revanche, il a manqué aux attaquants un peu de prise de risques dans les frappes, et de précision dans les centres alors que dans le couloir gauche portugais, c’était journée portes ouvertes.

Comme il est de tradition pour un match amical, l’intensité a baissé après la pause, et le Portugal a pris le dessus. On a vu alors des Tricolores beaucoup plus empruntés, dépassés au milieu et dans les couloirs (ce qui n’est pas nouveau). La bonne nouvelle, c’est qu’il leur aura fallu une demi-occasion pour inscrire un deuxième but précieux. La mauvaise, c’est qu’ils ont globalement peu maîtrisé la dernière heure de jeu. Autrement dit, c’était un match plaisant, dynamique, engagé, mais il reste beaucoup de travail pour atteindre le niveau d’emprise sur une rencontre montré par les Allemands au Brésil, par exemple.

Quels sont les joueurs en vue ?

Battu sur un pénalty pour le moins discutable, Stève Mandanda aura réussi un bon match, notamment en sortant joliment une frappe de la tête de Ronaldo qui ne demandait qu’à entrer (51e). En défense, heureusement que Raphaël Varane a réalisé une prestation pleine d’assurance alors qu’autour de lui, c’était plutôt fou. Son interception toute en puissance suivie de deux centres (un court au sol, l’autre long au second poteau) à la 11e aurait mérité mieux.

Au milieu, Matuidi a récupéré de nombreux ballons et s’est procuré une belle occasion juste après le but de Pogba (70e). Et devant, même s’il a raté quelques gestes techniques (comme la volée sur le centre de Varane), Benzema s’est montré beaucoup plus clairvoyant que lors de ses dernières sorties en bleu. Buteur et passeur décisif, il a remporté son duel à distance avec Ronaldo.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Il a beau être le défenseur au transfert le plus élevé de tous les temps, Eliaquim Mangala n’était pas au niveau contre le Portugal. Auteur de plusieurs approximations dans l’axe, il s’est montré fébrile comme sur l’action de Nani (21e). Sur les côtés, c’est toujours la même chose. Ni Sagna, ni Evra n’ont convaincus. Le joueur de la Juventus a toutefois réussi plusieurs percées devant dans la dernière demi-heure, mais son déchet défensif et son placement hasardeux ne rassurent toujours pas.

Au milieu, la prestation de Yohan Cabaye a été décevante, alors que celle de Paul Pogba est encore une fois branchée sur courant alternatif. Parfois brillant, parfois brouillon, voire dangereux pour son équipe, comme ses deux râteaux ratés qui génèrent deux occasions portugaises, ou sa faute il est vrai peu évidente sur Joao Mario qui débouche sur un pénalty.

Enfin, Antoine Griezmann peine à retrouver ses sensations du printemps, quand ses entrées en jeu dynamitaient les défenses adverses. Son apport offensif a été insuffisant, et pour l’instant il reste largement en dessous de Franck Ribéry qu’il a remplacé.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Il sera déjà intéressant de voir comment les Bleus vont enchaîner en Arménie après une première rencontre jouée pied au plancher. On peut supposer que Gignac, Payet, Sissoko et Rémy, voire Cabella, auront du temps de jeu, tout comme Mathieu et Digne en défense. Face à une équipe dont le profil ressemblera plus à celui de ses adversaires du printemps, on verra si les hommes de Deschamps sont capables de plier le match vite fait en marquant deux buts suffisamment tôt, ce qu’ils n’ont plus fait depuis le France-Suisse au Brésil.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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