France-Luxembourg (0-0) : et si on se compliquait un peu la vie ?

Publié le 3 septembre 2017 - Bruno Colombari

Des Bleus maladroits au possible et sans idée ont buté pendant une heure et demie sur une défense luxembourgeoise fermée à triple tour (0-0). Lloris a même été sauvé par son poteau à dix minutes de la fin. Il faudra s’accrocher jusqu’au bout, comme d’habitude.

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Le résultat était-il prévisible ?

Battre le Luxembourg, les Bleus savent faire, du moins c’est ce qu’on croyait : en 18 confrontations, ils ont gagné 16 fois, pour une seule défaite remontant à 1914 (4-5). L’incertitude portait plutôt sur l’ampleur du résultat, sachant que les trois précédentes rencontres s’étaient terminées sur des scores relativement serrés (2-0 en 2010 et 2011, 3-1 en mars dernier). Mais les cartons récents face au Paraguay (5-0) et aux Pays-Bas (4-0) laissaient ouvertes la possibilité d’une large victoire. Il n’en a rien été. Le cauchemar des deux France-Andorre de 1998 (2-0 en deuxième mi-temps) et 1999 (1-0 sur pénalty à la 86e) a longtemps plané à Toulouse, avec un dénouement encore pire. Et si le poteau n’avait pas sauvé Lloris à la 79e sur le tir de Gerson Rodrigues (le PSG va se renseigner à son sujet, sûrement), la catastrophe aurait été totale.

L’équipe est-elle en progrès ?

Le 4-0 contre les Pays-Bas aura fait plus de mal que de bien. Les Bleus se sont vus (et nous avec, avouons-le) les rois du pétrole alors que leur scooter n’avait plus beaucoup d’essence dans le réservoir. Ne pas avoir fait tourner l’équipe aura finalement été une grosse erreur, surtout avec les niveaux de forme très variables d’un joueur à l’autre. La valeur technique du groupe n’est pas en cause, mais c’est le manque de sang-froid et l’absence de leader (air connu) capable de remettre les têtes à l’endroit qui a coûté deux points très précieux.

Quels sont les joueurs en vue ?

Impossible de sortir qui que ce soit d’un match pareil. Le coaching de Didier Deschamps a été bizarre, même si faire entrer Coman, Lacazette et Fekir (ses armes offensives de réserves avec Thauvin) semblait logique. Mais pourquoi avoir remplacé Mbappé et Griezmann, qui pouvaient faire la différence jusqu’au dernier moment ? Et surtout, pourquoi avoir laissé sur le terrain un Paul Pogba de plus en plus nerveux et un Thomas Lemar carbonisé ?

Quels sont les joueurs en retrait ?

Layvin Kurzawa a fini par nous faire regretter Patrice Evra, c’est dire l’ampleur de sa performance. Le latéral parisien a à peu près tout raté à Toulouse, alors que le rôle des joueurs de couloir était déterminant dans un match pareil. Paul Pogba était dans un mauvais soir, et dans ce cas, le laisser sur le terrain n’est pas lui rendre service. Il sera suspendu à Sofia, ce qui donnera l’occasion à Adrien Rabiot, sans doute, de faire jouer la concurrence.

Thomas Lemar, si brillant jeudi à Saint-Denis, a été d’une rare maladresse sur les coups de pied arrêtés, vendangeant les corners avec constance. Il n’a pas été meilleur balle au pied, son maintien sur le terrain jusqu’au bout étant incompréhensible, on l’a dit. Comme quoi, briller c’est bien, être constant c’est encore mieux.

Enfin, une pensée pour Laurent Koscielny, débordé comme il faut par Gerson Rodrigues sur la plus grosse action luxembourgeoise, alors que Djibril Sidibé n’était pas revenu. L’attaquant luxembourgeois n’était pourtant pas un monstre de vélocité, mais le défenseur d’Arsenal semblait tracter une caravane sur le coup.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Heureusement que la Bulgarie a battu la Suède vendredi, sinon les Bleus seraient deuxièmes avec deux points de retard. Vu sous cet angle, le classement est finalement toujours favorables, deux victoires à Sofia et contre la Biélorussie garantissant la qualification. Mais alors qu’un succès contre le Luxembourg aurait tracé une voie royale vers la Russie, l’équipe de France devra emprunter des chemins mal fréquentés à l’automne.

Comme la Suède accueillera le Luxembourg le 7 octobre, les Bleus seraient bien inspirés d’aller gagner à Sofia, un endroit qui ne leur réussit guère puisqu’ils y comptent six défaites pour un nul et une seule victoire, en 1932.

La Suède s’y est d’ailleurs cassé les dents le 31 août (2-3) tout comme les Pays-Bas en mars (0-2). Et ces Bleus-là n’ont pour l’instant pas été transcendants à l’extérieur depuis un an, avec deux victoires aux Pays-Bas (1-0) et au Luxembourg (3-1) pour un nul en Biélorussie (0-0) et une défaite en Suède (1-2).

Mais si on se fie au résultat du match aller l’an dernier (4-1), il y a largement la place de s’y imposer. Surtout qu’en octobre, Raphaël Varane, Benjamin Mendy et Ousmane Dembélé devraient être en état de jouer. Et Antoine Griezmann et Kylian Mbappé auront sûrement plus de jambes qu’à Toulouse. Il faudra bien ça.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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