Onze fois, l’équipe de France a marqué lors de son entrée en Coupe du monde. Et parmi ces onze matchs, les Bleus ont ouvert le score à huit reprises. Deux fois, ça n’a pas suffi : contre l’Autriche en 1934 (2-3 après prolongations) et l’Italie en 1978 (1-2).
Les trois fois où ils ont été menés en premier, les Français ont perdu : contre la Yougoslavie en 1954 (0-1), l’Angleterre en 1982 (1-3) et le Sénégal en 2002 (0-1). Mais dans le deuxième cas, ils se sont tout de même qualifiés pour le second tour.
A noter qu’il y a eu trois buts marqués dans la première minute de jeu : après seulement 40 secondes contre la Belgique en 1938 (but d’Emile Veinante), 38 secondes face à l’Italie en 1978 (but de Bernard Lacombe) et 27 secondes contre l’Angleterre en 1982 (but de l’Anglais Brian Robson). Celui d’Antoine Griezmann contre l’Australie est le deuxième inscrit sur pénalty après celui de Karim Benzema en 2014.
Un premier but porte-poisse ?
Curieusement, il se trouve que marquer le premier but français en Coupe du monde semble porter la poisse à son auteur. Lucien Laurent est ainsi entré dans l’histoire de la compétition pour avoir été le premier buteur de la Coupe du monde. Avec les Bleus, il ne marquera plus qu’un seul but en 1931, et sa carrière fut brève (10 sélections).
Gérard Hausser, auteur de l’égalisation contre le Mexique (encore) en 1966, signait son deuxième but avec l’équipe de France, pour sa dixième sélection. Ce sera aussi son dernier, et ne jouera plus que quatre matchs en Bleu.
Bernard Lacombe ne pouvait mieux commencer avec son but après 38 secondes contre l’Italie. Mais il n’en marquera plus en Coupe du monde, où il ne jouera que quatre autres matchs. A noter qu’il aurait pu marquer deux autres buts, mais aussi bien contre l’Argentine en 1978 que face à la Tchécoslovaquie en 1982, c’est un coéquipier qui a fini le travail (Platini, puis Six).
Gérard Soler était la surprise du chef en 1982 à Bilbao contre l’Angleterre, et il a confirmé la confiance de Michel Hidalgo en égalisant sur un service de Giresse. Mais il ne marquera plus et ne jouera pas la demi-finale contre la RFA, Six lui étant préféré. Dommage.
Après avoir copieusement arrosé les tribunes du stade de Leon contre le Canada en 1986, Jean-Pierre Papin avait fini par trouver le cadre à 11 minutes de la fin. Mais il perdra sa place après le premier tour au profit de Rocheteau, et après le match des coiffeurs contre la Belgique (où il marqua à nouveau), il ne jouera plus jamais en Coupe du monde.
On se souvient de la langue tirée par Christophe Dugarry après son but contre l’Afrique du Sud à Marseille en 1998. Mais au match suivant contre l’Arabie Saoudite, il se blesse et ne rejoue que 25 minutes en finale, le temps de vendanger une énorme occasion de 3-0 contre le Brésil.
Un triplé virtuel pour Benzema
Karim Benzema devait être à la fois satisfait et frustré à la fin du match contre le Honduras en 2014. Il venait de réussir un doublé, et presque un triplé puisque le deuxième but avait été attribué au gardien Valladares contre son camp. Le Madrilène marquera encore une fois contre la Suisse, mais verra son pénalty repoussé et un dernier but refusé, l’arbitre ayant sifflé la fin du match juste avant sa frappe. Lors des trois rencontres suivantes, Benzema ne marquera plus, et manquera l’édition 2018.
Il y a eu aussi quelques cas plus favorables, heureusement pour Antoine Griezmann : en 1934, Jean Nicolas avait ouvert le score contre la grande équipe d’Autriche. Il jouera encore 12 fois et marquera 8 buts en sélection, et participera à l’édition 1938 en France. Emile Veinante, premier buteur en 1938 contre la Belgique, arrivait en fin de carrière (31 ans), mais elle fut belle, avec 24 sélections et 14 buts.
Et que dire de celle de Just Fontaine : en 1948, il égalise trois minutes après le but paraguayen, et c’est le début d’une avalanche : il en inscrira douze autres dans la compétition. Mais ne jouera pas celle de 1962 : sa carrière était alors terminée prématurément, et l’équipe de France n’était pas qualifiée.
Quatre débuts sans but
A quatre reprises, les Bleus n’ont pas marqué pour leur entrée dans le tournoi : en 1954, c’est Jean Vincent qui a ouvert le score contre le Mexique (3-2) après la défaite initiale face à la Yougoslavie. En 2002, ils ont fait un zéro pointé lors de leurs trois matchs du premier tour. En 2006, Thierry Henry a marqué contre la Corée du Sud (1-1) après le nul face à la Suisse (0-0). Et en 2010, il faudra attendre la deuxième mi-temps de la troisième rencontre pour voir Florent Malouda sauver l’honneur, si l’on peut dire, contre l’Afrique du Sud (1-2).