Kylian Mbappé est un garçon en or

Publié le 23 octobre 2017 - Bruno Colombari

Après Pogba en 2013 et Martial en 2015, l’attaquant prodige des Bleus est le troisième français lauréat du Golden Boy, le trophée décerné par le quotidien italien Tuttosport désignant le meilleur joueur de moins de 21 ans.

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Créé par le quotidien turinois Tuttosport en 2003, le Golden Boy est une sorte de Ballon d’or (le trophée est quasiment une copie conforme) pour les moins de 21 ans. Avant Kylian Mbappé, lauréat 2017, Paul Pogba (2013) et Anthony Martial (2015) l’avaient emporté, alors que Kingsley Coman s’est retrouvé deux fois sur le podium en 2015 (2e) et 2016 (3e), tout comme Ousmane Dembélé cette année (2e).

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Leo Messi et les autres

 Si l’on regarde le palmarès des 14 éditions précédentes, on mesure les limites d’un prix individuel pour un sport collectif, et encore plus pour des joueurs en devenir. Parmi les précédents lauréats, il y a quelques noms prestigieux dont bien entendu Lionel Messi, vainqueur en 2005, 2e en 2006 et 2007 est devenu quintuple Ballon d’or depuis.

Cesc Fabregas, titré en 2006, a tout gagné avec l’Espagne (Coupe du monde 2010, Euro 2008 et 2012). Mario Götze (Golden Boy 2011) est devenu champion du monde avec l’Allemagne, marquant même le seul but de la finale 2014. Rafael Van der Vaart, premier primé en 2003, a joué la finale de la Coupe du monde 2010. Pour Renato Sanches, c’est le titre européen conquis avec le Portugal qui lui a permis d’être lauréat 2016.
 
Wayne Rooney (2004), Sergio Agüero (2007) ou Isco (2012) figurent également au palmarès et sont devenus des joueurs clé en sélection, sans avoir été titrés. Les Brésiliens Anderson (2008), Alexandre Pato (2009) ou l’Italien Mario Balotelli (2010) ont été de grosses déceptions. Pour Raheem Sterling (2014), il est trop tôt pour le savoir.

Pogba, indispensable et inconstant

Revenons aux trois internationaux français figurant au palmarès. En décembre 2013, Paul Pogba sortait d’une année brillante où il avait fait ses débuts en sélection (en mars), était devenu champion d’Italie avec la Juventus (en mai) puis champion du monde avec l’équipe de France U20 (en juillet). Il était à ce moment-là le plus grand espoir du football français, une sorte de synthèse entre Vieira et Zidane.

Quatre ans plus tard, il compte 49 sélections, n’a perdu que sept fois et a marqué huit buts. Il est un titulaire indiscutable de l’équipe de Didier Deschamps. Mais ni sa Coupe du monde, ni son Euro n’ont marqué les esprits. A bientôt 25 ans, il cherche encore sa place préférentielle, occupant les postes de sentinelle, de relayeur et de meneur de jeu reculé. Il manque surtout de régularité et passe de temps en temps à travers de ses matchs.

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Les stats prises en compte démarrent au 1er janvier l’année qui suit l’obtention du Golden Boy (ou de la deuxième place pour Coman).

Martial, disparu des radars

A la fin de l’année 2015, Anthony Martial vient à peine de digérer un transfert stratosphérique à Manchester United (80 millions d’euros) et a fêté ses 20 ans quelques jours plus tôt. Il incarne avec Kingsley Coman la nouvelle vague offensive lancée par Didier Deschamps dans la perspective de l’Euro. Alors que Karim Benzema commence sa mise à l’écart, il y a des places à prendre devant.

Deux ans après, son compteur affiche 15 sélections, dont moins de la moitié comme titulaire, et un temps de jeu modeste (608 minutes). Il n’a inscrit qu’un but, et a joué les utilités à l’Euro où ses apparitions n’ont pas marqué les esprits. En finale, il remplace Moussa Sissoko juste après le but d’Eder, à dix minutes de la fin de la prolongation. En vain. il disparait des radars de Didier Deschamps à l’automne 2016, éclipsé par la génération Dembélé-Mbappé.

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Coman, un statut de premier remplaçant

La trajectoire de Kingsley Coman est assez proche. Lui aussi débutant à l’automne 2015, il peine à se faire une place chez les Bleus et traverse l’Euro sans laisser de traces. Mais à la différence de Martial, lui est revenu en grâce ces derniers mois et peut espérer intégrer la liste des 23 en mai prochain. Avec 12 sélections sur 26 et la moitié en tant que titulaire, il jouit d’un statut que l’on pourrait qualifier de premier remplaçant en attaque. Un statut qui pourrait être remis en cause au moment du retour de Dembélé en sélection, au printemps prochain.

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A Turin, Munich et Manchester, de bien meilleurs résultats

En club, ces trois-là n’ont en revanche pas perdu de temps. Paul Pogba a raflé trois titres de champion d’Italie avec la Juventus (2014, 2015, 2016), deux Coupes d’Italie (2015, 2016) et avec Manchester United, il a continué la moisson cette année avec la Ligue Europa et la League Cup. En Série A puis en Premier League, il a joué 119 fois (4 fois remplaçant seulement) pour 24 buts inscrits.

Transféré chez les Red Devils un an plus tôt, Anthony Martial a remporté les mêmes trophées que Pogba en 2017 ainsi que la FA Cup (Coupe d’Angleterre) en 2016. En Premier League, il a joué 52 fois dont 38 titularisations (et 14 buts). Mourinho ne le considère toujours pas comme un titulaire en puissance.

Enfin, Kingsley Coman a prolongé son incroyable série de titres nationaux : après ceux de 2013, 2014 (avec le PSG) et 2015 (avec la Juventus), il a été deux fois champion d’Allemagne sous le maillot du Bayern (2016 et 2017). Une vraie mascotte ! Il a également remporté la Coupe d’Allemagne 2016. En Bundesliga, il a joué 37 fois depuis le début de l’année 2016, dont 23 en tant que titulaire, pour 5 buts inscrits. C’est peu.

La concurrence est déjà là

Preuve que rien n’est jamais acquis au niveau international, ces trois-là sont désormais en concurrence plus ou moins ouverte avec la génération montante : Corentin Tolisso (23 ans) et Adrien Rabiot (22 ans) commencent à se montrer en l’absence de Pogba, et le duo Kylian Mbappé (18 ans) et Ousmane Dembélé (20 ans), consacré par Tuttosport, semble déjà plus fort que Martial et Coman. Cet âge est sans pitié.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal