Plusieurs occasions franches manquées, un tir sur le poteau, un carton rouge et une cérémonie de remise de médailles boycottée : pour Kylian Mbappé, cette deuxième finale de Coupe de France sera rangée dans le tiroir des mauvais souvenirs. L’avant-centre parisien a perdu contre Rennes une finale pour la deuxième fois de sa carrière professionnelle, la première datant d’avril 2017 contre... le PSG en finale de la Coupe de la Ligue avec Monaco. Depuis, il avait gagné en 2018 une finale de Coupe de la Ligue (contre Monaco), une finale de Coupe de France (face aux Herbiers) et la finale de la Coupe du monde contre la Croatie. On pourrait y ajouter les deux finales remportées en 2016, la Coupe Gambardella avec Monaco contre Lens (où il inscrit un doublé) et la finale de l’Euro U19 avec l’équipe de France face à l’Italie.
année | compétition | équipe | score | buts |
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2016 | Coupe Gambardella | AS Monaco | 3-0 | 2 |
2016 | Championnat d’Europe U19 | France | 4-0 | |
2017 | Coupe de la Ligue | AS Monaco | 1-4 | |
2018 | Coupe de la Ligue | Paris SG | 3-0 | |
2018 | Coupe de France | Paris SG | 2-0 | |
2018 | Coupe du monde | France | 4-2 | 1 |
2019 | Coupe de France | Paris SG | 2-2 |
Mais pas de souci : il en gagnera certainement beaucoup d’autres, et au soir de sa carrière, vers 2032 à peu près, on aura oublié depuis longtemps cette soirée ratée d’avril 2018. Perdre une finale, c’est aussi apprendre la frustration, peut-être aussi un peu d’humilité. Avant lui, les quatre joueurs majeurs de l’équipe de France ont perdu des finales avant d’en gagner, et parfois en ont perdu après en avoir gagné.
Griezmann, tant que Ronaldo n’est pas en face
Pour Antoine Griezmann, il y a deux sortes de finales : celles avec Cristiano Ronaldo et celles sans. Avec, il les perd, comme en 2016 où en six semaines le Portugais lui est passé devant en finale de la Ligue des Champions puis à celle de l’Euro. Sans, il les gagne, même s’il a croisé Ronaldo en aller-retour en 2014 en Supercoupe d’Espagne. Il a ainsi remporté trois finales en trois mois en 2018, à Lyon contre l’OM (Ligue Europa), à Moscou contre la Croatie et à Tallin contre le Real Madrid (Supercoupe d’Europe), un Real que Ronaldo venait de quitter. Griezmann avait par ailleurs ouvert son palmarès en 2010, eu Euro U19 contre l’Espagne (2-1).
année | compétition | équipe | score | buts |
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2010 | Championnat d’Europe U19 | France | 2-1 | |
2014 | Supercoupe d’Espagne | Atlético Madrid | 2-1* | |
2016 | Ligue des champions | Atlético Madrid | 1-1 | |
2016 | Championnat d’Europe des Nations | France | 0-1 | |
2018 | Ligue Europa | Atlético Madrid | 3-0 | 2 |
2018 | Coupe du monde | France | 4-2 | 1 |
2018 | Supercoupe d’Europe | Atlético Madrid | 4-2 |
* finale disputée en aller-retour.
Zidane, un début et une fin difficiles
Le cas de Zinédine Zidane est plus original. Comme Platini, Zizou a commencé par perdre trois finales sur cinq, toutes en Coupe d’Europe, lors de trois années consécutives, aussi bien avec Bordeaux (contre le Bayern) qu’avec la Juve (face à Dortmund puis l’Ajax). Il gagne toutefois la Coupe intercontinentale en novembre 1996 contre le River Plate de son idole Enzo Francescoli, et la Supercoupe d’Europe contre le PSG début 1997 en aller-retour avec un terrible 1-6 au Parc.
Puis c’est l’apothéose avec la Coupe du monde et un doublé en finale contre le Brésil en juillet 1998, suivi du titre européen deux ans plus tard à Rotterdam. Dès lors, il enchaîne trois succès consécutifs avec le Real en 2002 (Ligue des Champions + Supercoupe d’Europe + Coupe intercontinentale), mais il échoue en finale de la Coupe du Roi contre le Deportivo La Corogne et surtout passe à côté de la Coupe du monde en Corée du Sud. La fin est difficile, avec une autre finale de Coupe du Roi perdue en 2004 contre Sarragosse et bien sûr la défaite de Berlin en 2006, marquée par une panenka et un carton rouge.
année | compétition | équipe | score | buts |
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1996 | Coupe UEFA | Bordeaux | 1-5* | |
1996 | Coupe intercontinentale des clubs | Juventus Turin | 1-0 | |
1996 | Supercoupe d’Europe | Juventus Turin | 9-2* | |
1997 | Ligue des Champions | Juventus | 1-3 | |
1998 | Ligue des Champions | Juventus | 0-1 | |
1998 | Coupe du monde | France | 3-0 | 2 |
2000 | Championnat d’Europe des Nations | France | 2-1 | |
2002 | Coupe d’Espagne | Real Madrid | 1-2 | |
2002 | Ligue des Champions | Real Madrid | 2-1 | 1 |
2002 | Supercoupe d’Europe | Real Madrid | 3-1 | |
2002 | Coupe intercontinentale des clubs | Real Madrid | 2-0 | |
2004 | Coupe d’Espagne | Real Madrid | 2-3 | |
2006 | Coupe du monde | France | 1-1 | 1 |
* finale disputée en aller-retour.
Platini, après Athènes un sans faute
Quand il quitte le stade olympique d’Athènes, le 25 mai 1983, Platoche fait la tête : il vient de perdre sa première finale de Coupe d’Europe des champions avec la Juve contre Hambourg (0-1). C’est la quatrième fois qu’il voit un trophée lui passer sous le nez après la Gambardella en 1974 avec Nancy et la Coupe de France en 1981 et 1982 avec Saint-Etienne. A 28 ans, il n’a gagné qu’un championnat de France (1981) et une Coupe de France (1978 avec Nancy).
Mais il a retenu la leçon. Dès lors, il va jouer sept finales et toutes les gagner, à commencer par la Coupe d’Italie avec la Juve en juin 1983 contre Vérone (0-2, 3-0 avec un doublé au retour), la Coupe des Coupes avec la Juve et l’Euro avec la France (but en finale) en 1984, et une razzia impressionnante en 1985 : Supercoupe d’Europe en janvier contre Liverpool, Coupe des champions avec la Juve en mai (but en finale contre Liverpool, encore), Coupe intercontinentale des Nations avec la France en août (contre l’Uruguay) et Coupe intercontinentale des clubs en décembre avec la Juve (contre Argentinos Juniors, un but en finale).
année | compétition | équipe | score | buts |
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1974 | Coupe Gambardella | Nancy | 1-4 | |
1978 | Coupe de France | Nancy | 1-0 | 1 |
1981 | Coupe de France | Saint-Etienne | 1-2 | |
1982 | Coupe de France | Saint-Etienne | 2-2 | 2 |
1983 | Coupe d’Europe des champions | Juventus Turin | 0-1 | |
1983 | Coupe d’Italie | Juventus Turin | 3-2 | 2 |
1984 | Coupe des coupes | Juventus Turin | 2-1 | |
1984 | Championnat d’Europe des Nations | France | 2-0 | 1 |
1984 | Supercoupe d’Europe | Juventus Turin | 2-0 | |
1985 | Coupe d’Europe des champions | Juventus Turin | 1-0 | 1 |
1985 | Coupe intercontinentale des Nations | France | 2-0 | |
1985 | Coupe intercontinentale des clubs | Juventus Turin | 2-2 | 1 |
Kopa, un seul échec en six tentatives
Lui n’a pas joué beaucoup de finales dans sa carrière (6) mais il n’en a perdu qu’une seule, avec le Stade de Reims contre le Real Madrid en 1956. Avec le club espagnol, il a remporté les trois suivantes (1957 contre la Fiorentina, 1958 contre le Milan AC et 1959 face à Reims) ainsi qu’une Coupe Latine en 1957 face à Benfica, compétition qu’il avait déjà gagnée avec Reims en 1953 face au Milan AC. A noter qu’il n’a jamais marqué de but en finale.
année | compétition | équipe | score | buts |
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1953 | Coupe Latine | Reims | 3-0 | |
1956 | Coupe d’Europe des champions | Reims | 3-4 | |
1957 | Coupe d’Europe des champions | Real Madrid | 2-0 | |
1957 | Coupe Latine | Real Madrid | 1-0 | |
1958 | Coupe d’Europe des champions | Real Madrid | 3-2 | |
1959 | Coupe d’Europe des champions | Real Madrid | 2-0 |
Vos commentaires
# Le 28 avril 2019 à 20:41, par Yoyo En réponse à : Kylian, il faut apprendre à perdre une finale !
Pour Zidane, vous avez oublié la finale de l’Euro 2000 contre l’Italie.
# Le 28 avril 2019 à 20:51, par Bruno Colombari En réponse à : Kylian, il faut apprendre à perdre une finale !
Exact, en effet. J’ai corrigé, merci !