L’enjeu

Avec 15 points sur 15 possibles, les Bleus ont fait le plein après cinq rencontres jouées. Les Pays-Bas en comptent une en moins (ils étaient occupés en juin dernier par le carré final de la Ligue des Nations), et ils ont essuyé une défaite gratinée (0-4) contre les Français dès la première journée. Avant les matchs d’octobre, il leur reste quatre matchs à jouer, donc 12 points possibles à prendre. Pour les Bleus, il en reste au maximum 9 (trois rencontres contre les Pays-Bas, puis Gibraltar et la Grèce en novembre). Ce qui veut dire qu’en cas de victoire néerlandaise le 13 octobre à Amsterdam, les deux équipes pourraient finir leur parcours avec 21 points chacune. Mais dans ce cas, elles seraient certaines d’occuper les deux premières places du groupe, qualificatives toutes les deux.

Si les Bleus l’emportent, ils assureraient leur qualification, puisqu’avec 18 points avant même les deux dernières journées, ils ne pourraient plus être dépassés par les Pays-Bas. Or, le règlement de ces éliminatoires précise qu’en cas d’égalité aux points entre deux équipes, ces dernières, c’est le plus grand nombre de points obtenus dans les confrontations directes qui prévaut. En gagnant les deux rencontres, l’équipe de France serait assurée de terminer devant les Pays-Bas. Pas forcément devant la Grèce, qui pourrait encore finir première en gagnant ses trois dernières rencontres, mais il faudrait pour cela que les Bleus soient battus par Gibraltar à domicile puis perdent à Athènes et que les Grecs l’emportent en Irlande avant de triompher des Pays-Bas et de la France.

Les changements depuis la Coupe du monde

Jordan Veretout, Mattéo Guendouzi et donc William Saliba, Jues Koundé, Dayot Upamecano et Axel Disasi forfaits de dernière minute, sont les six appelés à la Coupe du monde qui ne sont pas présents en octobre, compte tenu évidemment de la fin de carrière internationale de Karim Benzema, Raphaël Varane Hugo Lloris et Steve Mandanda. Les 17 autres sont tous là, ce qui indique une forme de continuité évidente, d’autant que le seul titulaire certain des quatre non mondialistes est Mike Maignan, alors que Kingsley Coman est un semi titulaire puisqu’il débute un match sur deux. Deux autres avaient débuté avant le Qatar (Clauss et Kamara). Il n’en reste donc que deux à avoir découvert l’équipe de France en 2023, Brice Samba et Jean-Clair Todibo. Malo Gusto et Castello Lukeba sont les deux nouveaux de la liste. Nés en mai 2003 et en décembre 2002, l’un d’eux sera le benjamin des Bleus s’il a du temps de jeu lors des deux matchs d’octobre, un statut détenu par Eduardo Camavinga depuis septembre 2020.

• Lire l’article Tableau des benjamins de l’équipe de France de football

Autrement dit, ni Khéphren Thuram (lancé en mars), ni Wesley Fofana (en juin, et en soins aujourd’hui) n’ont réussi à confirmer après une première cape. Ils restent pour l’instant des éphémères et prouvent, qu’après le fort renouvellement d’après l’Euro 2021 (19 nouveaux en deux ans), les places sont devenues très chères.

La rotation depuis septembre

Elle est plus importante qu’initialement, avec quatre entrants, Castello Lukeba, Malo Gusto, Jonathan Clauss et Ibrahima Konaté (qui était déjà convoqué en septembre avant de déclarer forfait) pour autant de sortants, Axel Disasi, Dayot Upamecano, Jules Koundé et William Saliba. Todibo a d’ailleurs le profil parfait, comme Boubacar Kamara, de 24e homme, appelé dès qu’il faut colmater une brèche. Disasi aussi, mais il est lui même forfait après avoir pendant quelques heures suppléé Upamecano.

2️⃣ changements chez les Bleus pour le rassemblement d'octobre 👇

🔄 @gusto_malo (1ère convocation) remplace Jules Koundé

🔄 𝗔𝘅𝗲𝗹 𝗗𝗶𝘀𝗮𝘀𝗶 remplace Dayot Upamecano#FiersdetreBleus pic.twitter.com/saylF7pJh6

— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) October 9, 2023

Les retours, les absents

Le principal retour est bien sûr celui de Jonathan Clauss, écarté de la Coupe du monde l’an dernier alors même que le couloir droit de la défense, occupé successivement par Benjamin Pavard, Jules Koundé et Axel Disasi sans grand succès, reste encore sans doute le point faible de l’équipe. Son très bon niveau à l’OM, dans une défense à quatre, pourrait lui redonner une chance à huit mois de l’Euro, alors qu’il a fêté ses 31 ans il y a dix jours. Mais Malo Gusto arrive...

Les deux absents notables viennent des forfaits de dernière minute, Jules Koundé et Dayot Upamecano, ce qui n’est pas rien. Paul Pogba est toujours hors course, et sans doute pour un bon moment et, N’Golo Kanté est un peu perdu de vue en Arabie Saoudite. Moussa Diaby n’est toujours pas revenu et semble s’éloigner des Bleus, alors que Jordan Veretout est désormais supplanté par Boubacar Kamara dans le rôle de réserviste au milieu de terrain.

A la limite, on pourrait parler des jeunes qui poussent fort du côté des Espoirs, comme Warren Zaïre-Emery et Mathys Tel. Si l’heure des Bleus n’est pas encore arrivée pour eux, nul doute qu’ils sont suivis de près par Deschamps et son staff d’ici l’Euro. Malo Gusto et Castello Lukeba, eux, profitent des forfaits de Jules Koundé, de Dayot Upamecano puis d’Axel Disasi pour intégrer la liste.

Présence lors des cinq derniers matchs

Depuis le match aller à Dublin contre l’Irlande fin mars, il ne reste plus que Théo Hernandez à n’avoir manqué aucune minute de jeu lors des cinq dernières rencontres. Antoine Griezmann, lui aussi, a enchaîné cinq titularisations, mais il a été remplacé trois fois. Aurélien Tchouaméni et Eduardo Camavinga ont joué cinq fois dont quatre dès le coup d’envoi. Mike Maignan et Kylian Mbappé n’ont manqué qu’une seule rencontre, mais ont disputé les quatre autres en intégralité. Aréola, Clauss, Kamara et bien entendu Gusto sont les seuls de la liste à n’avoir pas eu de temps de jeu.

D’où viennent-ils ?

Avec 8 joueurs de Ligue 1 (les transferts du PSG, avec trois internationaux rapatriés d’Allemagne et d’Espagne) et 6 de Série A, l’axe franco-italien est toujours majoritaire en octobre, mettant fin à une prééminence anglo-saxonne de ces dernières années. Il y a certes encore 5 Bleus de Premier League, mais hormis Konaté, ils ont un statut de remplaçant. La Bundesliga disparaît progressivement des radars : il ne reste plus que Coman et Lukeba.