Ce n’est sans doute qu’à partir du moment où les maillots ont commencé à se vendre auprès du grand public que la question financière a vraiment pris de l’importance pour les collaborations entre marques sportives et équipes. Les maillots des Bleus [1] sont proposés aux supporters depuis la fin des années 1970. La première information que nous avons réussi à trouver sur les montants payés par Adidas date de 1982 où la marque aux trois bandes apportait 927 000 francs à la FFF [2].

Une petite vingtaine d’années plus tard, Adidas casse sa tirelire en offrant aux champions du monde 350 millions de francs pour la période 2003-2006 [3], soit un peu moins de 90 millions annuels (environ 13,5 millions d’euros par année pendant quatre ans). Ce montant est alors le double ou le triple de ce qui était précédemment versé [4]. Le contrat avec Adidas est ensuite prolongé en 2004 (pour la période 2006-2010) pour un moment inconnu dans un premier temps [5]. Il se chiffrait cependant aux alentours de 10 millions annuels [6], soit un peu moins que l’ancien contrat.

Depuis le milieu de la première décennie du 21e siècle, Nike lorgne sur le maillot des Bleus. La FFF en profite pour tenter de faire monter les enchères et lance un appel d’offres qui décroche le jackpot. En février 2008, la marque américaine s’engage auprès des Bleus pour la période débutant en janvier 2011 et se terminant après la Coupe du monde 2018 pour un montant total de 320 millions d’euros, soit 42,6 millions annuels [7].

Huit ans plus tard, fin 2016, Nike prolonge son partenariat avec les vice-champions d’Europe (futurs champions du monde) jusqu’en 2026 en passant la dotation à 50 millions d’euros annuels [8]. La FFF et Nike ont renouvelé ce partenariat jusqu’en 2034 le mercredi 30 avril 2024 pour un montant annuel qui serait de 100 millions d’euros [9].

Ce montant (s’il est exact) fait du maillot des Bleus le plus cher pour une sélection nationale, à égalité avec l’Allemagne. Ce chiffre place les Français et les Allemands loin devant l’Angleterre (Nike, 37 millions), l’Italie (Adidas, 35 millions) ou l’Espagne (Adidas, 20 millions) [10].