Les Bleus verront-ils Wembley en juillet ?

Publié le 14 février 2020 - Bruno Colombari

Le plus grand stade d’Europe après le Camp Nou accueillera les demi-finales et la finale de l’Euro 2020. L’équipe de France y a joué neuf fois depuis 1945. Son objectif est d’y retourner en juillet prochain.

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En dépit de sa démesure, cet Euro 2020 dispersé dans 12 pays (et autant de villes) ressemble finalement un peu à la première version du championnat d’Europe entre 1960 et 1976, où quatre sélections se disputaient le titre lors d’un dernier carré joué au même endroit : Paris et Marseille en 1960, Madrid et Barcelone en 1964, Rome, Naples et Florence en 1968, Bruxelles, Anvers et Liège en 1972, Belgrade et Zagreb en 1976.

En 2020, c’est une seule ville, Londres, et un seul stade, Wembley qui accueilleront les trois derniers matchs les 7, 8 et 12 juillet. L’équipe de France, qui jouera lors du premier tour à Munich et Budapest, devra atteindre la demi-finale pour entrer à Wembley. Ce serait sa dixième fois, en espérant qu’il y en ait une onzième : ce serait la finale.

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Ce stade de Wembley avait été construit en 1923 à l’occasion de l’exposition impériale britannique de l’année suivante. Il est stade olympique lors des JO de Londres en 1948 et accueille plusieurs matchs (dont la finale) de la Coupe du monde 1966. Il est démoli en 2003, reconstruit et inauguré en mars 2007.

L’équipe de France a joué neuf fois à Wembley (sept dans l’enceinte initiale, deux dans la nouvelle). Il y a eu huit Angleterre-France et un France-Mexique.

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Nobby Styles en commando, Nicolas Anelka euphorique

Le premier Angleterre-France date du 26 mai 1945, c’est aussi le premier match de l’après-guerre (2-2) pour l’équipe de France. Elle y brille devant le général Koenig et de nombreux militaires des deux pays. Les Anglais tirent les premiers (Carter, 10e), jusqu’au pénalty concédé par Giusti Jordan et tiré par Leslie Smith mais arrêté par Julien Darui. Et c’est Ernest Vaast qui marque le tout premier but français à Wembley (44e), suivi une heure plus tard par Oscar Heisserer (90e) qui égalise à 2-2.


 

Le deuxième, le 27 novembre 1957, a très mal commencé pour les quatre débutants français (Douis, Domingo, Tylinski et Bollini) avec un doublé de Thomas Taylor et un but de Bobby Robson dans la première demi-heure. Le score final (0-4) est cuisant pour une équipe pourtant composée de Abbes, Kaelbel, Wisniewski, Piantoni et Vincent, qui s’illustreront en Suède sept mois plus tard.

Le troisième est le seul match de compétition joué contre l’Angleterre à Wembley. Le 20 juillet 1966, pour le troisième match des Bleus à la Coupe du monde, l’exploit est obligatoire : gagner par deux buts d’écart contre le pays organisateur. Si le score (0-2) est prévisible, il reflète mal la physionomie d’une rencontre plutôt maîtrisée par les Français qui pratiquent le hors-jeu, se battent, mais sont lourdement pénalisés par les blessures de Robert Herbin et de Jacky Simon, tous deux agressés par Nobby Styles.


 

Le quatrième est une humiliation : le 12 mars 1969, lâchés dix jours plus tôt par leur sélectionneur Louis Dugauguez, les Bleus sont étrillés par les Champions du monde (0-5), avec un triplé de Geoff Hurst (celui-là même qui en avait signé un en finale de la Coupe du monde trois ans plus tôt) et deux pénalties. Georges Boulogne, nouveau sélectionneur, ne pouvait imaginer pire entame.

Le cinquième marque le début de la fin pour Michel Platini et l’équipe de France. Le 19 février 1992, les Bleus alors en préparation pour l’Euro et invaincus depuis 19 matchs, s’alignent en 5-3-2 font mieux que se défendre en première mi-temps mais se font piéger bêtement par Alan Shearer juste avant la pause. Gary Lineker conclura une partie de billard sur la cage de Gilles Rousset (0-2) et la mécanique s’enrayera avant de caler quatre mois plus tard.

Enfin une victoire ! Il aura fallu attendre la première étoile le sur maillot français pour que les Bleus s’imposent enfin à Wembley, un an avant la fermeture de ce dernier. Il était temps. Le 10 février 1999, c’est une démonstration que réalisent Zidane et ses champions du monde, avec un triplé d’Anelka dont un but (le premier) est refusé alors que le ballon avait bien franchi la ligne avant de ressortir (2-0).


 

Pour sa première venue dans le nouveau Wembley, l’équipe de France de Laurent Blanc évacue une année 2010 calamiteuse en s’imposant le 17 novembre (2-1) grâce à des buts des futurs grands amis Benzema et Valbuena, Peter Crough réduisant la marque en fin de match. C’est la dernière fois que l’équipe de France joue avec un maillot Adidas, son équipementier depuis 1972.

Enfin, le dernier match de la série n’aurait pas dû avoir lieu. Quatre jours après les attentats du Bataclan et des terrasses parisiennes, il est finalement maintenu le 17 novembre 2015 mais les Bleus n’ont franchement pas la tête à ça et les Anglais en profitent par Delle Alli et Wayne Rooney (0-2) après un hommage vibrant de tout le stade qui reprend la Marseillaise.


 

Hors Wembley, le bilan tourne à la débâcle

On rappellera que les Bleus ont également rencontré à Wembley le Mexique le 13 juillet 1966 (1-1) lors du premier tour de la World Cup. Gérard Hausser avait égalisé après l’ouverture du score par Enrique Borja.

Ils ont failli y jouer en juin 1996 en finale de l’Euro contre L’Allemagne, mais les tirs au but ont envoyé la République tchèque à leur place.

Le bilan des Bleus à Wembley n’est pas si mauvais : 9 matchs, 2 victoires, 2 nuls et 5 défaites. La différence de buts, par contre, est sévère : 7 marqués, 19 encaissés.

Quatre autres Angleterre-France à ont eu lieu dans d’autres stades à Londres : en 1908 au Park Royal (0-12), en 1933 à White Hart Lane (stade de Tottenham, 1-4), en 1947 (0-3) et en 1951 (2-2) à Highbury (stade d’Arsenal). Enfin, les Bleus ont affronté l’Angleterre à Brighton en 1910 (1-10) et à Sheffield en 1962 (1-1).

Le bilan à l’extérieur contre les Anglais hors Wembley est terrible : 6 matchs, aucune victoire, 2 nuls, 4 défaites, 5 buts marqués et 32 encaissés.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal